Réussir à l'école n'est pas une fin en soi. Certes, chaque apprentissage prépare aux suivants dans le cursus scolaire. Mais au bout du compte, en principe, l'élève devrait être capable de mobiliser ses acquis scolaires en dehors de l'école, dans des situations diverses, complexes, imprévisibles. Aujourd'hui, cette préoccupation s'exprime dans ce qu'on appelle assez souvent la problématique du transfert des connaissances ou de la construction de compétences. Les deux expressions ne sont pas interchangeables, mais elles désignent toutes deux une face du problème :

• pour être utiles, les savoirs scolaires doivent être transférables ;
• mais ce transfert exige plus que la maîtrise de savoirs, il passe par leur intégration à des compétences de réflexion, de décision et d'action à la mesure des situations complexes auxquelles l'individu doit faire face.

S'il l'on revient régulièrement, dans des termes qui changent d'une époque à l'autre, au problème du transfert des connaissances et de la construction des compétences, c'est parce qu'il n'est toujours pas résolu en pratique.

Prendre conscience des limites du transfert des apprentissages scolaires, reconnaître que les élèves qui réussissent en classe ne sont pas nécessairement capables de mobiliser les mêmes savoirs dans d'autres situations, aurait, si l'on voulait ne pas se résigner à ces constats, des implications considérables en matière de contrat pédagogique, de transposition didactique, de travail scolaire, de gestion de classe, mais aussi, sans doute, de coopération professionnelle, de fonctionnement des établissements, de rôle de l'autorité scolaire. Ce sont les questions que pose une approche par compétences, désormais inscrites dans les intentions de nombreux systèmes éducatifs. Plus que jamais, il convient donc de les affronter.

Introduction

Première approximation

Têtes bien pleines ou bien faites ?

L'irrésistible ascension

Une réponse possible à la crise de l'école ?

Un livre à la forme interrogative

1. La notion de compétence

Trois fausses pistes

Mobiliser des ressources, une alchimie étrange

Schèmes et compétences

Schèmes constitués et conduites de recherche

Compétences, savoir-faire, ressources

Analogies et familles de situations

Exercice et entraînement dans la formation de compétences

Les enjeux de formation

2. Programmes scolaires et compétences

Compétences et pratiques sociales

À la recherche de compétences transversales

Compétences et pratiques sociales

Compétences et disciplines

Entre "tout disciplinaire" et "tout transversal"

Le transfert et l'intégration des connaissances

Les conséquences pour les programmes

L'idée de "socles de compétences"

3. Implications pour le métier d'enseignant

Considérer les savoirs comme des ressources à mobiliser

Travailler régulièrement par problèmes

Créer ou utiliser d'autres moyens d'enseignement

Négocier et conduire des projets avec ses élèves

Adopter une planification souple, improviser

Négocier un nouveau contrat didactique

Pratiquer une évaluation formatrice

Aller vers un moindre cloisonnement disciplinaire

Convaincre les élèves de changer de métier...

Une autre formation, une nouvelle identité

4. Effet de mode ou réponse décisive à l'échec scolaire ?

Reconstruire la transposition didactique

Atténuer les découpages disciplinaires

Rompre le circuit fermé

Inventer de nouvelles façons d'évaluer

Reconnaître l'échec, ne pas construire sur du sable

Différencier l'enseignement

Transformer la formation des enseignants

Conclusion : A propos des stratégies de changement

Des résistances très rationnelles

Assumer solidairement un pari

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