[1] Texte d'une conférence au Séminaire de la Conférence romande et tessinoise des chefs d'établissements secondaires (CROTCES), Silences et rumeurs dans les établissements scolaires, Uvrier, 4-5 mai 1993.
[3] Voir R. Kaes, in L'institution et les institutions. Etudes psychanalytiques, Paris, Dunod, 1987; E.Enriquez, L'organisation en analyse, Paris, P.U.F., 1992.
[4]Avoir du pouvoir sur l'autre, c'est avoir du pouvoir sur soi-même, comme l'indique Eugène Enriquez :"Si j'ai pouvoir sur autrui, je ne me pose pas de questions sur mes limites, sur mes manques". "Le pouvoir, par les possibilités qu'il me donne, me met à l'égard d'autrui dans une relation qui simplifie celle que j'entretiens avec moi-même." Cette relation recherchée est en même temps très redoutée : "Le pouvoir dans son exercice même, me lie à autrui, me met à son égard en état de responsabilité et en mesure dès lors, d'être contesté par lui.", in "L'illusion du pouvoir fraternel" in Parents et Maîtres, nov. 1969, ndeg.5, 369-378.
[5] "Ils ne sont pas méchants. Ils font tout pour que les gens se développent. Mais il y a comme une sorte de contrainte à devenir bon, contrainte telle que ce qui pourrait être plus interrogatif, plus inquiétant, ne peut guère se manifester car ce serait être de mauvais ton", E.Enriquez, ."L'illusion de pouvoir fraternel", op.cit.
[6] "La fonction d'enseignement est en elle-même une très grande épreuve, qui n'est pas sans aspect masochiste. Dans le mesure où l'enseignement n'est qu'enseignement, il est strictement répétitif, il n'invente rien. Ces formules de répétition sont évidemment très protectrices : on sait ce que l'on dit, on sait ce que l'on fait. Mais le monde de la répétition est le monde de la mort. Si l'enseignant n'est pas strictement répétitif, s'il va plus loin, s'il se propose de former des élèves à `apprendre à apprendre' alors il rencontre autrement le problème de sa propre mort dans le sens où à la mesure de sa réussite, les disciples se détachent de lui.", E. Enriquez, ibid.
[7] Voir M.Cifali, Conversations pédagogiques. Séduction, savoir et opposition, ouvrage à paraître, 1994; E. Enriquez, "Institution, pouvoir et créativité", in Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, ndeg.13, 1989, pp.
[8] D. Sibony, Entre-deux. L'origine en partage, Paris, Seuil, 1991, pp.235-247.
[9] "L'enfant demande que l'adulte s'aime d'abord lui-même, l'adolescent demande que l'adulte soit ouvert pour son propre compte plutôt que d'être `compréhensif'. Bien des parents, au lieu de se pencher sur l'abîme sans fond de leur adolescent - pour comprendre comment il est - pourraient profiter de la crise pour mieux penser ce qu'ils sont.", D.Sibony, ibid., p.235.
[10] "La lâcheté élude le conflit alors qu'il est une forme vive de l'entre-deux, une chance de croiser ses limites pour en découdre avec; pour se mesurer à ses blocages inconscients. Elle efface le conflit et produit cette in-différence que connaît bien l'adolescent ou le chômeur, et qu'il tente de briser en passant à l'acte, par des pratiques extrêmes.", D.Sibony, ibid., p.240.
[11] "L'apprentissage de la vie en groupe, c'est bien de rencontrer également les limites et l'interdit. `Il n'y a que des interdit' : en ce cas, bien sûr, on ne peut pas vivre. `Il n'y a pas d'interdit' : on ne peut pas vivre non plus. Car s'il n'y a pas d'interdit, tout est possible. Et si tout est possible, alors rien ne l'est : il n'y a plus aucune raison de faire une chose plutôt qu'une autre. Ligne de crête bien difficile à suivre, en vérité - car le chemin n'est jamais stabilisé ni stabilisable - que d'essayer de se rencontrer les uns les autres, de se confronter à notre propre finitude, de se donner certaines limites. Ce chemin de vérité fait peur, et on préfère rester dans le rythme extrême répression-liberté, qui ne permet rien de constructif." E.Enriquez, "L'illusion du pouvoir fraternel", op.cit
[12]Des adolescents, on déplore surtout le blocage, l'inhibition, ou l'enfermement buté, reflétant celui de l'adulte. Souvent ils en deviennent `idiots' juste pour un temps, le temps de découvrir que l'autre n'est pas un mur, qu'on peut parler. Alors ils reprennent leurs esprits. Alternance d'éclats et d'inerties. Ce qu'ils attendent de l'adulte, ce n'est pas qu'il les honore mais qu'il s'honore, qu'il soit à la hauteur de lui-même, qu'il ne foire pas trop avec son projet, son désir; qu'il tienne sa place sans être forcément un modèle(...) A fortiori, si l'adulte leur pèse de toute la masse de son refoulement, alors il peut en faire des délinquants, des corps en rade qui n'attendent qu'une loi forte qui les fixe, sur place. La drogue peut jouer ce rôle.", D.Sibony, op.cit., p.242.
[13] J. Pain, Ecoles : violence ou pédagogie?, Vigneux, Matrice, 1992.