LIFE
Laboratoire de
recherche
Innovation-Formation-Éducation
Yves Dutercq
Les professeurs
Paris, Hachette, 1993.
Café ou thé ? Gymnastique à midi ou PAE à la récré ? Première ou deuxième salle de la cantine ? Discussions syndicales ou échanges de petits potins ?
Yves Dutercq montre comment se structurent les liens entre les différents enseignants. Autour d'objets de lien parfois futiles se créent des groupes de circonstance ou des réseaux relationnels plus durables. L'enjeu de ces interactions est de taille : tel nouveau collègue se voit apprivoisé rapidement par ses pairs, tel autre isolé parce qu'il aura mal perçu les règles souvent subtiles qui gouvernent la communication en salle des professeurs ; c'est dans le mécanisme de ces échanges, aussi, leur réussite ou leur échec, que s'élabore la politique éducative de l'établissement.
La grande leçon de l'ouvrage : apprendre ou réapprendre son métier de collègue, l'art de l'écoute ou de la tolérance.
Le problème, c'est que les enseignants se cherchent en ce moment : moi, je crois que ce sont des gens malheureux, parce qu'ils ne savent pas vendre. Quand on parle d'efficacité, ce n'est pas un terme qui est courant dans l'esprit d'un intellectuel, d'un universitaire, parler d'efficacité, c'est presque pas déshonorant, mais enfin On ne parle pas d'efficacité à l'université.
C'est vrai qu'actuellement, on vous demande d'être efficace, on vous demande de la rentabilité, quand on vous parle de 80% au niveau du bac, c'est bien un problème de rentabilité et là, je crois que les enseignants ne comprennent pas bien ce qu'on leur demande. C'est là le problème. Vous en avez beaucoup qui sont, bon, des universitaires, c'est-à-dire qu'ils ont de l'amour pour la discipline qu'ils enseignent. D'ailleurs, ils vous disent " ma discipline ", " ma spécialité ",... et puis il y a ceux qui ont peut-être moins de diplômes universitaires, qui s'attachent peut-être un petit peu plus au public et il y a ceux qui ont fait la démarche qui leur permet justement de voir les deux. Ici, on a à peu près toutes les tendances. Ce qui manque, c'est la cohésion : on voudrait se concerter, on voudrait faire du travail utile, on aimerait travailler avec des collègues, mais on est encore tiraillé par l'individualisme, qui date de trop longtemps, l'enseignant dans sa tour d'ivoire, maître de sa pédagogie, alors on navigue entre les deux.
Entretien avec Albertine Tasca, principal du collège Victor-Hugo depuis 1983.
I. Les enseignants dans leur établissement
Points de vue
États des lieux
II. De l'observation des pratiques à la reconnaissance des conventions
La salle des professeurs, sa vie
La salle des professeurs, son uvre
III. Etre un professeur : l'art et la manière
Réseaux
Tous collègues
IV. Évolution des rôles et renégociation des identités
Changement de cap
Qu'est-ce qu'on attend ?
Épilogue
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Coordinatrice : Monica Gather Thurler
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