Les écoles
en innovation
lorsque la méthode sinstalle
Rénovation : bilan de lan 3
Genève
Synthèse: Principaux acquis 1997-98
A la question de savoir si et comment linstitution scolaire est capable dapprendre, nous avions répondu en affirmant: " Lécole apprend si elle sen donne le droit, sen croit capable et sorganise dans ce sens ! " . En insistant sur la nécessité que lécole accepte la diversité, permette et encourage la mise en commun et la valorisation des expériences locales, adopte des procédures de résolution de problèmes, substitue le tâtonnement concerté aux directives et recettes venues den haut, simplique pour constamment développer ses connaissances de lenfant et de lapprentissage.
Le texte dorientation de la rénovation daoût 1994 avait été conçu dans lobjectif de créer une dynamique dexploration allant dans ce sens. Au bout de la troisième année de lexploration intensive, il est légitime de se demander dans quelle mesure le processus en cours contribue à développer lenseignement primaire genevois dans le sens dune " organisation apprenante ".
Dans cet objectif, les écoles en innovation ont été invitées - comme chaque année - à dresser leur bilan du travail de développement de lannée scolaire 1997-98, à présenter les principaux contenus du travail, ainsi que les effets réalisés sur les élèves, en classe, dans léquipe, dans lécole, auprès des parents et à fixer leurs priorités pour lannée suivante.
La lecture des documents rédigés par les écoles en innovation est impressionnante : elle permet non seulement de mesurer le chemin parcouru, mais également de prendre conscience de lampleur de la tâche qui reste encore à affronter pour développer des structures et des pratiques pédagogiques de qualité. Elle permet de prendre conscience que les écoles en innovation ont définitivement dépassé lactivisme des débuts pour sorienter vers une démarche plus systématique et plus méthodique.
Selon le calendrier de la rénovation, lannée scolaire 1998-99 sera essentiellement consacrée à la synthèse des expériences en cours et à la préparation de la phase de lextension progressive. Dans ce contexte, nous espérons que ce bilan de lan 3, que le groupe de recherche et dinnovation a préparé sur la base dune analyse approfondie des documents existants, puisse offrir une contribution utile à la discussion et aux décisions à venir.
Monica Gather Thurler
Coordinatrice pour la recherche et linnovation
Synthèse: Principaux acquis 1997-98
i Une centration sur la différenciation, sous tous ses aspects, en termes de dispositifs et de structures adaptées aux besoins des élèves, avec un accent particulier pour les élèves en difficultéi Une réflexion sur les situations dapprentissage larges, concrétisant le volet interne de la différenciation, et permettant de différencier les moments et les modes denseignement-apprentissage, au service dune meilleure progression des élèves.
Ces deux grands thèmes recouvrent les dossiers qui ont été étudiés dans le cadre du GIP, et qui sont en passe dêtre achevés (dossier II : " Concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation " ; dossier III : " Organiser et animer des situations dapprentissage ").i Une réflexion toujours soutenue autour de lévaluation, formative et informative, au service dune visibilisation optimale de la progression des élèves, dans une optique dinformation toujours plus claire aux parents.
i Une forte implication autour de la mise en place de cycles dapprentissage, et de pistes de réflexion en vue de leur concrétisation.
La consultation sur ce sujet, menée par le GPR auprès des écoles, a aidé à une prise de conscience et à une clarification des critères de conception et de mise en place des cycles.i Un souci constant de clarification des objectifs dapprentissage, aussi bien par une appropriation des objectifs-noyaux que par une définition dobjectifs ou de balises intermédiaires, dans loptique des cycles dapprentissage.
i Une appropriation toujours plus grande de la notion de responsabilité collective des enseignants face au suivi des élèves, que ce soit par le biais déchanges pour mettre sur pied des dispositifs, regroupements ou situations dapprentissages, ou pour des prises de décisions communes face à certains élèves, le plus souvent par le biais dun conseil des maîtres.
i Un accroissement qualitatif du fonctionnement des équipes, en termes defficacité, par une meilleure gestion du temps et/ou une répartition définie des tâches.
i Une émergence toujours plus grande du partage et de lanalyse des pratiques, sous formes déchanges, dobservations entre pairs, voire de lébauche dune réelle démarche dintervision.
i Une centration réaffirmée autour du projet et la volonté de réinterroger, autant que nécessaire, ladhésion de chacun et ladéquation entre projet et pratiques pour pouvoir procéder aux ajustements nécessaires.
i Une volonté ou une concrétisation de la collaboration entre divisions (élémentaire, moyenne, spécialisée), et entre projet et enseignants " non-partants " lorsquils cohabitent dans le même bâtiment.
i Un fonctionnement toujours meilleur du réseau, par lintermédiaire dune structure permanente, telle que le GIP, dun organe dinformation, comme le PLI, ou encore dévénements ponctuels, comme la journée annuelle des écoles ou lorganisation de rencontres thématiques " informelles ", les " 5 à 7 ".
i Une volonté toujours plus affirmée de placer lenfant " au centre ", par le développement de situations dapprentissage toujours plus larges et adaptées aux différents besoins des enfants, mais aussi par un intérêt croissant pour la métacognition, en tant que compréhension par les élèves de leurs stratégies et mécanismes dapprentissage.
i Un apport des divers " accompagnements " dont bénéficient les écoles, que ce soit à lintérieur des équipes, par le biais du coordinateur, ou dans un cadre un peu plus extérieur, par le suivi du GRI.
i Une utilité réaffirmée de la formation continue, voulue de plus en plus en lien avec les pratiques, dans le cadre des dispositifs de formation continue qui ont été mis sur pied pour les écoles en innovation.
i La prise de conscience du besoin réel de lauto-évaluation, tant pour prendre conscience des avancées et des difficultés et pouvoir apporter les régulations nécessaires, que pour pouvoir aussi " rendre compte " à lextérieur, dans le cadre dun processus de changement collectif.
Perspectives de développement 1998-99
Il est frappant de constater quau niveau des priorités, les écoles se retrouvent plus homogènes que lorsquon observe leurs acquis, et quil est évident que se dégagent de grandes tendances.
Une hypothèse pourrait être quau-delà de leurs spécificités et de leur manière de mettre en pratique les options de la rénovation, les écoles se retrouvent, quel que soit le biais par lequel elles ont prioritairement actualisé le changement, dans les principaux objectifs communs.
Cette tendance est bien sûr explicable également par tout le travail de réflexion et de mise en réseau des écoles, où de grands thèmes de réflexion ont été développés parallèlement ou conjointement. Ceci démontre que les grands thèmes qui sous-tendent le travail dans les écoles en innovation et se retrouvent dans leurs rapports dactivité, font partie des priorités incontournables qui, si elles nétaient au début que des représentations théoriques, prennent aujourdhui de plus en plus racine dans la réalité concrète des écoles et se retrouvent au coeur des pratiques et des réflexions.
Voici donc les grandes lignes prioritaires qui se dégagent, tant à partir des rapports des écoles que par le biais dune réflexion plus large menée dans le cadre du réseau lié à la rénovation :
i La poursuite de la réflexion sur les cycles dapprentissage, réactualisée par la consultation du GPR, ayant à la fois provoqué un nouveau débat et entériné une réflexion latente chez la plupart depuis 1994. Cette réflexion sancrera également sur la gestion du temps à lintérieur des cycles, puisque durant lautomne 98, on devrait avoir des pistes plus claires sur leur découpage et leur durée. Il sagira aussi et surtout de satteler sérieusement au problème du paradoxe entre durée égale pour tous, idée plus ou moins stabilisée par le GPR, et objectifs à atteindre pour tous. Les experts, ou en tout cas lun dentre eux, ont dailleurs soulevé le problème du temps en faisant remarquer quil serait préférable de fixer les objectifs dapprentissage à atteindre, avant de déterminer découpage et durée des cycles, la structure devant être avant tout au service des apprentissages des élèves.i La définition des dispositifs de différenciation les mieux adaptés aux objectifs visés, et les plus aptes à répondre au paradoxe évoqué ci-dessus, définition qui demandera aux enseignants de déployer toutes leurs ressources en termes de créativité pédagogique.
i La priorité donnée aux enfants en difficulté et la recherche de solutions pour eux, sans tomber ni dans lacharnement et la marginalisation, ni dans lattentisme et labandon des objectifs.
i La poursuite du travail sur lévaluation, dactualité dans toutes les écoles depuis le début de la rénovation, dans le but dune amélioration et de régulations constantes des moyens dévaluation, de leur adéquation avec les séquences denseignement-apprentissage, et de la transmission aux parents, ainsi que pour favoriser une prise de conscience et un implication toujours plus grandes de lélève dans un processus dauto-évaluation.
i Limportance perçue dune réflexion toujours plus soutenue autour de la métacognition, pouvant être reliée à lauto-évaluation de lélève, pour laider à prendre conscience de ses mécanismes dapprentissage et de ses stratégies.
i Une volonté toujours plus affirmée daller vers des situations dapprentissage larges, découlant de toute une réflexion autour des nouveaux objectifs (objectifs-noyaux), les écoles souhaitent toujours davantage séloigner des objectifs annuels et du contrôle des connaissances consécutif à une utilisation excessive de lenseignement frontal et des travaux de type papier-crayon. Cette volonté sassortit dun besoin délargissement des compétences didactiques, disciplinaires et transversales, pour pouvoir gérer efficacement ces situations larges, et donc dun désir de formation en la matière.
i Le désir de développer des échanges plus approfondis au niveau des pratiques et de poursuivre ou concrétiser les efforts déjà investis dans lintervision.
i La volonté daffiner les instruments dauto-évaluation des écoles, comme outils de planification, de vérification et de mise en commun des pratiques et des dispositifs pédagogiques.
i La volonté dune cohérence interne entre tous les aspects et les structures du système, à savoir entre ce qui se passe au niveau pédagogique dans les écoles en innovation et ce qui est décidé, en dautres lieux, au sujet du fonctionnement de linstitution.
i La planification du rythme et des contenus du groupe inter-projets (GIP) en lien étroit avec lagenda du GPR et des priorités de lannée du bilan : synthèse, recommandations et pistes daction.
i Lintégration des deux nouvelles écoles en innovation qui viennent se joindre au réseau dès la rentrée scolaire 1998-99.
i Lélargissement du réseau aux écoles en réflexion qui souhaitent une coopération plus étroite, en accord avec les groupes dacteurs concernés : DEP, inspecteurs, GPR.
Il apparaît tout dabord quau niveau des acquis dont font état les écoles en innovation, il est difficile de regrouper des thèmes qui ressortiraient de manière flagrante dans la plupart des rapports. On sent bien, lorsquon se penche sur les différents acquis, que chaque école a sa spécificité et ses priorités, liées à son vécu, à sa dynamique déquipe, à sa façon de vivre le projet, à sa sensibilité. Ceci a pour conséquence que, même si les objectifs généraux poursuivis par les écoles en innovation sont les mêmes et vont dans le sens des trois axes, une fois traduits en termes de réalisations et de pratiques, leurs priorités se spécialisent et, mis en mots, leurs acquis prennent une signification qui leur est souvent propre et qui est difficilement assimilable à dautres écoles.
Malgré cela, il existe quelques acquis principaux communs à plusieurs écoles, ainsi que certains autres, apparaissant dans une moindre mesure. Ils seront tous évoqués ci-après.
Ainsi quon le verra apparaître dans la synthèse traitant des perspectives de développement pour lannée scolaire 1998/1999, les quinze écoles semblent plus homogènes dans la définition de leurs priorités, et il est plus aisé alors de dégager certaines pistes prioritaires pour la majorité, sinon la totalité, dentre elles .
Méthode de travail et contenu du rapport
Ce rapport, destiné avant tout au GPR, ainsi quà tous les partenaires impliqués dans la rénovation de lenseignement primaire, constitue la suite des bilans élaborés à la fin des deux premières années de lexploration. Il revêt peut-être une importance particulière, dans le sens où il est le dernier rapport avant le bilan final intervenant au terme des quatre années dexploration qui permettra de dégager des pistes importantes et de faire le point en vue dune généralisation.
Les quinze rapports dactivité sont été lus par les accompagnants du GRI, chacun se chargeant des écoles quil suit. La tâche était de faire émerger des quatre parties traitées dans chaque rapport (état de santé, deux ou trois acquis, priorités et problèmes rencontrés), deux ou trois idées fortes, accompagnées dune citation éventuelle. Un commentaire était ensuite proposé au sujet de lécole concernée. Suite à cette première production, chaque microanalyse a subi une contre-lecture de la part dun autre membre du GRI, dans le souci de vérifier si les idées mises en exergue par lun ou lautre correspondaient réellement aux textes initiaux. Ces différentes analyses ont ensuite été réunies, afin dessayer den tirer des lignes générales permettant de faire le point sur létat de situation des quinze écoles en innovation, et de dégager quelques tendances, aussi bien sur le plan des acquis que sur celui des priorités.
Parallèlement, des mémos ont été proposés touchant à certains aspects du processus de rénovation.
Cest la mise en commun de lanalyse transversale des quinze rapports et du regard porté sur ces différents sujets, qui constitue la teneur de ce bilan de lan III. Il tente ainsi de donner un aperçu ponctuel de létat de situation des écoles en innovation, en termes dacquis, de problèmes rencontrés et de priorités pour lavenir, ce en lien avec les trois axes. Dautre part, il permet un regard sur lexistence et lévolution des composantes importantes du processus de rénovation que sont la mise en réseau et toutes ses concrétisations et réalisations, les ressources et laccompagnement mis à disposition des écoles, la recherche-formation, lanalyse des pratiques, la consultation sur les cycles, la professionnalisation interactive, ainsi que la procédure dévaluation interne permettant à la fois des régulations internes et une démarche de " rendre compte ".
Avertissement
Il va de soi que chaque rapport dactivité représente une entité et doit être lu pour lui-même, dans son intégralité et sa propre cohérence. En raison de la méthode de travail utilisée, qui tentait de faire ressortir les points essentiels, la plupart des acquis issus des rapports dactivité qui seront analysés ici sont ceux qui ont été explicitement mis en avant par les écoles. Cest pourquoi les différents contenus qui sont apparemment absents dans certains rapports ne le sont pas pour autant de la réflexion des écoles. Ce sont là les limites de ce genre danalyse, qui, en demandant aux acteurs daller à lessentiel, leur fait passer sous silence nombre de faits importants qui leur semblent si naturels quils néprouvent pas le besoin de les relever. Ce phénomène se trouve encore renforcé par le fait que les lecteurs du GRI ont, à leur tour, insufflé leur part de subjectivité, et ont sans doute mis en évidence ou interprété certaines données en fonction de leur compréhension et de leur sensibilité particulières.
I. Lindividualisation des parcours : cap sur les cycles
Lobservation montre que les fruits de lexploration collective autour du dossier I (" Mieux gérer la progression des élèves " ) qui avait été entreprise durant lannée scolaire 96-97 a commencé à produire des résultats. Ceux-ci se concrétisent plus spécifiquement dans un souci accru des équipes dassumer collectivement la responsabilité des parcours des élèves. |
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Le postulat déducabilité, auquel adhèrent la plupart des enseignants, les oblige à tout mettre en oeuvre pour permettre à chaque élève datteindre les savoirs et les compétences attendus par lécole. Ils se doivent alors de se donner les moyens nécessaires pour y parvenir, en tenant compte de lhétérogénéité naturelle de leurs populations délèves. Lindividualisation des parcours et la différenciation ont pour but de lutter plus efficacement contre léchec scolaire par une meilleure prise en compte des besoins et du rythme de chaque élève, tout en tendant à une maîtrise par tous des objectifs fondamentaux. La différenciation, sa mise en oeuvre et les dispositifs qui lui sont liés, sont bien sûr présents dans la plupart des rapports dactivité. On retrouve ainsi les deux volets de la différenciation, appelés respectivement différenciation externe, touchant aux structures mises en place, à commencer par les différents types de regroupements délèves, et différenciation interne, relative aux situations dapprentissage, aux contenus, aux supports. Cest ainsi que les décloisonnements apparaissent comme explicitement mentionnés dans les acquis par huit écoles, dont trois signalent lintégration de la division spécialisée. Certains décloisonnements sont mis sur pied en fonction de besoins spécifiques de certains enfants et parfois liés à une didactique particulière (par exemple regroupements délèves pour la lecture/écriture). Cinq autres écoles mettent en avant des dispositifs de différenciation touchant à lappui spécifique aux enfants en difficulté, lié ou non au travail du GNT, souvent redéfini en fonction de ces objectifs. Lappui à la carte est une notion qui revient dans deux ou trois écoles. |
Lutter plus efficacement
contre léchec scolaire par une meilleure prise
en compte des besoins et du rythme de chaque
élève, tout en tendant à une
maîtrise par tous
Différenciation
interne, différenciation externe :
Des modalités diverses de différenciation interne et externe
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Deux écoles enfin ont travaillé cette année sur la mise en place de modules dapprentissage.Les dispositifs de différenciation étant un des dossiers auxquels sest attelé le groupe inter-projets, en mettant également sur pied, avec la collaboration des services, une formation continue sur ce thème, celle-ci traverse en filigrane quelques rapports dactivité même si elle napparaît explicitement que dans deux ou trois dentre eux. |
La
différenciation : au centre |
On retrouve ainsi la volonté daller dans le sens dune plus grande différenciation et dune meilleure prise en compte des besoins de chaque élève, particulièrement des élèves en difficulté. Pour beaucoup décoles, en effet, les enfants en grande difficulté restent le talon dAchille de leurs dispositifs. Même celles qui ne mettent pas explicitement cette priorité en avant ont cette préoccupation et se demandent souvent par quel biais aborder le problème. Faut-il créer de nouveaux dispositifs ? Une nouvelle forme de soutien, dappui ? Faut-il revoir certains objectifs en fonction de ces enfants ? Une telle intention ne remettrait-elle pas en cause le postulat de réussite et légalité de tous devant les objectifs de lécole ? Autant de questions qui sont loin dêtre résolues et qui cherchent des ébauches de réponses. |
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Sept écoles mentionnent leur volonté de privilégier davantage la différenciation, deux dentre elles larticulant à une meilleure prise en compte des élèves en difficulté.
Neuf écoles précisent quelles vont encore améliorer et affiner les moyens dévaluation mis en place, quil sagisse décoles ayant obtenu depuis une année ou plus la franchise en évaluation ou décoles venant de lobtenir cette année. La réflexion intensive dont a fait lobjet dès le départ le domaine de lévaluation se poursuit, puisquon voit quil apparaît en filigrane dans toutes les écoles ne layant pas mentionné explicitement comme priorité. Les écoles semblent conscientes quen affinant et peaufinant lévaluation et lobservation des élèves, elles se donnent les moyens de visibiliser finement leur progression, danalyser leurs difficultés et de mieux répondre à leurs besoins liés à latteinte des objectifs. De même, la transmission de linformation aux parents en est rendue plus claire et plus aisée. |
Peaufiner
lévaluation et lobservation des
élèves pour se donner les moyens de
visibiliser
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1.2 Evaluation au service de la visibilisation de la progression
Les écoles mettent principalement en avant les avantages dune évaluation formative plus fine et rendant mieux compte de la progression de leurs élèves. Toutes ont actuellement mis en place des mesures allant dans ce sens, à savoir : introduction du portfolio ou dun autre type de dossier dévaluation ; entretiens dévaluation avec les élèves et les parents. Deux nouvelles écoles accueillant des élèves de la division moyenne ont obtenu depuis juin 1998 le droit de pratiquer une évaluation sans notes (avec, comme pour toutes les autres, lobligation de réintroduire la note globale pour la dernière période de certification en 6P, en prévision de la transition au CO). |
Des mesures allant dans le sens dune évaluation plus formative dans toutes les écoles en innovation. |
Huit écoles mentionnent explicitement lacquis que représente la nouvelle forme dévaluation pratiquée, que ce soit en termes de meilleur suivi des élèves ou en relation avec la transmission de linformation aux parents. Deux dentre elles lient explicitement cette réflexion autour de lévaluation à une réflexion plus large sur les cycles. Cette nouvelle évaluation permet dune part de donner aux équipes les moyens dévaluer avec professionnalisme le parcours des élèves et de lautre de les aider à mettre en place des dispositifs dapprentissage qui permettent à ceux-ci de mieux progresser. Notons également un certain effet démulation : au lieu de réinventer la roue, on sinforme auprès des autres écoles et on reprend les outils élaborés par celles-ci. Relevons, enfin, le grand effort investi par certaines équipes pour définir les objectifs dapprentissage de fin de cycles. Les objectifs-noyaux, ou objectifs de fin de cycle, sont au centre des préoccupations de trois écoles, qui estiment pouvoir compter cette réflexion au nombre de leurs acquis. |
" Les élèves sont davantage partie prenante de leurs apprentissages, les parents sont satisfaits de linformation quils reçoivent, le dossier devient un outil pour proposer des situations adéquates à chaque élève ".
Informations recueillies grâce au réseau pour ne pas réinventer la roue. |
Ainsi quon pouvait le lire dans le dossier consacré à la progression des élèves " la gestion de la progression des élèves exige que léquipe enseignante assume collectivement la responsabilité de toute décision relative aux parcours des élèves, en concertation avec lensemble des partenaires internes et externes à lécole ". |
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Cest ainsi que la gestion collective par léquipe est un garant de sérieux et de cohérence dans les prises de décision qui orienteront le suivi des parcours dapprentissage des élèves. Cette démarche, loin de déresponsabiliser les enseignants par rapport à leurs élèves, les incite au contraire à expliciter, à motiver les décisions et à inscrire celles-ci dans lensemble du parcours scolaire. Cinq écoles parlent, en termes de responsabilisation collective ou en celui de " regard commun ", de la gestion de la progression des élèves par léquipe, le plus souvent liée à linstauration dun conseil des maîtres. Dans certaines autres, la responsabilité collective amène les enseignants à préparer un décloisonnement très ciblé sur des apprentissages, sous forme dorganisations, ponctuelles ou régulières, de longue durée. Chaque enseignant fait part aux autres du contenu et des objectifs à atteindre ; à la suite de cette présentation, les élèves sont intégrés dans un groupe ou dans un autre, en fonction de leurs besoins. |
La gestion collective par léquipe est un garant de sérieux et de cohérence dans les prises de décision qui orienteront la gestion des parcours dapprentissage des élèves.
Le conseil des
maîtres :
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A lissue de telles démarches, lanalyse et lécriture permettent une réflexion commune sur lefficacité des situations dapprentissage qui ont été mises en place, sur la manière dont des remédiations ont pu être apportées par rapport aux difficultés rencontrées. Lexpérience montre que ce procédé interactif permet, non seulement le partage et un meilleur suivi des élèves, mais contribue également à développer chez les enseignants concernés de nouveaux savoir-faire et savoir-être peu mis en pratique jusqualors. |
Une analyse commune continue pour vérifier lefficacité des mesures introduites. |
1.4 La problématique des cycles
Il semble aller de soi que, après trois ans dexploration dans le cadre de la rénovation, la problématique des cycles a fait son chemin dans les mentalités, voire dans les pratiques. Cette tendance est accentuée par les décisions politiques et institutionnelles qui semblent en passe dêtre prises. La consultation sur les cycles, menée ce printemps, a obligé les écoles à entamer pour certains, et à poursuivre pour dautres, cette réflexion, en envisageant la concrétisation des cycles dapprentissage, leur mode dapplication, leurs liens et leurs ruptures avec les représentations et les pratiques existantes, et, bien sûr, les objectifs de fin de cycle, lévaluation formative et certificative qui leur sont liées, la suppression du redoublement. |
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Lidée de cycles dapprentissage, essentielle dans le document dorientation de la rénovation, avait marqué la rédaction des projets des quinze écoles : chacun avait senti à lépoque la nécessité de se situer face à cette problématique. Puis, la première année dexploration, le GRI avait préparé un dossier sur ce thème pour le GPR, document qui avait été remanié pour faire ensuite lobjet dune publication bleue. Lors de la deuxième année, laccent a été mis sur la gestion de la progression des élèves, davantage que sur la problématique des cycles, de leur organisation et de leurs implications possibles. Cette année, en revanche, les écoles, le GIP et le GRI ont été re-mobilisés sur ce thème à travers différentes phases, parfois assez intenses. Une première consultation a été menée au GIP en janvier 1998, avec les coordinateurs. Elle a permis de mettre en évidence quun nombre important décoles (neuf écoles) se réfèrent explicitement à la notion de cycle, que la nécessité dobjectifs-noyaux de fin de cycle est acquise, quune nette tendance se dessine pour supprimer les redoublements, en lien avec une concertation forte et une responsabilisation collective. |
Une remobilisation générale sur lun des thèmes centraux de la rénovation.
De nombreuses écoles se réfèrent explicitement à la notion de cycle, avec une nette tendance à supprimer les redoublements.
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Au printemps 98, le GPR, dans sa nouvelle composition, a accéléré le processus en décidant de mettre laccent sur les cycles, dans la perspective de proposer des pistes claires au terme des quatre ans de la phase dexploration. Le GRI et le GIP ont été sollicités pour faire part de létat de leurs réflexions, en lien avec leur connaissance du terrain des quinze écoles. Puis, sur la base dun document établi par le GPR, une large consultation touchant, entre autres, les enseignants des écoles en innovation, a été lancée. Malgré une période très chargée (en mai), dans la plupart des écoles, les enseignants ont pu prendre le temps nécessaire pour apporter leur contribution à la réflexion. Trois écoles déplorent par contre, plus ou moins explicitement, que lavancée sur les objectifs-noyaux ou objectifs-balises de fin de cycle naient pas été prêts conjointement à cette consultation. Il apparaît en effet difficile aux yeux de certains davancer sur une réflexion autour de la mise en place des cycles dapprentissage sans que ne soient rendus plus clairs les objectifs dapprentissage qui leur seront liés. |
" Le fait dêtre consultées est une forme de reconnaissance et de mise en valeur du travail effectué dans les écoles. Le document du GPR représente pour nous un outil de travail de base qui nous permet de poursuivre une réflexion plus pointue ".
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De cette consultation, on voit déjà quelques éléments forts émerger. Penser cycles dapprentissage implique une rupture au niveau des représentations. Dans les écoles où une progression importante des pratiques a eu lieu, on perçoit que les enseignants sont à laise avec la vision des cycles proposée. Par contre, dans quelques écoles, on enregistre une impression de perte de repères, de flou chez quelques enseignants, ce qui pousse ces derniers à se raccrocher aux structures existantes (degrés, redoublement). Les écoles qui souhaitent conserver une organisation par groupes-classes monoâges ne considèrent pas leffacement des degrés dans la structuration du cursus par cycles comme un avantage tangible : pour les enseignants de ces écoles les objectifs de fin dannée correspondent à des balises utiles ; par ailleurs la souplesse des passages est souvent déjà présente. Cinq écoles expriment en tout cas comme priorité pour lannée prochaine leur ferme intention daller dans le sens des cycles dapprentissage. Cette intention est plus ou moins implicite dans les autres écoles, soit que la réflexion liée aux cycles soit intégrée à dautres priorités clairement définies, soit que les équipes aient limpression davoir déjà commencé à actualiser ce type de fonctionnement. Trois écoles disent de plus clairement vouloir satteler à une réflexion soutenue autour des objectifs de fin de cycle. |
" Il y aurait lieu de satteler rapidement à mettre en évidence ce que lon veut atteindre en termes de formation des élèves pour lécole primaire, puis de clarifier les objectifs qui en découlent ( ) ".
Penser cycles dapprentissage implique une rupture au niveau des représentations. |
Le paradoxe qui consiste à affirmer à la fois des cycles définis par des objectifs à maîtriser par tous et un temps de parcours identique pour chacun suscite encore de multiples interrogations. Une école a été confrontée à un problème particulier mettant en évidence les différences de rythme dapprentissage existant chez les enfants. Dans cette école, quatre élèves ont atteint les objectifs de fin de cycle une année à lavance. Les enseignants se voient donc amenés à imaginer des situations didactiques suffisamment différenciées pour permettre à ces élèves-là de continuer à trouver de lintérêt. Tout en affirmant que ce type de problème ne leur paraît pas insurmontable, les enseignants se demandent néanmoins sils parviendront à tout gérer ? De nombreuses autres écoles mettent en évidence les situations dimpasses rencontrées avec certains élèves en difficulté. La différenciation, proposée comme piste pour " permettre à tous les élèves datteindre les objectifs dans le même temps " peut-elle effectivement résoudre tous les problèmes ? |
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Les réflexions en cours sur les objectifs-noyaux, sur la progression des élèves, sur les situations dapprentissage nous montrent la diversité des possibles et la nécessité de baliser les voies les plus prometteuses . Au-delà de la question de la différenciation, le postulat de réussite, lexigence de moyens et de compétences sont des éléments qui restent encore à clarifier et affermir dans les équipes. On sent cependant une évolution assez nette dans la capacité de penser et dagir dans la complexité. Nous pensons que les différents moyens de mises en réseaux ont joué un rôle important dans ce processus . |
" Comment rester centré sur les élèves en difficulté, faire avancer ceux qui suivent normalement et ne pas laisser tomber ceux qui ont déjà acquis les objectifs ? "
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La nouvelle option du GPR, tendant maintenant plutôt vers un cursus scolaire dune durée égale pour tous les élèves repose de manière aiguë la question de la différenciation et des moyens à mettre en place, autant pour les élèves en difficulté que pour ceux atteignant les objectifs plus rapidement que les autres. Cette question capitale représente un réel défi et amènera sans doute encore beaucoup de réflexions, dinterrogations et de débats chez les divers partenaires de la rénovation. |
La question de la différenciation reste aiguë. |
II.
Travailler ensemble :
vers une coopération professionnelle
La plupart des écoles font état dune satisfaction quasi-générale quant à lambiance qui règne au sein des équipes, à leur fonctionnement, à la grande professionnalisation de chacun, et font apparaître limportance de tels paramètres dans la réussite dun projet. Il leur semble important de ne pas négliger létat de santé des équipes, les baisses de régime, les moments de " burn-out " pour assurer lavancement dun projet. Il existe bien sûr des bémols à ce bel enthousiasme, en termes de stress ou de fatigue, à des moments différents selon les équipes. Pour certains, le stress peut intervenir à nimporte quel moment dans lannée, lié à des problèmes ponctuels : problèmes avec certains parents, difficultés pointues de tel ou tel élève Pour dautres, il sagit dune fatigue de fin dannée, liée à des problèmes de gestion normaux et indépendants de la rénovation. En règle générale, les écoles prennent conscience - et lexpriment - que ces problèmes, liés à la gestion quotidienne de la classe, leur prennent beaucoup dénergie. Bien que les nouveaux éléments, introduits par le GIP (nouvelles approches de lauto-évaluation des écoles) et le GPR (consultation sur les cycles), aient constitué une certaine surcharge dans les équipes, la problématique " rénovation " nest, semble-t-il, pas directement mise en cause. |
" rien nest complètement planifiable, nous devons continuer à avancer dans notre projet, en cherchant toujours et encore des réponses à nos questions, en construisant de nouvelles compétences ".
" Sans équipe efficace et en bonne santé, pas de travail en cycles, pas de mise en place de dispositifs de différenciation. "
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2.1 Fonctionnement, gestion du temps de travail commun
Quant à lévolution de la vie et du fonctionnement des équipes, cest lefficacité de lorganisation qui semble avoir été relevée avant tout, sans négliger pour autant la construction dune culture commune permettant de parvenir pour certaines écoles à une collaboration plus étroite au niveau des pratiques, voire pour certaines, à des démarches dintervision. Un fonctionnement déquipe optimal semble surtout passer par une démarche cohérente, qui combine objectifs clairement définis, planification évolutive, délégation des tâches et évaluation continue de lefficacité des mesures prises. Quatre écoles notent explicitement une amélioration du fonctionnement de léquipe, en termes de meilleure répartition des tâches, division du travail, organisation et gestion des séances. |
Un fonctionnement déquipe optimal passerait par une démarche cohérente qui combine objectifs clairement définis, planification évolutive, délégation des tâches et évaluation continue de lefficacité des mesures prises.
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Certaines écoles relèvent également la difficulté à gérer un projet dans un établissement de grande taille ou encore limportance dune répartition claire des rôles de chacun au sein de léquipe afin de favoriser un fonctionnement optimal. Une école mentionne limportance du lien entre ce qui se passe dans les écoles en innovation et les premières propositions de la commission paritaire de fonctionnement. |
Une difficulté à gérer un projet dans un établissement de grande taille.
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Selon lavis général, qui se dégage aussi des rapports du GEER, il serait utile de faire le lien entre ce travail et la réalité dans les écoles en innovation, pour tirer parti des expériences et du vécu des personnes engagées dans ce processus depuis trois ans. Ces éléments, pense-t-on, aideraient par exemple à définir le profil du responsable détablissement. Ceci représente un fort appel du pied en direction dune réelle cohérence entre tous les aspects et les structures du système. |
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2.2 Partage et analyse des pratiques
Au fur et à mesure que le fonctionnement saméliore et demande moins dinvestissement, il savère que les enseignants parviennent à engager leurs énergies dans le partage des pratiques. Ce dernier peut sorganiser autour de différentes formes : préparation, mise en place et analyse commune de séquences didactiques ; planification, animation et évaluation de différents décloisonnements ; ou encore échanges organisés autour de problèmes plus spécifiques de la gestion de la classe ou de la gestion de la progression des élèves. |
" Si le
modèle décole parfaite existait, cela se
saurait depuis longtemps. Lécole parfaite
nexistera jamais, puisque la vérité
dun jour nest pas forcément celle du
lendemain. |
2.2.1 Lapport des observations menées par des tiers
Sur demande des écoles et en lien avec les incitations du GEER, quelques collaborateurs du GRI ont mené une série dobservations pendant des décloisonnements et dans des classes multiâges (deux et quatre tranches dâge). Les restitutions de ces observations ont aidé les enseignants à mieux analyser limpact de leur action pédagogique durant les situations denseignement-apprentissage concernées. Il sest avéré que les enseignants sont très intéressés par ce type dobservations : ils reconnaissent que " beaucoup de choses leur échappent ", puisquils sont eux, comme les élèves, trop absorbés par la situation même pour pouvoir exercer ce regard. |
Les enseignants sont partie prenante de feedbacks sur leurs pratiques.
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Les moments de restitution permettent une réflexion approfondie et une mise en perspective pour la suite, et contribuent donc à lévolution tant des représentations, que de laction pédagogique des uns et des autres. |
2.2.2 Lapport des observations menées par des pairs : lintervision
Dans lobjectif daugmenter les occasions durant lesquels les enseignants peuvent obtenir des retours de tiers quant à leur fonctionnement en classe, les coordinateurs et membres du GRI ont été amenés dans le cadre du GIP et grâce à lapport de la formation dispensée par Christiane Durand et Yves Mariani à réfléchir sur la problématique de lintervision. Cette réflexion sest poursuivie dans les écoles, relayée par les coordinateurs et les membres du GRI. Ce type de pratique ne fait pas partie de la culture des enseignants et prend du temps pour simplanter. Elle fait appel à des compétences particulières de communication (oser et savoir dire, pouvoir entendre ), dobservation, une capacité de réflexivité et un désir dapprendre de lexpérience. Dans certaines écoles, ce concept na été quabordé sur le plan théorique, dans plusieurs autres, cette réflexion sest concrétisée par de premières séquences dobservation mutuelle et séances de feedback entre partenaires concernés. Les enseignants ayant intégré cette démarche dans leur pratique ont tous relevé les bénéfices quils en avaient retirés pour eux, mais également, dans un deuxième temps, pour les élèves. Cinq écoles mettent laccent sur lintervision lannée prochaine. Ce sont des écoles qui ont déjà amorcé ce type de démarche durant lannée 1997/1998 et qui désirent lapprofondir et la rendre réellement opérationnelle. Un point dachoppement persiste pourtant sur le plan organisationnel, car, pratiquer lintervision nécessite le remplacement de " lobservateur " dans sa classe et, par conséquent, limplication dune personne supplémentaire. Les équipes se sont organisées en impliquant les GNT, MS, les inspecteurs en cas dobligation de remplacement (TTC, inspecteur). Un point dachoppement persistant : lorganisation interne. |
L'intervision, comme source de discussions sur les pratiques respectives, aide à une prise de conscience des compétences de chacun et permet de " mieux les exploiter au profit des apprentissages des élèves " |
Dans la mesure où il ne sagit pas de pratiques routinières, ces aménagements ont cependant induit de nombreux problèmes dorganisation. En-dehors de ces principaux acquis, quatre écoles mettent en évidence un lien plus fort et une collaboration plus intense entre divisions, élémentaire et moyenne, ou moyenne et spécialisée. Six écoles parlent également dacquis en évoquant une meilleure collaboration au niveau des pratiques. |
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2.3 Culture commune et hétérogénéité
Lévolution de la culture commune passe par une cohésion renforcée autour du projet, qui se construit progressivement autour de la réflexion et de laction pédagogiques. Plusieurs écoles soulignent lévolution de léquipe qui se soude autour du projet, des objectifs et dun langage commun, et qui développe une capacité à verbaliser les non-dits et les noeuds relationnels sans susciter immédiatement des tempêtes au sein de léquipe. Dautres mettent en évidence la difficulté à gérer les parcours individuels des enseignants qui, de même que les élèves, avancent à des rythmes différents. Il semblerait en outre que lavancée du projet fonctionne comme un révélateur de la diversité des points de vue et des sensibilités. Plusieurs écoles évoquent ainsi la difficulté à trouver le juste équilibre entre le " droit à la différence " et le " devoir de ressemblance ". Les écoles font ainsi lexpérience que travailler en équipe, cest aussi vivre jour après jour la complexité dun processus ; cest apprendre à gérer les priorités ; cest aussi apprendre à transformer des projets personnels en projets collectifs, acceptés par tout le groupe et, enfin, cest une évolution personnelle constante de chaque membre de léquipe. Trois écoles signalent ainsi dans leurs principaux acquis une amélioration inhérente à léquipe, dans la confirmation et laugmentation dune culture commune. Deux écoles insistent par ailleurs particulièrement sur limportance de remobiliser les enseignants autour du projet, lorsque des mises au point savèrent nécessaires, notamment en raison dune restructuration de léquipe, (due par exemple au départ dune partie du corps enseignant dans un autre bâtiment), ou que se font jour des différences entre divers enseignants quant au rythme du changement. |
" Grâce à la construction dune culture commune, nous pouvons maintenant accepter lhétérogénéité au niveau des adultes, comme nous lacceptons au niveau des enfants. Nous avons su éviter lindividualisme, mais favoriser les individualités. " " Il nest guère facile de jongler entre ses propres intérêts et ceux du projet ".
Travailler en équipe, cest vivre jour après jour la complexité dun processus
" Laccueil (des non-partants) qui nous a été fait a été très favorable et a permis de mettre en évidence la qualité et les avancées de notre équipe. Nous commençons à faire envie ". |
On retrouve également dans quatre écoles des priorités en termes de collaboration, que ce soit pour une amélioration des contacts entre divisions élémentaire et moyenne, ou pour une redéfinition des rôles de linspectrice et de la GNT, ou encore pour un lien à établir ou à renforcer entre équipes dans et hors-projet. Il existe effectivement dans certaines écoles des problèmes inhérents, soit à une absence de dialogue ou à des divergences de vue, soit à un flou régnant autour du rôle des uns et des autres, qui parasite le bon fonctionnement de léquipe. De plus, même sil napparaît explicitement que dans un rapport, le problème existant dans les écoles où une partie seulement des enseignants est en projet est latent et provoque bon nombre de difficultés et dinterrogations. Il paraît évident que, dans une optique à long terme, allant dans le sens dune extension progressive, les écoles ont tout intérêt à essayer dunifier leurs projets, leurs représentations et leurs pratiques, pour atteindre à une certaine cohérence qui leur permettra de mener à bien les objectifs quils se sont fixés en lien avec la rénovation, également dans le but dune vie harmonieuse des élèves dans un même bâtiment. Par une ouverture constante, des échanges de pratiques, voire des réalisations communes, toutes les équipes en innovation se trouvant dans une école où il y a des non-partants, pourraient alors concrétiser le rêve de " faire envie " |
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2.3.1 La difficile gestion des conflits
Comme lon pouvait sy attendre, le travail intensif de clarification des objectifs, linteraction accrue pour assurer collectivement la progression des élèves, la complexification de la structure et, enfin, lobligation de mettre à découvert des désaccords qui, dans dautres contextes peuvent être passés sous silence, ont confronté plusieurs écoles à des moments difficiles. Dans la grande majorité des cas de figure, les enseignants sont parvenus à dépasser ces désaccords grâce à une bonne communication interne ou, lorsque cela savérait nécessaire, en introduisant une série de régulations quant au fonctionnement, la répartition des tâches ou la révision des objectifs de travail. Malgré ces efforts et malgré le recours à une supervision externe, lune des écoles nest pas parvenue à une qualité daccords suffisante pour assurer une reprise dévolution satisfaisante pour toutes les parties. |
Le travail en équipe contraint à sengager dans une clarification constante des objectifs et priorités.
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Il a donc appartenu à la direction dentreprendre une série de démarches de clarification qui ont abouti, en fin du compte, au déplacement de quelques enseignants dans dautres écoles. Sans doute faudra-t-il songer à introduire dans lavenir des dispositifs de médiation encore plus efficaces pour éviter ce genre dinterventions qui ont été interprétées, par certains, comme des ingérences inadmissibles dans la dynamique interne dune équipe. Lexpérience de ces trois années dexploration montre cependant quil existe des situations où les enseignants ne parviennent pas, malgré toute leur bonne volonté, à résoudre des conflits internes et quune intervention externe qui redistribue les cartes permet de repartir dans une dynamique nouvelle. Il sagira de bien codifier les responsabilités tant internes, quexternes et de rappeler limportance dune clarification des contrats entre les différents partenaires. |
Les modalités de
régulation des conflits restent à être
inventées
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2.3.2 Contrat interne, contrat externe
A chaque début dannée scolaire, les écoles en innovation sont invitées à poser leur signature au contrat qui lie les autorités scolaires et lécole aux accords de la phase dexploration. Cest loccasion pour les enseignants de vérifier leur adhésion au projet, tel que redéfini lors du bilan de la fin de lannée scolaire précédente, dengager leur participation aux différentes activités du réseau et de trouver, le cas échéant, des accords de fonctionnement avec ceux parmi les enseignants qui refusent parfois de signer le contrat (dans quatre écoles). |
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Si la signature du contrat assure aux écoles une autonomie partielle en ce qui concerne la mise en oeuvre du projet, elle les engage en même temps à accepter une série de conditions définies par le texte dorientation de 1994, ainsi que par la renégociation annuelle des ressources et franchises. La participation au dispositif, linsertion dans la formation continue et les pratiques dévaluation interne constituent certaines de ces conditions. Il est inévitable que ces procédures soient sujettes à de constants aménagements du contrat, tant au sein de lécole concernée, quentre celle-ci et les autorités scolaires. |
Le contrat :
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2.3.3 Cooptation
Qui pense projet, peut idéalement également penser cooptation. Autrement dit, on peut imaginer, espérer, que les écoles au sein desquelles les enseignants se sont librement choisis parviennent à coopérer de manière efficace. Doù lidée daccorder aux écoles en cas de vacances de postes le droit de choisir librement leurs nouveaux collègues. Lexpérience des écoles en innovation montre que lidée, séduisante en théorie, nest pas aussi facile à concrétiser dans la réalité :
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La cooptation : |
En prévision de lextension, il convient donc de développer de nouvelles procédures, mieux adaptées pour faire face à la mobilité - inévitable - du corps enseignant et de prendre en compte les spécificités des cultures locales. |
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Une séance du GIP ayant été consacrée en mars 98 aux relations familles-école, un débat et des pistes de réflexion ont pu être dégagées, à partir dun document de travail faisant état dinterviews menées deux ans auparavant dans les écoles en innovation sur ce thème . |
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Il en ressort que les écoles en innovation ont considérablement amélioré leur manière de gérer la communication avec les familles et sont notamment parvenues à assurer une meilleure qualité et transparence dans linformation transmise aux parents. De part et dautre, il est rappelé que cest bien lenfant qui doit rester au centre des préoccupations. Pour toute démarche impliquant une association avec les parents, il sagit en tout premier lieu de répondre à leurs questionnements et de rester donc ouverts à leurs demandes. La question sensible reste toutefois de clarifier les enjeux des relations entre parents et enseignants et de savoir dans quelle mesure on accepte de passer dune simple information aux parents à une réelle écoute de ceux-ci, favorisant une implication et un dialogue plus vastes. Ces liens famille-école sont en tout cas cités dans les priorités de cinq écoles, qui désirent encore améliorer les contacts et linformation donnée aux parents. |
Les écoles en
innovation ont |
III.
Mettre lenfant au centre :
une compétence à consolider
Mettre lenfant au centre : cest laxe trois du document de lorientation de la rénovation qui a soulevé il y a deux ans déjà, de vives réactions chez de nombreuses personnes. En effet, il pouvait paraître étonnant que lon définisse comme priorité une démarche qui semblait évidente pour la plupart des enseignants. Il nest pas innocent que la majorité des écoles en innovation aient dabord mis laccent sur laspect des structures et du fonctionnement. Ce qui avait déclenché, pendant la première année, un très fort activisme autour des différentes formes de regroupements possibles, ainsi quautour dune clarification des modes de coopération au sein des écoles. Il est intéressant de constater que le détour par ces deux premiers axes fait émerger, avec une force encore plus grande, la pertinence de laxe trois. Au fur et à mesure que se clarifient les notions de cycles, que de nouvelles modalités dévaluation se mettent en place et que les enseignants défrichent le terrain de la coopération et de la co-responsabilité collective, apparaît en effet un grand besoin toujours croissant délargir les compétences dans le domaine des didactiques. La parution - très attendue- du document des objectifs-noyaux confronte par ailleurs les enseignants avec la nécessité de repenser lenseignement-apprentissage en termes nouveaux et rend visibles les lacunes qui restent à combler. |
Le détour par les deux premiers axes fait émerger, avec une force encore plus grande, la pertinence de laxe trois.
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3.1 Situations dapprentissage
Les situations dapprentissage les plus fécondes sont au service dobjectifs explicitement poursuivis. Elles impliquent que les élèves construisent des savoirs, des compétences par une confrontation didées, dexpériences, de pratiques qui remettent en jeu leurs représentations de la réalité et entretiennent leurs questionnements. Il sagit donc pour les enseignants dorganiser et danimer des dispositifs, qui, par le jeu dinteractions sociales et de matériels pédagogiques ou didactiques variés, confrontent les élèves à des obstacles, tout en rendant possible leur dépassement. Cette problématique se trouve au coeur des intérêts de nombreuses écoles. Elle dénote le désir des enseignants de donner encore davantage de sens aux apprentissages des élèves, en prenant mieux en compte leurs besoins et leurs intérêts. |
" ( ) nous pensons que nous avons construit notre équipe grâce aux élèves. En prenant comme entrée la didactique, nous avons pu éviter des écueils (équipe fusionnelle, trop centrée sur sa propre dynamique), et lorsque nos divergences devenaient trop fortes, en remettant lélève au centre de nos préoccupations, nous remobilisions nos forces. " |
Six écoles disent avoir mis en oeuvre avec leurs élèves des situations dapprentissage, ou situations larges (deux dentre elles établissent clairement le lien avec la formation continue suivie sur ce sujet). Notons que la majorité des écoles indiquent dans leurs rapports la difficulté qui consiste à créer des dispositifs denseignement-apprentissage permettant de développer les compétences visées pour la fin de la scolarité primaire et, par conséquent, le grand besoin de formation dans ce domaine. Parmi ces préoccupations, elles soulignent particulièrement les difficultés de lecture de leurs élèves et sengagent à y remédier en concentrant leurs efforts de formation et de réflexion dans ce sens. Plusieurs écoles mettent également en exergue limportance dune meilleure cohérence entre les nouveaux objectifs, les moyens denseignement et les structures à développer. |
La difficulté denseigner pour développer les compétences visées pour la fin de la scolarité primaire. |
Les situations larges dapprentissage sont aussi un moyen de différenciation, dans la mesure où elles offrent aux élèves des possibilités dapproches différentes, et où elles favorisent des interactions de toutes sortes, avec les pairs, ou avec lenseignant. |
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Huit écoles déclarent vouloir satteler à une réflexion approfondie autour de ce genre de situations dapprentissage, dont une qui souhaite satteler particulièrement à un travail autour de lerreur et de lobstacle. Deux dentre elles larticulent explicitement à un désir de formation continue autour de ce thème. Cinq écoles ciblent leurs priorités autour du travail sur un domaine didactique précis, la lecture pour trois dentre elles. Cet intérêt particulier est le plus souvent lié à une réflexion sur les situations larges. |
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Deux écoles parlent explicitement du travail quelles ont effectué en équipe autour de la métacognition, dans le cadre des modules de formation mis en place. Elles mettent en avant les bénéfices quelles en ont retirés, aussi bien pour leur propre avancée que pour leffet produit sur les élèves, et désirent toutes deux continuer leur réflexion autour de ce thème lannée prochaine. |
" Un réflexe est pris au niveau des démarches métacognitives importantes pour les élèves, qui sintègrent mieux au quotidien dans les activités denseignement-apprentissage ". |
La réflexion autour du dossier " progression " a sans doute mis encore davantage en évidence la problématique des enfants en grande difficulté, ainsi que les problèmes rencontrés par les enseignants dans la prise en charge de ces élèves et les dispositifs de différenciation à mettre en place à leur intention. |
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Ils se sont trouvés toujours plus sensibilisés à cette population délèves et ont éprouvé le besoin de chercher des ressources nouvelles pour les aider à y faire face. Cest ainsi que huit écoles mentionnent explicitement une réflexion ou un travail particuliers sur les enfants en difficulté. Ce point est le plus souvent lié aux dispositifs de différenciation mis en place, ainsi que, dans un cas, à la mise sur pied de situations dapprentissage particulières. Une école fait référence à une collaboration régulière avec le SMP, alors quune autre relève la participation des enseignants à un module de formation consacré aux enfants en grande difficulté. |
La recherche sans fin de ressources nouvelles pour aider les enfants en difficulté |
3.4 Conseils de classe et décole
Quatre écoles mentionnent explicitement les conseils, comme représentant un acquis de cette année scolaire. Ceci ne signifie bien évidemment pas que ce type de conseil ne fonctionne pas dans les onze autres écoles, puisque, bien au contraire, ces deux structures sont instaurées dans la totalité des écoles en innovation. Il est à noter que lon ne constate pas de réel changement par rapport à lannée dernière où lanalyse transversale des rapports dactivité avait fait apparaître que les différentes formes de conseil nétaient " que rarement orientées sur les apprentissages des élèves ". Ils restent un outil privilégié pour la résolution de conflits ou de problèmes de violence, en tant que facilitateurs de dialogue et moyens dapprentissage de la démocratie, du respect mutuel et de la tolérance. |
Les conseils de classe et décole : instaurés dans la totalité des écoles en innovation.
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Un travail reste sans doute à faire pour amener les enseignants à utiliser les conseils en tant que conseils coopératifs pour réfléchir sur les apprentissages des élèves et les améliorer. Une telle direction serait en parfaite cohérence avec le travail sur la métacognition, qui a déjà été entrepris dans certaines écoles. |
Lutilisation des conseils en tant que conseils coopératifs pour réfléchir sur les apprentissages des élèves reste à améliorer. |
IV. Coopérer au-delà des quatre murs de lécole
4.1 Le groupe inter-projets (GIP)
Le groupe des coordinateurs (GIP restreint) sest réuni régulièrement tous les quinze jours dans un authentique climat de confiance et de solidarité. |
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4.1.1 Un programme soutenu
Divers points dordre administratif, telle la signature des contrats, et autres points particuliers comme laccueil de visiteurs de Suisse et dailleurs, furent à lordre du jour. Ce sont toutefois les points ci-dessous qui ont occupé la majorité des séances, introduits parfois par les coordinateurs eux-mêmes mais la plupart du temps par le GRI :
Ces nombreuses thématiques ont nourri les débats au sein du GIP, apportant des éléments aux coordinateurs pour alimenter les réflexions dans leurs écoles. |
De nombreuses thématiques, de multiples occasions pour échanger et réfléchir ensemble |
Elles ont en même temps contribué à développer les compétences des uns et des autres et facilité les prises de données indispensables pour faire avancer lexploration en vue de recommandations. |
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4.1.2 La difficile quête du fonctionnement optimal
Depuis le début de la phase dexploration, le GIP est à la recherche dun fonctionnement optimal, combinant de manière équilibrée information, échange, analyse des problèmes courants et apports thématiques. Lannée 1997-98 a connu une coordination plus étroite avec les travaux du GPR, qui sintensifiera sans doute durant lannée à venir. En faisant écho aux suggestions du GEER (cf. rapport davril 1998), il conviendra sans doute de renforcer encore le rôle des coordinateurs comme intermédiaires entre le dispositif et les écoles, de manière à décharger les collaborateurs du GRI en vue des travaux de bilan. |
Comment satisfaire tout le monde en tout temps : la quadrature du cercle |
4.1.3 Un lieu toujours plus restreint
A la suite du bilan de lan 2, les partenaires inspecteurs et formateurs du GIP large ont souhaité diminuer leur participation, ils ont néanmoins été tenus au courant par des communications écrites. Toutes les séances du GIP sont restées ouvertes aux inspecteurs qui le désiraient. Les expériences montrent que le GIP a fonctionné exclusivement dans sa composition restreinte durant le dernier trimestre de lannée scolaire, ce qui sexplique, dune part par lemploi du temps extrêmement chargé des partenaires inspecteurs et formateurs ... Cet " effilochage " du GIP soulève des interrogations. Alors quil avait été prévu pour créer un lieu déchanges entre les garants externes, internes et accompagnants du processus, il est fortement réduit à une partie seulement de ces partenaires. Il sagira de trouver des formules mieux adaptées pour assurer linformation et la participation de tous les partenaires durant lannée de bilan. |
Le GIP : une formule exclusivement restreinte aux coordinateurs et au GRI
Effilochage ou recentration ? |
4.2 Le réseau inter-écoles
Depuis le début de la phase dexploration, de grands efforts ont été investis pour impliquer les enseignants des écoles en innovation dans un réseau commun. |
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Dans la mesure où il sétait avéré que la coopération au sein du GIP était insuffisante pour créer chez les enseignants des écoles en innovation la conscience dappartenir à une dynamique commune, diverses tentatives ont été entreprises pour instaurer des moyens dinformation et déchange adressés et ouverts à tous. Progressivement, on a également tenté, lors dévénements ponctuels, dy inclure les écoles en réflexion qui souffraient de leur isolement grandissant (journée des écoles, journée sur lauto-évaluation des équipes ). |
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4.2.1 La
journée des écoles en innovation
et en réflexion
Organisée le mercredi 8 octobre 1997, la journée des écoles en innovation et en réflexion ouverte aussi à plusieurs visiteurs du CO et dailleurs, a rassemblé près de deux cents personnes. Des stands interactifs ont permis aux participants de découvrir des outils et des pratiques pédagogiques mises en place dans les écoles. Un débat, animé par le Théâtre du Caméléon, a fait émerger de nouvelles questions sur le processus en cours, notamment en ce qui concerne le statut insatisfaisant des écoles en réflexion et le manque de perspectives en prévision de la phase dextension. |
Interaction, animation, |
4.2.2 Le journal du PLI
Le journal du PLI est sorti régulièrement pour informer sur les travaux du GIP et transmettre les réflexions en cours. Ont été présentés également des témoignages sur la vie des écoles et quelques références théoriques jugées incontournables. On peut noter cette année les contributions des écoles de Budé, des Eaux-Vives, des Franchises, de la Roseraie, de Trembley, des UCE et de Vieusseux. Une nouvelle rubrique destinée aux écoles en réflexion a été créée dans lobjectif doffrir à ces écoles aussi un espace dexpression. |
Le PLI : organe léger pour informer, échanger, communiquer |
4.2.3 Les " 5 à 7 "
Lobjectif des " 5 à 7 " est double. Il consiste premièrement à offrir aux écoles en innovation loccasion de présenter une problématique dactualité et dimpliquer des collègues dautres écoles dans sa résolution. Deuxièmement, il a pour but de faire se rencontrer et se connaître les enseignants sur " leur " terrain, dans la mesure où ces séances sont organisées par les équipes dans leurs écoles respectives. |
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Deux "5 à 7" ont été organisés durant lannée 1997-98. En novembre 97, lUCE abordait la question des parents : " Entre parents et rénovation : un choix possible " ? Lécole de la Roseraie a présenté en janvier 98 son approche des " Contrats de travail ". Lintérêt des échanges de ce type est réel, mais se pose néanmoins un problème de temps, plusieurs écoles nayant pas réussi à concrétiser leurs propositions. Reste également la question de savoir comment organiser de telles rencontres sans que le travail de préparation (invitation, organisation de la salle, coordination " conceptuelle ") ninterfère avec dautres priorités. |
Le
" 5-7 " : |
4.2.4 Messagerie et pages " rénovation " sur Internet
Depuis un certain temps déjà les écoles en innovation ont été mises en réseau informatique à travers la messagerie " Mailbox ", puis progressivement cette année, elles ont toutes été dotées de laccès à internet, bénéficiant ainsi à la fois de la messagerie et de la consultation possible des pages " rénovation ", disponibles depuis le site " Petit-Bazar " de lenseignement primaire (www. esigge. ch/primaire). Quelques écoles en réflexion sont également équipées dinternet et pourront se trouver ainsi reliées au réseau télématique des écoles en innovation. Les pages " rénovation " disponibles sur internet depuis juin 98 offrent un support évolutif qui sera constamment mis à jour pour jouer un rôle le plus possible en prise avec la réalité des besoins et des intérêts des écoles. Ces pages présentent différentes rubriques dont certaines sont encore en construction. On trouve par exemple des informations sur les trois axes de la rénovation, sur son dispositif (GPR, GEER, GRI, GIP) et sur les écoles en innovation et en réflexion. Une page permet également de consulter les dates des principaux événements ou séances de travail à agender. De même, les visiteurs des pages " rénovation " trouveront des textes du PLI, les adresses de sites sélectionnés en fonction de leur intérêt par rapport à différentes thématiques pédagogiques, la liste des travaux en cours, etc. |
Un moyen de communication supplémentaire entre écoles et GRI |
Le réseau de communication senrichit ainsi dun outil de liaison dynamique entre les acteurs impliqués, tout en offrant à toute autre personne intéressée par la rénovation, une possibilité daccéder de manière permanente à des informations actuelles. |
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4.2.5 Les commissions de travail
Le sous-groupe du GIP traitant de lévaluation ne sest pas réuni cette année. Lannée précédente, le travail de ce sous-groupe avait abouti au document " Transmettre une évaluation plus qualitative aux familles " , diffusé ce printemps. Cependant, une rencontre avec Mme Thérèse Guerrier directrice, une formatrice du SEDEV et les enseignants de 6P bénéficiant de la franchise en évaluation a eu lieu en avril, au sujet des notes globales. Cette séance visait à coordonner les représentations et les pratiques des uns et des autres afin dassurer un passage au CO sans heurt. |
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Deux autres sous-groupes du GIP ont fonctionné encore cette année : le groupe de préparation de la journée des écoles en innovation et en réflexion (pour la prochaine journée du 21 octobre 1998), ainsi que le groupe de rédaction du PLI. |
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4.2.6 Les liens informels
Tout au long de lannée, les liens entre les enseignants des écoles se sont intensifiés : visites denseignants ou de coordinateurs, suivies de séances de travail communes, témoignages de coordinateurs dautres écoles lors de réunions sur une thématique particulière (évaluation, relation aux familles) ou lors dassemblées de parents. La mise en réseau, dabord effective entre coordinateurs, sétend. Lidée daller chercher conseil, expériences, aide dans dautres écoles, entre progressivement dans la culture des quinze écoles. |
Lidée daller chercher conseil, expériences, aide dans dautres écoles, entre progressivement dans la culture des quinze écoles. |
4.3 Le dispositif de pilotage
4.3.1 Les liens entre les écoles en innovation et le GPR
Les contacts entre écoles et GPR ont essentiellement fonctionné à loccasion de rencontres officielles, par exemple lors de :
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Vu lemploi du temps des uns et des autres, il sest avéré difficile dinstaurer des contacts directs et réguliers - pourtant souhaités par certains - entre les écoles en innovation et le GPR. Trois écoles en innovation ont pu travailler avec lun ou lautre des membres du GPR dans le cadre dune soirée de parents ou dune TTC de léquipe. Plusieurs tentatives entreprises pour inciter les membres du GPR à se rendre dans les écoles sont par contre restées sans effet. |
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4.4.2 Les liens avec les autorités scolaires
En dehors des questions de gestion administrative et du personnel, les liens quentretiennent les écoles en innovation avec les autorités scolaires portent essentiellement sur la négociation des ressources et franchises. Depuis le début de la rénovation, le GRI a tenté de rationaliser cette démarche de manière optimale, afin déviter que les différentes parties y investissent un temps et des énergies démesurés. Il est possible daffirmer que les négociations en prévision de lannée 1998-99 se sont déroulées dans la sérénité. Ceci est en grande partie dû à la routinisation des procédures et à une meilleure gestion des délais. Par ailleurs, il est à noter que la demande de franchises dévaluation de deux écoles en innovation a pu être facilement négociée dans la mesure où lune et lautre avaient pu trouver un moyen terme satisfaisant entre priorités locales et critères définis par la DEP. |
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4.4.3 Evaluation externe/GEER
Dans le cadre des travaux du GEER, les écoles en innovation ont été mises à contribution, soit dans le cadre de visites sur le terrain, soit par lintermédiaire de leurs coordinateurs et inspecteurs. Suite aux visites des experts, les rapports ont été diffusés et discutés, tant dans les écoles que dans le GIP, afin dintégrer les feedbacks reçus dans la planification des priorités des écoles et de rester attentif aux alertes et aux remarques exprimées par les experts. |
4.4 Les liens intra- et extra-cantonaux
Dès leur entrée en fonction, les écoles en innovation sont restées disponibles pour répondre à de nombreuses sollicitations externes et à donner des informations sur leur progression. Lobjectif de cette ouverture est double : informer et se tenir informés. |
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4.4.1 Journée des écoles
La journée des écoles en innovation doctobre 1997 a été ouverte aux personnes intéressées du canton ou dautres cantons. Bien quelle reste essentiellement un instrument déchange entre les écoles en innovation et en réflexion, les enseignants reconnaissent limportance de la diffusion de leurs expériences au-delà du dispositif. |
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4.4.2 Journée " portes ouvertes "
Pour trouver un moyen efficace de canaliser les multiples demandes dautres cantons de pouvoir visiter lune ou lautre des écoles en innovation, le GIP a mis en place un protocole qui définit clairement les conditions dans lesquelles ces visites sont organisées. |
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Dans la mesure du possible, les demandes ont été concentrées sur une seule journée " portes ouvertes " organisée simultanément dans plusieurs écoles en innovation et suivie, en fin de journée, dun débat. Les visiteurs se sont par ailleurs engagés à rédiger un rapport faisant état de leurs observations. |
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4.4.3 Réseau INIS-Bertelsmann En février 1996, le dispositif de la rénovation avait fait lobjet dune expertise entreprise par la fondation allemande Bertelsmann, visant à faire émerger les critères de qualité dune série de systèmes innovateurs sur le plan international. Suite à cette expertise, la fondation a mis en place un réseau pour développer et diffuser les nouvelles connaissances en matière dinnovation scolaire. Le canton de Genève a été invité à y participer et y a délégué deux enseignants de lécole UCE et la coordinatrice pour la recherche et linnovation. Ces personnes se sont rendues en Écosse pour une première rencontre internationale. Notons comme premier résultat de cette coopération la création et lintroduction dun outil dauto-évaluation (qui sera évoqué au point 6.1.2). |
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4.4.4. Médias En collaboration avec le service des médias, trois membres du GRI ont participé à lélaboration et à la réalisation de deux cassettes-vidéo, avec pour objectifs de rendre visibles certains aspects de la rénovation, lune donnant les " reflets " de la journée des écoles et lautre portant sur les objectifs dexpertise, le rôle des experts et quelques impressions de leur part après leurs visites dans les écoles en innovation et leurs rencontres avec les divers acteurs. |
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V.
Coordination, accompagnement
et formation : ressources indispensables
La nécessité dun accompagnement régulier, de lintervention de personnes-ressources, doutils dauto-évaluation, traverse une grande partie des rapports et se trouve nettement exprimée par trois écoles. La quasi-totalité des écoles relève limportance dun accompagnement (tel que celui du GRI) et de ressources (franchises, formation) particulières, indispensables pour la bonne marche dun projet dinnovation, et donc plus particulièrement pour une extension. Le rôle du coordinateur et sa grande importance sont bien évidemment également soulignés. |
La quasi-totalité des écoles relève limportance dun accompagnement et de ressources particulières. |
5.1 Les coordinateurs : fonction clé au sein des écoles
Les coordinateurs
représentent les garants internes du projet. Ils
veillent à ce que les questions soient bien
posées. Ils ont un rôle fort dans le leadership
coopératif : ils restent les personnes de
référence au sein de lécole, tout
en essayant de faire partager les responsabilités.
Ils contribuent à la cohésion de
léquipe, coordonnent les besoins, stimulent
lexploration en proposant des animations de
séances efficaces, en collaboration avec le
GRI. La troisième
année de la rénovation rend de plus en plus
visibles et consolide les compétences
développées chez les coordinateurs :
être à lécoute de
léquipe tout en apportant une prise de
distance, développer la communication entre les
écoles pour faire circuler les informations, les
bonnes idées et les alertes ou encore assumer un
rôle de porte-parole. A plusieurs reprises, les
coordinateurs ont apporté des témoignages de
leurs pratiques et de leurs réflexions dans les
autres écoles. On ne peut que relever
limportance déterminante quils jouent
dans la mise en place des projets au sein des écoles
en innovation. Limportance
déterminante des coordinateurs dans la mise en place
des projets au sein des écoles en
innovation Les coordinateurs assurent
la planification, la préparation et, souvent,
lanimation des séances de
léquipe ; ils veillent à
lexistence de traces écrites et au bon climat
des échanges. Ils participent en outre aux diverses
activités du réseau : séances du
GIP, Journal, commissions de travail, etc. Les coordinateurs assurent
les liens avec le dispositif de la rénovation,
fonctionnent comme relais pour faciliter la circulation des
informations, signaler les problèmes et formuler les
besoins dans leurs écoles. " (
) nous
estimons que le rôle de coordinateur, garant du lien
à lintérieur de léquipe et
avec les autres écoles, est une ressource essentielle
au bon fonctionnement dune équipe
pédagogique ". Ils rédigent la
version finale des rapports dactivité,
transmettent les données importantes dans le cadre de
lexploration ou relèvent les besoins en
formation. Notons, durant
lannée 1997-98 leur rôle important dans
la mise en place des modules de formation continue, dans le
contexte des négociations concernant les franchises
et les ressources, les échanges avec le GEER, ainsi
que pour assurer la bonne marche de la consultation sur les
cycles. Notons encore dans certains cas de figure, la
manière dont les coordinateurs ont veillé
à la cohérence des démarches
dévaluation des élèves,
dévaluation interne de léquipe, de
la mise en place de lintervision, voire de
modalités dorganisation mieux à
même dintroduire un fonctionnement par cycles
(premières ébauches dorganisation par
modules dans deux écoles). Relevons enfin une
différence de fonctionnement assez marquée
entre les différents coordinateurs, qui dépend
non seulement de leurs compétences en matière
de leadership, de leur expérience professionnelle et
de certains traits de leur personnalité, mais
également de la composition de léquipe,
des rapports de pouvoir qui sétablissent entre
les divers acteurs, de lévolution du
projet. Différence de
fonctionnement des coordinateurs en lien avec leurs
compétences en matière de leadership, leur
expérience professionnelle et certains traits de leur
personnalité, la composition de léquipe,
les rapports de pouvoir au sein de
lécole.
5.2 Laccompagnement des écoles par le GRI
Les membres du GRI fonctionnent comme relais entre le coordinateur, léquipe et le GPR et assure la fonction dans la mesure où celui-ci les consulte et tient compte de leurs remarques et/ou propositions, en lien avec le terrain.Les membres du GRI ont également la tâche de rappeler aux équipes les diverses échéances de lexploration, et, à certains moments, le contrat passé quant au " rendre compte " sur le plan institutionnel. |
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5.3 Formation des accompagnants
La formation suivie tant par les coordinateurs que par les membres du GRI est une plus-value pour laccompagnement des écoles, car elle aide dune part à la construction de compétences chez les coordinateurs et de lautre, elle permet le transfert et la transposition de celles-ci en situation (gestion de réunions, planification du travail, animation, écriture, etc.). |
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Les efforts de formation ont été concentrés durant lannée 1997-98 essentiellement sur trois champs de problèmes : différenciation, intervision, évaluation interne. Lobjectif de ces formations consistait à outiller les participants de manière suffisante à ce quils puissent ensuite relayer les nouveaux concepts et pratiques dans leurs écoles respectives. A noter que les retombées de ces démarches sobservent, dans certaines écoles, après un certain temps de latence, selon les priorités et résistances propres, mais aussi en fonction des rapports de confiance existant entre les enseignants, les coordinateurs et les accompagnants du GRI. |
Des retombées diverses et à long terme |
5.4 La formation continue
Quant à la formation, que ce soit dans le cadre des modules de formation mis sur pied cette année, ou dans celui de la formation individuelle ou en équipe, les enseignants, se montrent très fermes sur son utilité et les grands apports quelle procure, même si les satisfactions sont inégales selon les formations suivies et les attentes qui présidaient à leur mise en place. Une école insiste si intensément sur limportance de la formation dans le cadre de la rénovation quelle préconise une formation obligatoire pour tous. Cinq écoles mentionnent clairement les apports quont constitué les modules de formation continue suivis par les enseignants. Ces apports sont décrits en termes de contenus, et également en termes doccasions de mise en réseau et de transmission au reste de léquipe. |
" Les textes ne suffisent pas à faire changer toute une vision de lenseignement, une formation continue obligatoire pour lensemble des acteurs (inspecteurs compris) des écoles genevoises semble être une piste à creuser ( ). " |
5.5 Exploration coopérative
Dès la première année de lexploration intensive, la nécessité dorienter les réflexions des écoles en innovation en trouvant un thème fédérateur est apparue à travers la proposition de dé |
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Développer plus particulièrement cinq compétences du référentiel genevois pour la formation continue professionnelle (FCP). Le groupe inter-projets (GIP) décide alors dengager le travail (réflexions, actions, analyses) sur trois compétences : gérer la progression des élèves, concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation, organiser et animer des situations dapprentissage. La première compétence est travaillée en 1996-1997 et en juin 1997, le dossier " Mieux gérer la progression des élèves sur plusieurs années " est adressé au GPR . |
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En juillet 1997, le GRI propose aux services dorienter la formation continue professionnelle sur les deux autres compétences, afin de faire le point sur les diverses sensibilités conceptuelles en présence et avancer ensemble dans la compréhension de la transmission de ces compétences. Cette opération réunit tous les services de formation, deux enseignants de la FPSE, quelques inspecteurs, environ cent trente enseignants des écoles en innovation, le GIP et le GRI. Tout au long de lannée, le réseau de collaboration entre les enseignants des écoles en innovation, et plus largement les contacts entre les formateurs se sont intensifiés. Quatorze modules de formation, dune durée de deux à trois jours espacés dans lannée, se sont déroulés de novembre 1997 à juin 1998. Certains dentre eux ont été suivis par les membres du GRI et quelques inspecteurs. Les dossiers à venir rendront compte des pistes de recherche explorées. De plus, la participation et linvestissement des formateurs ont permis de commencer à réfléchir aux moyens dassurer une mise en oeuvre réelle et une intégration des apports de la formation dans les pratiques, et partant, de rendre les dispositifs de FCP encore plus efficaces. En couplant la recherche et la formation autour des deux dossiers, loccasion était belle de réfléchir de manière conjointe (services, FPSE, GIP, GRI) à toute une série de questions actuellement débattues à Genève, portant sur les élèves en difficulté, les dispositifs de différenciation, les situations dapprentissage, les objectifs-noyaux et les cycles dapprentissage. Comme les modules ont réuni des enseignants venant de plusieurs écoles, le mélange des sensibilités et des contextes différents a été ressenti le plus souvent comme une richesse et une stimulation par les enseignants et formateurs. |
Tout au long de lannée, le réseau de collaboration entre les enseignants des écoles en innovation, et plus largement les contacts entre les formateurs se sont intensifiés.
Réflexion conjointe aux questions actuellement débattues à Genève: élèves en difficulté, dispositifs de différenciation, situations dapprentissage, objectifs-noyaux et cycles dapprentissage.
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Les satisfactions étaient naturellement dautant plus manifestes lorsque les contenus travaillés étaient en étroite résonance avec les priorités des écoles. |
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Lalternance entre des apports théoriques, des analyses et réflexions sur laction pédagogique, des préparations de dispositifs ou de situations dune part, et des mises en pratique avec les élèves dautre part, a été pensée dans chacun des modules de formation. En dautres termes, il sagissait darticuler au mieux le milieu de formation et le milieu didactique, en cherchant des modalités permettant un enrichissement mutuel. Plusieurs bilans ont été effectués dans différents lieux : les enseignants dans leurs écoles, le GRI, le GIP, les formateurs. Les satisfactions enregistrées de part et dautre amènent à renouveler lopération pour la dernière année dexploration intensive, malgré quelques alertes exprimées par les différents partenaires, qui permettront dintroduire une série de régulations pour la suite. |
Modules de formation continue centrés sur une alternance entre apports théoriques, préparation de la mise en oeuvre, analyses et réflexions sur laction pédagogique. |
Les insatisfactions exprimées et les diverses analyses menées ont permis dapporter à la formule plusieurs modifications, dont nous retiendrons ici la volonté dassurer un contact plus rapide entre les enseignants et les formateurs. Outre les inévitables et difficiles conséquences organisationnelles, cet aspect touche à la négociation de la demande et des besoins de formation. Il a en effet été constaté, aussi bien du côté des enseignants que des formateurs, que la négociation des objectifs et des contenus de formation doit être soignée, ce qui sera tenté dans lorganisation pour lan prochain. |
Outre la planification organisationnelle, accorder un soin particulier à la négociation de la demande et des besoins de formation. |
VI.
Lévaluation interne :
se rendre compte pour rendre compte
La démarche du " rendre compte " collectif, instaurée dans les écoles en innovation par le biais des rapports dactivité quelles doivent rendre à la fin de chaque année dans le cadre de la rénovation de lenseignement primaire, participe dun processus plus large qui devrait contribuer à améliorer la qualité de lécole. A bien des égards, lenjeu institutionnel sous-jacent à cette procédure préfigure lintention de prendre de nouvelles orientations allant dans le sens dun développement de la qualité par laccroissement des compétences des enseignants. Lévaluation interne trouve son sens et son intérêt lorsquelle concerne le travail en équipe autour dun projet commun. En ce sens, elle donne à chacun loccasion de " se rendre compte " des avancées significatives et des difficultés rencontrées, sur le plan à la fois collectif et individuel. La lecture des rapports dactivité des années précédentes a montré que les enseignants mettent à profit ces moments de bilan pour mettre en évidence les compétences quils ont acquises, ainsi que celles quils estiment devoir encore actualiser et les besoins de formation qui en découlent. |
" L'équipe est consciente du chemin parcouru et de celui qui lui reste à explorer. De plus en plus d'objectifs trouvent leur application dans la pratique. Le projet se concrétise, certains objectifs sont atteints, d'autres deviennent plus accessibles ". |
6.1 La vérification des effets de laction pédagogique
Cette évaluation interne est également susceptible de favoriser auprès des enseignants des postures et des attitudes davantage centrées sur le rapport entre les différentes actions pédagogiques menées et leurs effets, notamment sur le plan des apprentissages auprès des élèves. Elle contribue en outre à une meilleure visibilisation des acquis de lexploration collective et dune meilleure planification de lannée scolaire suivante, éléments essentiels du rapport dactivité . |
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6.2 A la recherche dindicateurs
Les écoles en innovation avaient été invitées, au printemps 1997 déjà, à non seulement mieux clarifier leurs objectifs annuels de développement, mais également à déterminer des indicateurs de réussite qui leur permettraient, lannée suivante, dentreprendre une évaluation plus précise de leur progression. |
" Les enseignants vivent dans la prise de risque constante de mettre en place de nouvelles idées, de passer ainsi de lintention à lacte, de vivre au quotidien lévolution de lécole ". |
Afin daider les écoles dans cette démarche, le GRI avait décidé non seulement de mettre à disposition un canevas pour la rédaction du rapport, mais également de développer une série doutils à même de rendre la démarche dévaluation interne à la fois aisée et opérationnelle. |
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6.3 Des outils communs adaptés au contexte
De nombreux systèmes scolaires sont en train de travailler sur la problématique de lévaluation et suggèrent des outils conceptuels et pratiques intéressants . Toutefois, ces outils ne peuvent être importés tels quels. Pour être véritablement utiles - et utilisés - dans une perspective danalyse, de réflexion et de régulation constantes, ils doivent être dune part suffisamment souples pour sadapter aux priorités locales et pour " parler " aux enseignants. En même temps, ils doivent être construits de manière à mettre en évidence la progression - ou non - des écoles par rapport aux priorités du système. Dans cette perspective, il a été décidé de développer un outil commun pour toutes les écoles concernées. Cet outil a été introduit durant une journée de formation qui, fin avril 1998, réunissait une soixantaine denseignants des écoles en innovation et en réflexion. Les participants ont été invités à exploiter dans la mesure du possible cet outil dans leurs écoles respectives, dans le cadre de la rédaction de leur bilan dactivité de fin dannée. Parallèlement à cette journée, un dossier a été constitué, comprenant toute une série de check-lists, destinées aux écoles et devant leur permettre de mieux cerner les critères et les indicateurs de réussite relatifs à leurs pratiques. Ce dossier, qui sera présenté dès lautomne 1998, se compose de deux parties. La première partie contient une série de check-lists qui devraient permettre aux écoles de mieux mesurer les effets de leurs pratiques et de documenter leurs affirmations. Ces check-lists concernent aussi bien lévaluation de la vie, du fonctionnement et du travail déquipe - comme par exemple les critères danimation dune séance -, que celle de certaines pratiques pédagogiques menées en classe, comme la préparation d'une activité telle, par exemple, que le décloisonnement, ou encore sa réalisation avec les élèves, les critères d'une bonne situation-problème, ou d'un conseil de classe efficace et prometteur. Ce ne sont là, à titre d'illustration, qu'une infime partie des seize check-lists existantes à ce jour. |
Des outils pour mieux organiser et suivre lévolution des pratiques et des apprentissages.
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La deuxième partie de ce classeur répertoriera par la suite toute une série doutils danimation, que, pour certains, les écoles connaissent déjà et utilisent plus ou moins systématiquement (SOFT, Q-SORT, Blason,...). |
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Une ébauche de ce classeur, dans sa partie déjà constituée, a été remise aux écoles, accompagnée dune disquette. Cette série doutils et de check-lists restera ouverte et ceci sur deux plans. Dune part, les check-lists existantes ne sont pas proposées dans une forme fermée et définitive. Elles sont susceptibles dêtre aménagées par leurs utilisateurs en fonction de leurs propres paramètres, de leurs pratiques et de leur vécu. Dautre part, le classeur pourra à tout moment être complété et enrichi de nouvelles listes, selon les désirs et les besoins de chacun, toutes ces modifications étant rendues plus aisées par le support informatique à la disposition de chacun. Il semble dores et déjà possible de dire que de tels outils évolutifs et adaptables aux écoles faciliteront non seulement lémergence de références communes, mais également limplantation durable de la culture de lévaluation et du " rendre compte " dans les écoles. |
Souplesse, diversité et proximité des pratiques pour sadapter aux priorités locales et pour " parler " aux enseignants. |
6.4 Un effort à poursuivre
La lecture des rapports dactivité montre que la grande majorité des écoles sont parvenues à intégrer les démarches proposées. Se dégage notamment la forte impression dune planification mieux liée aux objectifs, dune meilleure division des tâches et dune volonté plus prononcée de se donner les moyens de vérifier lefficacité des actions entreprises. Il sagit de poursuivre ces efforts pour vérifier lutilité et la faisabilité de la planification, notamment en lien avec une régulation plus efficace des retombées des démarches denseignement-apprentissage introduites en classe. |
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