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Aspects de la sociologie
de léducation en Suisse romande
Philippe Perrenoud
Faculté de psychologie et des sciences de
léducation
Université de Genève
1992
1. Nuancer la thèse de la reproduction, élucider les médiations2. Sortir de lécole, articuler éducation et autres pratiques
3. Entrer dans les classes, analyser le curriculum et les pratiques
La Suisse est un pays de sept millions dhabitants, divisé en quatre régions linguistiques dimportance inégale. Chacun des vingt-trois cantons a son propre système déducation. Dans les universités (deux tiers des cantons nen ont pas) la sociologie est très diversement développée. Les barrières linguistiques et les divergences théoriques et méthodologiques nont pas favorisé lémergence dune organisation à léchelle nationale. Il ny a pas de comité de recherche de sociologie de léducation dans le cadre de la Société suisse de sociologie. Les sociologues de langue française trouvent plutôt leurs contacts dans le cadre de lAssociation des sociologues de langue française ou de lAssociation internationale de sociologie, ou encore à lintérieur dautres structures (associations de sciences de léducation ou centrées sur lenfance, la famille, le travail social). Les disparités entre cantons sont fortes aussi du côté des administrations scolaires : presque partout absente ou marginale, la sociologie de léducation est à linverse très particulièrement développée à Genève, puisque le Département de linstruction publique sest donné, dès les année soixante, un Service de la recherche sociologique sans équivalent dans les autres cantons. La situation genevoise est dailleurs privilégiée également du côté de luniversité, puisque la sociologie de léducation sest développée aussi bien au Département de sociologie quà la Faculté de psychologie et des sciences de léducation.
Dans les cantons francophones, la dispersion des forces, la disparité des potentiels de recherche et labsence dorganisation ne sont pas moindres, si bien quil est difficile de parler de LA sociologie de léducation en Suisse romande. Relevant le défi, Giovanni Busino a néanmoins proposé un tableau des origines de la discipline jusquau début des années quatre-vingts. Renvoyant à cet article (Busino, 1982), je ne traiterai ici que des développements récents, en donnant une part importante, par la force des choses, aux apports des sociologues genevois de léducation, plus nombreux et moins isolés.
Ce développement assez faible et inégal nest pas propre à la sociologie de léducation ; pays morcelé et conservateur, la Suisse ne souvre que lentement à linvestigation sociologique et plus généralement aux sciences sociales. Peut-être faut-il néanmoins signaler que nombre de travaux qui émaneraient ailleurs de sociologues sont en Suisse romande le fait de chercheurs en éducation issus à lorigine dautres sciences humaines, mais ouverts aux sciences sociales. Je pense notamment à certains travaux de Linda Allal, Anne-Nelly Perret-Clermont, Maria-Luisa Schubauer-Leoni, Monica Gather Thurler, Daniel Bain, Jean-Paul Bronckart, Jean Cardinet, Jean-Claude Deschamps, Pierre Dominicé, Pierre Furter, Daniel Hameline, Michael Huberman, Pierre Marc, Gil Meyer, Jean-François Perret, Jacques Weiss par exemple. Leurs recherches sur léchec scolaire, le fonctionnement de lécole, linnovation pédagogique, lorientation, la diffusion des connaissances, lévaluation, la didactique, le métier denseignant ou la formation des maîtres éclairent souvent des aspects éminemment sociologiques de léducation scolaire ou de la formation des adultes, alors que certains sociologues de léducation entrent parfois dans le détail des situations didactiques, des pratiques dévaluation, des contenus du curriculum, donc sur le terrain classique des psychopédagogues. Cette interpénétration est une force, et compense en partie le sous-développement de la sociologie de léducation dans la plupart des universités et des administrations scolaires. Il arrive quelle stimule le développement de notre discipline. Elle peut aussi lempêcher, lorsque les psychopédagogues préfèrent élargir leur champ détudes et leurs références livresques plutôt que de travailler avec des sociologues
Je men tiendrai ici aux travaux empiriques récents des sociologues de léducation stricto sensu, à quelques exceptions près. Sans quoi il faudrait dresser un panorama de la recherche en éducation. Il est sûr par exemple que les travaux des didacticiens éclairent aujourdhui un processus de transposition didactique qui relève directement de la sociologie du travail et des connaissances scolaires. Il est sûr aussi que les travaux sur linnovation ou le cycle de vie des enseignants concernent de près les sociologues. De même pour les représentations, ou les processus dapprentissage, de régulation, de décision, de sélection quétudient les psychologues de léducation. La question est alors : comment rendre compte dun ensemble de travaux qui construisent partiellement les mêmes objets, mais parfois dans des perspectives théoriques et méthodologiques fort différentes. Je ne puis que la poser ici.
Pour ne pas dresser un simple catalogue, je me bornerai à mettre en évidence trois tendances principales, qui, sans être tout à fait originales, représentent peut-être la contribution spécifique de la Suisse romande à la sociologie francophone de léducation :
Je ne pourrais évidemment que survoler ces travaux.
Dans les années 70, une partie des sociologues romands se sont retrouvés dans les thèses de Bourdieu et Passeron, alors que dautres les rejetaient tout aussi vigoureusement. Les tentatives les plus intéressantes, cependant, se situent dans une voie médiane : accepter le schéma densemble, mais traquer le détail des mécanismes, nuancer, complexifier la théorie en faisant une part plus large à lhistoire, aux stratégies des acteurs, aux politiques de léducation, aux phénomènes de mobilité sociale.
1.1 Sociologie et histoire de léducation
En écrivant " Production de lécole-production de la société ", Petitat (1982) proposait probablement la critique la plus constructive et la plus originale de la thèse de la reproduction. Alors que dautres débats opposaient des sociologues plaçant les acteurs collectifs et les classes sociales au centre de lanalyse à ceux qui privilégiaient les stratégies individuelles et les effets dagrégation des conduites, Petitat mettait en question la validité du modèle de Bourdieu et Passeron au-delà de notre époque, montrant quà dautres périodes de notre histoire, lécole avait participé de la production de la société, de nouveaux modèles culturels, de nouvelles classes sociales. La reproduction devenait alors un cas de figure propre à un stade avancé du développement de nos sociétés.
Petitat prolongeait là des travaux socio-historiques engagés dans le cadre du Service de la recherche sociologique (Petitat & Richiardi, 1974). Dautres travaux dhistoire de léducation ont par la suite été entrepris dans le même cadre, mais dans une perspective sociologique plus centrée sur la reconstitution des moments forts de lémergence et du développement du système éducatif genevois au fil des siècles ou dans le passé récent (Hutmacher, 1982 ; Magnin, 1983 ; Magnin & Marcacci, 1987, Moradpour, 1981). Dautres travaux ont porté sur lhistoire de la prise en charge des jeunes (Delay-Malherbe, 1982).
1.2 Politiques de léducation et stratégies des acteurs
Petit pays divisé en multiples systèmes éducatifs de structures variées, la Suisse pourrait offrir un champ dobservation privilégié à lanalyse comparative. Cette virtualité a été malheureusement peu exploitée à ce jour, en partie parce que le morcellement atteint la sociologie elle-même, souvent dépendante dun canton ou dune région soit pour son financement, soit pour laccès au terrain. Il ny a pas non plus détudes de la répartition des pouvoirs entre lÉtat fédéral (qui réglemente la formation professionnelle et la maturité - équivalent du baccalauréat, passeport pour luniversité -, les études de médecine et gère les écoles polytechniques) et les états cantonaux. Ces derniers opposent à la politique fédérale une politique concordataire intéressante, qui standardise peu à peu les systèmes sans centralisation. La sociologie suisse, en tout cas dans ce domaine, ne tire guère parti de son " laboratoire naturel "
En revanche, lexistence de microsociétés politiques cantonales, gérant chacune son propre système éducatif, oblige à sintéresser aux acteurs concrets et à leurs stratégies et négociations, qui ne portent pas toujours sur les enjeux majeurs - la sélection, le curriculum - mais aussi sur des enjeux technologiques (par exemple lintroduction de linformatique, cf. Felder, 1987, 1988, 1989), didactiques (pédagogies nouvelles, cf. Favre, 1988 ; Perrenoud, 1985, 1988), démographiques (forts courants migratoires, cf. Hutmacher, 1978, 1981, 1987, 1990) ou statutaires. Doù une question qui ne se pose pas de la même façon dans les pays plus centralisés : " Qui maîtrise lécole ? ". Sur ce thème, une collaboration avec léquipe de sociologie de léducation de Paris V a conduit à un ouvrage collectif (Perrenoud & Montandon, 1988) qui tente de théoriser la part des politiques dinstitutions et des stratégies dacteurs collectifs ou individuels dans lévolution des systèmes éducatifs. Entre lindividualisme méthodologique et le déterminisme de la reproduction, cest un essai de dégager une voie médiane, qui fait la part du désordre, mais dun désordre organisé et limité par des acteurs détenant une part du pouvoir de façonner lécole.
Plus récemment, les travaux sorientent vers la sociologie des organisations et des établissements scolaires (Huberman, 1982 ; Hutmacher, 1990 ; Gather Thurler & Perrenoud, 1991 ; Perrenoud, 1991).
1.3 Liens entre éducation et mobilité sociale
Lune des limites de la thèse de la reproduction, cest la mise entre parenthèses de la mobilité en cours de carrière. Or cette dernière a été particulièrement forte en Suisse, du fait notamment du développement économique, de limmigration massive de travailleurs étrangers et de la mobilité structurelle quelle a permis pour les Suisses. Il était donc dans lordre des choses que ce soient des sociologues suisses, proches de Boudon, qui étudient plus globalement la mobilité intra-carrière (Bartholdi, 1970, Girod, 1977, 1981).
Girod, en particulier, a mis en évidence les phénomènes de conversion différentielle des diplômes en positions sociales en début de carrière, et montré que la mobilité en cours de carrière affaiblissait le lien entre origine sociale et statut socioprofessionnel. Il a montré aussi que le déterminisme scolaire (part de la variance des positions socioprofessionnelle expliquée par le niveau de scolarisation) était moindre quon ne laffirme souvent, en particulier dans la partie médiane de léchelle des qualifications. Enfin, en mettant en relation niveaux formels de formation et connaissances réelles, Girod (1987) ouvre la voie à la mesure des effets réels de lenseignement, voie encore peu explorée en Europe dun point de vue sociologique.
1.4 Processus médiateurs dans la fabrication des inégalités
Lorsquon dispose, comme cest le cas du Service de la recherche sociologique, dune statistique scolaire conçue par les sociologues eux-mêmes, qui couvre depuis 1968 les flux, les taux de scolarisation, les carrières, de la maternelle à la formation postobligatoire, en différenciant systématiquement les données selon le sexe, les classes sociales, la nationalité, les migrations, le retard scolaire, il est possible danalyser finement les processus de sélection/orientation à toutes les articulations du système scolaire. On citera notamment les travaux sur lenseignement spécialisé (Felder, 1978), sur le primaire et lentrée au secondaire (Hutmacher, 1977, 1982) et sur lorientation au sortir de lenseignement obligatoire et au-delà (Amos, 1979, 1984 ; Richiardi, 1978, 1980, 1982, 1983 ; Decarro, 1979, 1982, 1985, 1988) ; ou encore sur les rapports entre sélection scolaire et migrations (Hutmacher, 1978, 1987, 1990). Ces travaux, quil est difficile de résumer ici, montrent que la sélection se joue à tous les niveaux, par delà les transformations du système éducatif, mais que son ampleur est modulée par un certain nombre de phénomènes systémiques et par les stratégies des acteurs, quil sagisse des élèves et de leurs familles, ou des établissements. Ce qui se présente globalement comme des régularités impressionnantes recouvre en fait une multitude de processus variables à lintérieur du même système scolaire.
Etre implanté dans le système scolaire, cest aussi avoir un accès constant, sur de longues périodes, aux pratiques dorientation et aux pratiques pédagogiques. Au-delà de lobservation fine des inégalités, les chercheurs genevois tentent, depuis la fin des année 70, de reconstituer aussi bien les mécanismes de décision en matière dorientation (Bain 1979, 1982 ; Richiardi, 1988) que les processus de traitement des différences et de fabrication de léchec scolaire dans les salles de classe (Favre & Perrenoud, 1985 ; Hadorn, 1985, 1987 ; Perrenoud, 1979, 1982, 1984, 1989).
Les sociologues romands ont élargi le champ de la discipline dans trois directions complémentaires :
2.1 Articulation entre le système de formation et lemploi
Un certain nombre de travaux portent sur larticulation entre la formation scolaire et la formation professionnelle. La Suisse, avec lAllemagne et lAutriche, se caractérise par un système de formation professionnelle en emploi : ainsi, à lissue de la scolarité obligatoire, trois quarts des garçons entrent en apprentissage, dans une entreprise privée ou une administration publique, au gré dun contrat dapprentissage, tout en continuant à suivre des cours, environ un jour par semaine, dans une école professionnelle. Ainsi, plus quailleurs, la formation professionnelle est-elle, selon lexpression dAmos (1982) " au carrefour de léducation et de léconomie ".
Les abandons et les réorientations prennent donc un sens particulier, puisquils sagit de ruptures de contrat plutôt que déchecs scolaires " classiques ". Dans le cadre dun programme nationale de recherche sur les rapports entre éducation et vie active, une équipe de sociologues romands a étudié les résiliations de contrats (Amos et al., 1986, Béroud & Meyer, 1985). Plus généralement, lorientation vers ce type de formation professionnelle pose des problèmes de conversion du capital scolaire acquis à lissue de la scolarité obligatoire en places dapprentissage, les élèves étant confrontés à des processus de sélection contrôlés par les employeurs, sur un marché de lapprentissage à mi-chemin entre un marché éducatif au sens de Ballion et un classique marché de lemploi (cf. Amos, 1984, 1985, Amos et al., 1987)
Signalons aussi, à luniversité de Genève, les travaux sur léducation des adultes autour de Dominicé et Stroumza, en particulier ceux de Christine Josso (1991), qui relèvent plus directement de la sociologie de léducation, en mettant laccent sur les histoires de vie et linterpénétration des dimensions individuelles et collectives de la formation.
2.2 Articulation entre sociologie de léducation et sociologie de la jeunesse, de la déviance et de la socialisation
Ces travaux mettent un accent particulier sur les politiques de prise en charge des jeunes et de la petite enfance et sur lunité des organisations de " traitements de gens " (travaux de Nelly Delay-Malherbe, Cléopâtre Montandon, Reto Hadorn, Claudio Besozzi, Michel Vuille, Pierre-Yves Troutot, Philippe Perrenoud). Ces approches insistent sur la continuité entre socialisation et éducation, prise en charge et répression de la déviance ; elles se situent, dès les années 70, dans la ligne des travaux interactionnistes, ethnométhodologiques et phénoménologiques nord-américains, alors méconnus de la sociologie de léducation francophone. Enfin, cest lavancée vers la recherche qualitative, la théorie fondée, lobservation participante, démarches qui sétendront par la suite ou parallèlement à lécole.
2.3 Division du travail éducatif entre la famille et lécole
Les travaux de Huguette McCluskey, Cléopâtre Montandon, Françoise Osiek, Bernard Favre, Pascal-Eric Gaberel, Walo Hutmacher, Jean Kellerhals, Philippe Perrenoud, Jean-Jacques Richiardi, Pierre-Yves Troutot reconnaissent dune part que la famille a ses propres visées et stratégies éducatives (Kellerhals & Montandon, 1991), mais quelle ne peut aujourdhui les construire sans tenir compte de lécole, puisque lenfant et ladolescent vont et viennent entre ces deux univers. Doù lintérêt de saisir les conditions fragiles du dialogue entre familles et école (Montandon & Perrenoud, 1987) les représentations que les maîtres se font des parents (Sermet, 1985 ; Favre & Montandon, 1989) aussi bien que les représentations inverses (Montandon, 1991). Non sans développer à partir de la microsociologie de la famille une approche des paradigmes familiaux adaptée à laction éducative (Montandon, 1987 ; Troutot & Montandon, 1988). En constituant la famille comme système ayant sa propre culture et ses propres équilibres et règles de fonctionnement, on saffranchit de la seule explication par les classes sociales ou les origines ethniques, qui ne rend pas compte de la variété des stratégies éducatives et des modes de division du travail éducatif.
Parce quils étaient plus proches des systèmes et des établissements scolaires, parce quils contribuaient à la formation des maîtres ou collaboraient avec dautres chercheurs en sciences de léducation, quelques sociologues romands ont pu, dès les années 70, entrer dans la boîte noire et sefforcer déclairer les aspects sociologiques des pratiques des maîtres et des élèves dans les classes.
Ces travaux ont en commun une approche plutôt qualitative, qui sefforce de respecter la complexité et les ambiguïtés du réel et de la construction de la réalité dans la tête des acteurs. Sans nier les tendances lourdes, le poids des structures scolaires et des classes sociales, il sagit dy aller voir et de reconstituer des microprocessus et des zones dautonomie relative. Sans doute parce quune partie de ces travaux sont liés à des stratégies dinnovation ou à des démarches de recherche-action et tentent donc de mettre lanalyse au service de la régulation des politiques de léducation et de laction pédagogique.
3.1
Transformations du curriculum
et transposition didactique
La constitution en 1966 dune école romande a donné lieu à une coordination et modernisation de lensemble des programmes de lécole obligatoire, avec, comme ailleurs, notamment, lintroduction de la mathématique moderne, la rénovation de lenseignement de la langue maternelle et des langues étrangères et la redéfinition des sciences, de lhistoire, de la géographie dans le sens de disciplines déveil et danalyse. Jusquen 1980, les sociologues ont été absents de ce théâtre. Ils sy sont intéressés à propos de la rénovation de lenseignement du français (Favre, 1982, 1984, 1988 ; Favre & Perrenoud, 1985, 1988 ; Favre, Perrenoud & Dokic, 1986 ; Favre & Steffen, 1988, Wyler & Perrenoud, 1988 ; Steffen, 1991 ; Perrenoud, 1988, 1990, 1991).
Plus généralement, Chevallard ayant repris les travaux de Verret sur la transposition didactique, il y a désormais place pour un travail interdisciplinaire sur la transformation du curriculum formel en curriculum réel (Favre, 1982 ; Felder, 1987 ; Perrenoud, 1984 ; 1986 ; 1991).
3.2 Métier denseignant et pratiques pédagogiques
Le travail de pionnier de Vuille (1978) sur les maîtres primaire na pas eu autant de prolongements quon pourrait le souhaiter au niveau de létude de la profession enseignante. Signalons tout de même quelques travaux sur la division du travail pédagogique (Perrenoud, 1990), sur les stratégies des maîtres face au réformes (Favre, 1988, Perrenoud, 1990) et surtout les recherches dHuberman (1990) sur le cycle de vie professionnel des enseignants.
Lanalyse sest plutôt développée en direction des pratiques pédagogiques, des interactions didactiques, du métier denseignant, entre improvisation réglée et bricolage, entre routine et innovation, de la formation (Perrenoud, 1982, 1983, 1984, 1988, 1990, 1991).
3.3 Métier et stratégies des élèves
Souvent absent de la scène comme acteur, lélève a néanmoins fait lobjet de quelques travaux : comme go-between, médiateur entre la famille et lécole (Perrenoud, 1987), comme partenaire et acteur de son orientation (Richiardi, 1988), comme formateur dun projet de vie au delà de la scolarité (Decarro, 1985, 1986), comme stratège face à lévaluation et aux didactiques (Perrenoud, 1982, 1984, 1988).
À ces lignes thématiques il conviendrait ajouter, au plan méthodologique :
Insistons sur les liens étroits de la Suisse romande avec la francophonie, notamment dans le cadre de lAssociation internationale des sociologues de langue française et de son comité de recherche " Modes et procès de socialisation ", mais aussi de rencontres bilatérales entre équipes de recherche et de publications communes.
Rappelons également limportance des travaux français (sociologiques et historiques) dans la réflexion des sociologues romands de léducation, ceux de Viviane Isambert-Jamati et de léquipe de Paris V, de Bourdieu et Passeron, de Boudon, de Berthelot, de Vincent, du CRESAS, etc. Lun des avantages de la distance, cest un certain éclectisme
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