L’œil ému: regarder, penser, vivre les œuvres d’art
Diderot définissait la peinture comme l’art qui, «par des lignes et des couleurs », représente «tous les objets visibles» et, fidèle à la vision traditionnelle, concevait la peinture comme le plaisir de l’œil. Mais l’art moderne, déjà à partir du XVIIIe siècle, a envisagé des regards sur les œuvres d’art qui dépassent le simple plaisir, le sens de la vue et les sens en général, en attribuant à l’œil la possibilité de penser, rêver, conjecturer par delà le visible: au XIXe siècle Baudelaire prenait le relais des Salons de Diderot en affirmant que la peinture est un art de la pensée et parle au souvenir. Plus tard, Proust dira que les tableaux sont des idées.
L’art travaille l’esprit, enseigne, déclare, proteste, accuse, se fait discours, est organisé en institutions - comme le musée - qui dirigent un apprentissage de l’œil, une élaboration du goût et des rencontres entre les sphères de l’esthétique, de l’éthique et de l’économie.
Quels ponts jeter entre les expositions, le marché de l’art – tels étaient les Salons - et la contemplation intime, la remémoration de ce qui a été vu et les retentissements d’un effet qui touche les sentiments et l’intelligence? Quel est le rôle de la critique et des rapports de plus en plus vertigineux entre la littérature et la peinture, et encore la sculpture et la photographie?
Les participants au colloque réfléchiront sur ces problèmes, en s’appuyant sur des exemples précis d’œuvres d’art et de textes critiques ou littéraires.
L’œil ému: regarder, penser, vivre les œuvres d’art
Uni Bastions, salle B112
Vendredi 23 avril, 9h30-16h30
Entrée libre
19 avril 2010
2010