2009

"Face à faces" emballe Uni Dufour

faces

Jusqu’à fin septembre, Uni Dufour s’offre une nouvelle peau. Le temps d’une exposition, le bâtiment le plus controversé du campus universitaire genevois accueille sur ses façades près de 430 toiles représentant 126 personnalités ayant étudié ou enseigné au sein de l’institution. Réalisée en collaboration avec l’Atelier Roger Pfund sur une idée du Service de l’égalité de l’UNIGE, cette installation a pour ambition de promouvoir une université égalitaire, démocratique et ouverte sur la cité, tout en donnant un visage humain et tangible à la recherche scientifique.

Les portraits conçus par l’Atelier Roger Pfund, connu notamment pour avoir réalisé les derniers billets de banque français avant le passage à l’euro, couvriront intégralement les quatre façades du bâtiment. Chacune des cellules composant ces dernières abritera un homme et une femme se faisant face. L’ensemble est décliné de manière chromatique.

Les personnalités retenues par une commission composée de représentants des facultés forment un ensemble dans lequel non seulement chaque sexe, mais aussi chaque discipline et chaque siècle (depuis le XVIe) sont représentés de manière équilibrée. On y trouve logiquement les grandes figures de l’histoire de l’Université comme Jean Calvin, Théodore de Bèze, Augustin Pyramus de Candolle, Horace-Bénédict de Saussure, Carl Vogt ou Jean Piaget. Anciennes étudiantes de l’institution, Ruth Dreifuss, Christiane Brunner ou Thérèse Obrecht ont également été intégrées au programme.

faces2
La notoriété n’est cependant pas le principal dénominateur commun de l’exposition, qui propose de (re)découvrir un grand nombre de noms nettement moins connus du public. C’est vrai de certains hommes comme Louis Jurine, fils d’un fabricant de galons et d’épaulettes devenu professeur de chirurgie et de zoologie ou Abraham Joly, qui fut l’un des pionniers de la psychiatrie moderne. Et c’est pratiquement la règle du côté des femmes. Qui se souvient en effet de Marie Dentière, théologienne contemporaine de Calvin et de Bèze, de Jane Marcet, auteure d’ouvrages de vulgarisation scientifique qui connaissent un immense succès ou encore de Marie Goegg-Pouchoulin, qui fut à l’origine d’une pétition déposée par 30 mères de famille auprès du Grand Conseil pour ouvrir l’accès de l’Académie de Genève aux jeunes filles?

Les toiles exposées sont mises en vente depuis le 3 juin. Celles qui n’auront pas trouvé preneur feront l’objet d’une vente aux enchères organisée le 30 septembre dans les murs de l’Université. Les résultats de l’opération serviront à la création d’un fonds destiné à soutenir des projets émanant de jeunes chercheurs et chercheuses.

PHOTOS

12 juin 2009
  2009