2004

Uni Dufour, 17°2C le matin

Quand les premiers frimas font leur apparition, les bureaux d'Uni Dufour se peuplent de radiateurs et autres chaufferettes électriques. Pour résister aux 17-18°C déplorés par certains collaborateurs, pas d'autre moyen. Peu se plaignent, mais beaucoup se questionnent: n'y a-t-il pas moyen de faire fonctionner correctement le chauffage du bâtiment? Cont@ct est parti à l'enquête.

"Ce n'est pas le système de chauffage qui pose problème à Uni Dufour, c'est l'isolation du bâtiment". Le ton est donné au DAEL (Département de l'aménagement, de l'équipement et du logement) par l'intermédiaire de Vladan Schroeter, chef du Service chauffage et ventilation des bâtiments de l'Etat. Matériaux usagés, isolation défaillante et concepts énergétiques désuets, tels sont les véritables responsables de l'inconfort des collaborateurs. Pour y pallier, un seul remède: rénover l'enveloppe du bâtiment.

Des petites améliorations qui devraient faire tout leur effet
Rendez-vous est pris avec M. Vladimir Sokolowski, architecte au Service d'entretien et transformation du DAEL et responsable du bâtiment Uni Dufour. Conscient des problèmes d'isolation du bâtiment, M. Sokolowski n'économise pas sa peine pour trouver une solution satisfaisante pour tous. Toutefois, il est pieds et mains liés: le bâtiment, témoin architectural de la seconde moitié du XXe siècle, doit conserver son aspect originel en cas de rénovation. Ainsi, l'ensemble des fenêtres, dont aujourd'hui les joints d'origine sont inexistants et les guichets parfois voilés, ne peuvent être remplacées par un nouveau modèle sans tenir compte du passé. Malgré plusieurs essais, le remplacement des joints défectueux par du matériel récent n'a pas donné satisfaction. Heureusement, des joints d'époque, en parfait état, ont pu être retrouvés et seront installés prochainement sur les fenêtres les plus endommagées. "Nous parons au plus pressé, mais c'est le remplacement total des fenêtres qui est envisagé à long terme" confirme M. Sokolowski.

A chaque bâtiment, ses misères
Quant à Uni Bastions, c'est la chaufferie entière qui mériterait d'être rénovée. Mais l'attribution ultérieure des locaux n'étant pas encore définitive, il n'est actuellement pas raisonnable d'effectuer un tel investissement. Cela conduirait à se retrouver quelques années plus tard avec un système neuf, mais mal adapté à la configuration des locaux.

Comble du côté Uni Mail où c'est le "trop chaud" qui se fait parfois entendre… "Il est difficile de satisfaire l'ensemble des utilisateurs. En effet, pour une température identique, les sensations de chaleur sont différentes entre chaque individu. Dans notre métier, il est courant que, même lorsque les conditions sont satisfaisantes, environ 20% des utilisateurs continuent de se plaindre" raconte Vladan Schroeter. Mais dans le bâtiment, c'est plutôt en été que l'on râle quand la production de froid fait des siennes. "Le système en place est original et écologique. L'eau fraîche de l'Arve est utilisée pour refroidir les systèmes de ventilation. Mais les alluvions et autres particules en suspension dans l'eau encrassent les tuyauteries et diminuent le rendement du système" explique Dominique Bartolo, responsable technique pour le bâtiment. Malgré le nettoyage régulier des installations, le fonctionnement n'est pas encore optimal. Heureusement, des améliorations ont été apportées pour la saison prochaine.

 

Info chaleur
A chaque bâtiment, son type de chauffage. Mazout pour Dufour et Bastions et gaz à tous les étages pour Uni Mail et le site des Sciences. Quant au CMU, il profite du chauffage à distance (CAD) en provenance de l'Hôpital. Avec une consommation thermique annuelle, pour ces cinq sites, de l'ordre de 25 millions de kWh, soit l'équivalent de 2100 tonnes de mazout ou 2,6 millions de m3 de gaz, les bâtiments de l'Université figurent parmi les plus énergivores du parc immobilier de l'Etat.
 

Les bâtiments de l'Etat sous contrôle énergétique
Le Département de l'aménagement, de l'équipement et du logement gère les 1300 bâtiments du parc immobilier de l'Etat de Genève. La facture énergétique élevée, proche des 30 millions de francs par an (mazout, gaz, électricité, eau), nécessite un contrôle strict. Le suivi des consommations et la détection d'anomalies de fonctionnement prennent alors toute leur importance.
La maîtrise de l'énergie dans les bâtiments de l'Etat est en route depuis quelques années déjà. Beaucoup d'améliorations, peu onéreuses, ont permis de réduire la facture : installation de thermostats sur les radiateurs, mise en place de détecteurs de présence ou de minuterie sur les éclairages, chasses d'eau à double commande dans les toilettes, nombreuses sont les astuces des techniciens en charge des installations techniques des bâtiments pour participer à l'effort d'économie.

 

Alexandra Mossiere
Université de Genève
Presse Information Publications
Novembre 2004

13 décembre 2004
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