2003

En bus, en voiture ou à vélo… quelle mobilité pour l'Université?

La mobilité est aujourd'hui devenue l'un des enjeux principaux de l'urbanisme. L'Université, qui compte parmi les plus gros employeurs du canton de Genève, commence à se positionner sur cette question qui concerne aussi bien l'environnement, la santé et l'image qu'entend se donner l'institution.

 

 

Quelles sont les habitudes de transport des usagers de l'UniGe? Giuseppe Pini, directeur de l'Observatoire de la mobilité, plaide pour la mise en oeuvre d'un plan de mobilité pour l'Université.

Aucune enquête systématique n'a été effectuée à ce jour sur l'ensemble du campus pour connaître les habitudes de transport des membres de la communauté universitaire. Quelques indices toutefois. Un travail a ainsi été réalisé en 1999 sous la direction de Giuseppe Pini, enseignant au Département de géographie et directeur de l'Observatoire de la mobilité. Il concerne uniquement les personnes fréquentant Uni Mail. L'enquête a toutefois été réalisée avec un échantillon représentatif de plus de 300 personnes.

Une assez nette majorité, près de 40% des personnes interrogées, toutes catégories confondues, dit avoir opté pour la mobilité douce, soit le vélo ou la marche, selon cette enquête. 30% ont recours aux transports en commun, 25% se déplacent avec leur véhicule individuel motorisé. Quant aux 5% restant, ils combinent différents moyens de transport.

L'enquête fait également ressortir des variations assez importantes d'une catégorie d'usagers à l'autre. Les enseignants se définissent comme les champions de la mobilité douce, puisqu'ils sont 50% à choisir le vélo ou la marche, contre 30% pour le personnel administratif et technique (PAT), les étudiants se situant entre-deux, avec 40%.

L'impact de la crise du logement
Comment expliquer ces variations? Pour Giuseppe Pini, la question du lieu d'habitation joue un rôle prépondérant. Plus les distances entre logement et lieu de travail sont longues, plus le recours aux transports individuels motorisés est fréquent. Cela expliquerait le taux relativement faible de piétons et cyclistes parmi les membres du PAT qui, en moyenne, habitent plus loin de l'Université que les enseignants.

La crise du logement, qui oblige les étudiants à trouver un toit de plus en plus loin du campus, dans des quartiers mal desservis par les transports publics, risque également d'augmenter l'utilisation des transports individuels motorisés dans cette catégorie.

Une question d'image
Par ailleurs, "l'Université n'a pas une politique claire en matière de mobilité", relève Giuseppe Pini: "On a fait construire un parking sous Uni Mail, ce qui favorise la voiture. Puis, on incite le PAT à souscrire à des abonnements TPG, par le biais de tarifs réduits."

Or les nuisances causées par les transports individuels motorisés ne peuvent pas être sous-estimées, selon Giuseppe Pini: "L'Etat fait beaucoup pour la récupération du papier et de l'aluminium, c'est bien. Mais la pollution engendrée par les voitures et deux roues est infiniment plus problématique. 50% de la pollution dans le secteur tertiaire est due aux déplacements. L'Université, étant l'un des plus gros employeurs du canton, ne peut se soustraire à sa responsabilité, surtout lorsqu'elle se targue d'être à la pointe dans le domaine du management durable..." Il y va également de l'image qu'entend se donner l'institution.

Raison pour laquelle Giuseppe Pini plaide pour la mise en œuvre d'un plan de mobilité pour l'Université. "Cela se fait dans d'autres pays pour des entreprises dépassant les 200 employés." Une base de données est créée sur les habitudes de mobilité des employés, ce qui permet, par exemple, d'inciter au co-voiturage lorsque plusieurs personnes habitent un même quartier. Selon les cas, l'employeur peut également mettre à disposition des vélos. Enfin, cette démarche permet à l'entreprise de définir une politique de mobilité cohérente.

La Ville de Genève a effectué, en 2002, une enquête sur les habitudes des usagers des Hôpitaux universitaires de Genève (employés, patients et visiteurs) dans le cadre d'une campagne de promotion de l'écomobilité dans le quartier La Cluse- La Roseraie. Vous pouvez consulter les résultats de cette enquête.La voiture continue de s'attirer les faveurs de plus en plus de personnes résidant en Suisse. 23,3% des personnes actives se rendaient en voiture sur leur lieu de travail en 1970, elles étaient 37,7% en 1980, 42,4% en 1990 et 49,2% en 2000. Voir à ce sujet le communiqué de presse de l'Office fédéral de la statistique "Recensement 2000 : pendulaires et agglomérations"

Jacques Erard

La Ville de Genève, le Bureau des sports et l'Antenne santé de l'UniGe collaborent pour éditer Vélo-campus, outil d'information et d'orientation sur la "mobilité douce".

Quand la Ville et l'Université de Genève agissent en faveur d'une "autre" mobilité estudiantine

Désireuse de proposer une solution concrète au problème de la sédentarité des étudiant-e-s, la Ville et l'Université de Genève ont uni leurs forces pour réaliser Vélo-Campus: un plan pratique visant à favoriser les déplacements cyclables des usagers de l'Université de Genève. Si cette démarche s'inscrit dans la ligne politique menée par la Ville de Genève en matière de mobilité, elle répond plus particulièrement aux préoccupations de l'UniGe concernant le bien-être de ses étudiant-e-s. Distribué à Uni Mail et au CMU du 3 au 7 novembre prochain, ce dépliant a pour principal objectif de faciliter le changement d'habitudes en passant des transports individuels motorisés aux déplacements à vélo, à pied, en complémentarité avec les transports publics.

Implantée au cœur de la cité de Calvin, l'Université de Genève est une institution décentralisée, dont les multiples sites d'activités se répartissent sur l'ensemble du territoire genevois. Les échanges entre ces différents lieux sont à fréquence élevée et les étudiants quotidiennement conduits à se déplacer de l'un à l'autre dans le cadre de leurs cours.

Le projet vélo-campus vise à tirer avantage de cette situation singulière en mettant l'accent sur une mobilité douce et une bonne orientation entre les différents bâtiments universitaires. En effet, si les distances entre ces bâtiments sont souvent trop grandes pour être effectuées à pied, elles sont en revanche idéales pour être parcourues à vélo.

A ce titre, vélo-campus est le produit d'une synergie entre la Ville, le Bureau des sports et l'Antenne santé de l'UniGe dont l'un des axes de prévention est précisément la lutte contre la sédentarité. Vélo-campus est donc un outil d'information et d'orientation qui permet aux étudiant-e-s, ainsi qu'à tous les collaborateurs de l'UniGe, de se déplacer aisément à vélo ou à pied pour se rendre aux lieux de cours depuis le domicile, ou circuler entre les différents bâtiments universitaires.

La réalisation de vélo-campus a également été motivée par une volonté de revaloriser la pratique du vélo face à l'accroissement notoire des deux-roues motorisés (motos et surtout scooters) ces dernières années. En effet, entre 1985 et 2002, le nombre de ces véhicules a augmenté de 168% sur l'ensemble du canton. Une prolifération qui porte préjudice au vélo, dans le sens où les usagers de ces deux-roues motorisés utilisent souvent les pistes cyclables mises en place pour les vélos: plus de 70 km de rues sont aménagés pour les vélos sur les 180 km qu'en totalise la ville.

Ce point de vue a par ailleurs été renforcé par une récente étude de l'Observatoire universitaire de la mobilité (OUM) qui relève que le facteur principal invoqué par les cyclistes pour la non-utilisation du vélo est le sentiment d'insécurité ressenti en circulant, dont les scooters sont en grande partie responsables. Elle aboutit également à la conclusion que les conducteurs de scooters sont les usagers de véhicules les plus enclins à effectuer un report modal sur le vélo.

Face à cette situation, il a semblé particulièrement opportun à la Ville de Genève de mener une action dans le contexte de l'Université pour revaloriser et réaffirmer la place du vélo comme un véhicule polyvalent, efficace et rapide. Une collaboration qui participe complètement du dessein de l'Université de prendre une part active au développement et au bien-être extra-académique de ses étudiants, ainsi que de promouvoir la mobilité douce.

Charles-Antoine Courcoux

Message à l'adresse des cyclistes usagers d'Uni Mail

Constatant que les accès aux sorties de secours du bâtiment d'Uni Mail sont régulièrement entravés par des véhicules deux roues, le service Santé au travail, environnement, prévention sécurité (STEPS) rappelle que

  • Par égard aux usagers d'Uni-Mail, qui sont des milliers à emprunter quotidiennement les accès au bâtiment…
  • … et en raison du danger qu'il représente en cas d'évacuation des locaux ou pour l'accès des véhicules d'urgence,

le stationnement de véhicules devant les accès des bâtiments ou devant des issues de secours n'est pas autorisé.C'est pourquoi, des zones "stationnement interdit" ont été marquées en jaune; de plus, de nouvelles places de stationnement pour deux-roues ont été créées récemment côté Parc et nous vous encourageons à les utiliser.En application des directives de l'Inspection Cantonale du Feu et Sécurité notamment, à partir du 17 novembre les véhicules en infraction seront enlevés aux frais de leurs propriétaires.STEPS compte vivement sur la collaboration de tous pour aider à respecter ces quelques mesures de sécurité.Pour plus d'information, n'hésitez pas à contacter
STEPS, Rue du Conseil-Général 20, 1211 Genève 4
Tél: 022 379 77 51
E-mail: Anna-Sofia.Idemudia(at)adm.unige.chVersion pdf imprimable

3 novembre 2003
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