EDUCATION A ..
... L'EUBIOSOME ...

 

par Marina Jauffret, Ingénieur culturel

 

 

Une attitude anthropocentriste

A travers la dichotomie culture-nature, l'Homme occidental se situe hors de son origine naturelle et se place parfois dans une position de supériorité pour s'arroger des droits sur la nature. Nous établissons, gérons et appliquons en effet ces droits jusqu'à la destruction d'espèces (dodos-loups...). D'autres peuples pourtant, dans le passé et encore aujourd'hui nous avertissent et nous recommandent par leurs comportements quotidiens, leurs religions et leurs philosophies de respecter la planète. Cette attitude anthropocentriste que nous avons toujours eue, car caractéristique de l'Occident, va peut-être se modifier aujourd'hui grâce à une nouvelle prise de conscience (en souhaitant profondément que cette dernière ne soit pas le reflet d'une mode éphémère).

 

Ecocitoyenneté

Les enseignants, transmetteurs de savoir - et parfois d'idéologies - ont aujourd'hui décidé de bâtir une société ouverte, solidaire et responsable fondée sur le respect des hommes et de leur "environnement". Une nouvelle conscience va donc aujourd'hui se développer chez les enfants, les adultes de demain: la conscience de l'écocitoyenneté grâce à l'éducation à/pour/de l'environnement.

 

Une nouvelle définition de l'"environnement"

Mais que ce soit:

... c'est justement ce mot "environnement", qui empêchera peut-être de participer à long terme à une modification culturelle.

En effet, le mot "environnement" signifie: ce qui entoure. L'homme reste donc avec lui dans une position anthropocentriste, au centre de l'univers, dominateur du système nature. Pour modifier certains schémas culturels comportementaux, il faut donc dès à présent que l'homme apprenne et accepte être "un produit" de la nature comme tous les autres éléments l'entourant. Cette progression mentale lui permettant par la suite de comprendre que toute action qu'il produit sur son environnement le touchera à un moment donné.

 

Une autre culture

La première nécessité sera donc de modifier cette notion d'environnement. Afin de la modifier pour la faire évoluer, on peut se demander s'il ne faudrait pas alors adopter une autre culture afin d'exercer un rôle d'élément formateur sur les générations futures ?

Et même si un choix s'exerçait rapidement (peu probable), ces transmissions culturelles ne se réaliseraient pas en un jour et il faudrait plusieurs siècles pour acquérir puis assimiler des notions appartenant à d'autres peuples (tout ce qui est étranger étant de prime abord rejeté).

De plus, avant d'accepter un autre schéma culturel, il faudrait accepter de redéfinir la place de l'Homme dans le système Nature pour modifier sa relation à l'environnement sans toutefois l'inférioriser.

 

Un nouveau concept : eubiosome

Un nouveau concept doit alors naître car pour définir l'homme et son environnement comme faisant partie d'un seul et même ensemble.

Dans la notion d'eubiosome, les deux sujets: Homme /Environnement ou Homme/ Nature en interaction constante dans un même système nous permettent alors de mieux appréhender les modifications mentales que nous allons réaliser en comprenant que lorsque nous modifions notre environnement, nous agissons également sur nous.

Dans ce système d'eubiosome la position de l'Homme -qu'il soit dominateur ou pas - importe moins. C'est ainsi que l'Homme prendra conscience du nouveau système dont il fait partie et qu'il prendra en considération les éléments "environnants".

C'est seulement plus tard, lorsque l'Homme acceptera l'idée d'eubiosome (d'être en fait entièrement lié à son environnement), qu'il acceptera peut-être de redéfinir sa position au sein même du système... dans plusieurs générations s'il le souhaite...

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