Campus n°83

A lire

Comprendre la Constitution européenne

Créée en 1991, la collection des «dossiers de droit européen» se caractérise par «une approche générale et compréhensible, un appareil scientifique bien nourri, une analyse jurisprudentielle approfondie, une lecture aisée et synthétique». Une ligne à laquelle ne déroge pas ce quinzième volume, consacré à l’épineuse question de la Constitution européenne. Ratifié par quinze Etats, mais rejeté par les électeurs français et néerlandais, le «projet de Traité établissant une Constitution européenne» marque incontestablement un moment essentiel dans l’histoire du Vieux Continent. Signées par des spécialistes du droit communautaire, des politologues ou des constitutionalistes venus des quatre coins de l’Europe scientifique, les contributions réunies dans cet ouvrage alternent français et anglais. Elles débutent par un rappel historique qui permet de mesurer le chemin parcouru en termes de procédures et de concept depuis le projet présenté par Altiero Spinelli en 1984. Viennent ensuite des interventions regroupées autour de thématiques aussi diverses que la notion de souveraineté, les rapports entre grands, moyens et petits pays, les limites du principe d’égalité dans une Europe à 25 ou encore le devenir de la démocratie dans cet espace politique élargi. A noter enfin, l’intervention de Mme Micheline Calmy-Rey, conseillère fédérale en charge du Département des affaires étrangères, dans laquelle elle défend l’idée selon laquelle la signature du Traité constitutionnel est la promesse d’une Union européenne «plus transparente, plus démocratique et plus fédérale »... VM
«Les principes fondamentaux de la Constitution européenne», Christine Kaddous et Andréas Auer (éd,), Editions Bruylant, 372 p.

Si Genève m’était contée

Quatre ans après le volume consacré à la vie de tous les jours, le deuxième tome de Vivre à Genève autour de 1600, intitulé «Ordre et désordres», se concentre sur l’organisation du pouvoir dans les années qui suivent la Réforme. Sous la plume de Liliane Mottu-Weber (professeure à la Faculté des lettres jusqu’en 2004), Anne-Marie Piuz (professeure à la Faculté des sciences économiques et sociales entre 1969 et 1986) et Bernard Lescaze (juge assesseur à la Chambre d’accusation de Genève), le lecteur suit le développement des institutions politiques, judiciaires, ecclésiastiques et académiques qui se mettent alors en place. Un système fait d’innombrables limitations et interdictions qui, comme le rappellent les auteurs, n’a rien de «spécifiquement genevois», puisqu’il caractérise la plupart des sociétés d’Ancien Régime, qu’elles soient catholiques ou protestantes. Pour compléter ce parcours, un chapitre concernant l’organisation de la défense de la cité fait le point sur cette question longtemps ignorée des non-spécialistes. Quelques pages sont également consacrées à l’univers des marchands. Il y est notamment rappelé que ces individus, souvent à la tête de très grosses fortunes, ne négligeaient pas la politique. Souvent membres de différents conseils qui avaient pour charge de diriger la ville, ils jouaient également un rôle capital en tant que mécènes, ou comme bailleurs de fonds destinés à l’achat de biens indispensables à la survie de la ville (grains, sel, armes et munitions). VM
«Vivre à Genève autour de 1600. Ordre et désordres», par Liliane Mottu-Weber, Anne-Marie Piuz et Bernard Lescaze, Ed. Slatkine, 314 p.

Expliquer les rêves aux petits (et aux grands)

Qui n’a pas rêvé d’être attaqué, de rater des trains ou des examens, de manger, de voler dans les airs, de marcher au ralenti, d’avoir très peur, de perdre ses dents, d’être tout nu, de tomber sans fin? A travers une fable qui relate la rencontre entre le minuscule professeur Zélig et cinq enfants, Sophie Schwartz, biologiste, psychologue et responsable d’un groupe de recherche au Département de neurosciences de l’Université de Genève, explique le mécanisme des rêves aux petits. Arthur, Virgile, Darina, Gaétan et Lili débordent de questions auxquelles le savant lilliputien, aussi un peu magicien à ses heures, s’efforce de répondre de façon ludique et compréhensible pour tous, tout en conservant sa rigueur scientifique. D’où viennent les rêves que je fais la nuit? Est-ce qu’on rêve tous pareil? Que voit-on dans un rêve? Pourquoi certains rêves sont-ils étranges? Finalement, à quoi servent les rêves? Ce livre, qui est le fruit d’un échange entre une classe et l’auteur, est à mettre entre toutes les mains. A.Vs
«La Fabrique des rêves», par Sophie Schwartz, Ed le Pommier, 2006, Paris, 56 pages