Semaine internationale du cerveau
du 13 au 19 mars 2000

Ferid Murad obtient en 1998 le prix Nobel de médecine, conjointement avec Robert F. Furchgott et Louis J. Ingnarro.

La contribution de Ferid Murad a été la mise en évidence du rôle de l'oxyde d'azote NO dans le mécanisme de la régulation sanguine. Il a en effet découvert que la nitroglycérine, utilisée depuis longtemps pour augmenter le flux sanguin, se transforme dans le corps en oxyde d'azote NO. Cet oxyde, un gaz instable, joue alors le rôle de signal auprès de la musculature lisse, responsable de la contraction et du relâchement des vaisseaux. Produit par les cellules endothéliales, couche cellulaire des vaisseaux en contact avec le sang, le NO provoque une baisse de la pression sanguine et permet une meilleure irrigation.

Ainsi, pour la première fois, Ferid Murad démontre l'action biologique d'un gaz comme régulateur cellulaire, une découverte étonnante puisque les autres signaux connus étaient jusqu'alors de plus grosses molécules solubles dans l'eau.

Les résultats des recherches menées par les trois prix Nobel permettent d'espérer des progrès médicaux importants dans le développement de nouveaux médicaments, notamment: - en cas d'artériosclérose et d'angine de poitrine: il serait très utile de posséder un médicament qui pourrait rapidement et de manière sélective, détendre les artères qui irriguent le muscle cardiaque; - en cas de choc septique: afin de lutter contre de graves infections, les globules blancs produisent du NO en grande quantité. Cette action peut provoquer un relâchement excessif des vaisseaux et réduire la pression sanguine. Le patient court alors le risque d'un choc septique qui pourrait lui être fatal. L'objectif serait de trouver un médicament qui empêcherait la production naturelle d'oxyde d'azote.

Dans le cerveau, le mécanisme provoqué par l'oxyde d'azote est identique. Toutefois, son implication dans certaines maladies cérébrales n'a pas encore été déterminée. Le cerveau est en effet un organe complexe et difficilement accessible. Les travaux de Ferid Murad offrent cependant de nouvelles pistes dans son étude.