LIFE
Laboratoire de
recherche
Innovation-Formation-Éducation
Francis Imbert
L'inconscient dans la classe
Paris, ESF, 1996.
Les pratiques pédagogiques se réclament de la rationalité et espèrent souvent faire la clarté sur ce qui se passe dans la classe à l'aide d'outils strictement didactiques et de méthodes capables de prescrire ce qui va " marcher à coup sûr ". Un pas de plus et on affirme que tout, en elles, doit tendre au statut de la science.
En réalité, les pratiques pédagogiques, à l'instar des pratiques thérapeutiques ou politiques, mobilisent des forces qui sont irréductibles à toute approche rationnelle et que l'enseignant doit reconnaître pour ne pas être emporté par elles à son insu. Un constat déjà effectué par Fernand Oury et Aïda Vasquez, les pionniers de la pédagogie institutionnelle : " Reconnu ou nié, l'inconscient est dans la classe et parle. Mieux vaut l'entendre que le subir ".
De cet inconscient, les auteurs se proposent de repérer les effets dans le jeu des transferts et des contre-transferts que mobilise la relation pédagogique. Une trentaine de courtes monographies tente d'éclairer ces répétitions transférielles, sources de tensions et de souffrance pour les enseignants comme pour les enfants.
Mais ces situations sont aussi des occasions d'ouverture et de (re)naissance qu'il faut apprendre à reconnaître et à saisir. Car, l'oubli de l'inconscient laisse les enseignants, pour paraphraser une formule de Freud, dans la situation de " gens équipés pour une expédition polaire avec des vêtements d'été et des cartes de lacs italiens ". Il s'agit donc de leur fournir quelques pièces d'équipement nécessaires à l'accomplissement de leur tâche
Car, il ne faut pas s'y tromper : la situation pédagogique est un véritable " accélérateur d'inconscient ".Sa confrontation à l'enfant tend à faire " revenir " chez le maître, sa propre enfance, avec ses différentes figures parentales, ses angoisses et ses révoltes, ses passions et ses haines. Autant de rencontres dont la méconnaissance peut entraîner de dangereux emballements.
A travers monographies et analyses, les auteurs visent, à préparer tout éducateur à pouvoir répondre au souhait de Freud : démêler le présent du passé, afin d'ouvrir le présent à de nouveaux commencements.
Francis Imbert, agrégé de philosophie, docteur ès Lettres et Sciences humaines, est maître de conférences à I'IUFM de Créteil et, aussi, psychanalyste. Depuis une trentaine d'années, il travaille à la formation initiale et continue des maîtres de l'enseignement primaire. Il a fondé, en Seine-Saint-Denis, le Groupe de Recherche en Pédagogie Institutionnelle avec qui il a publié chez ESF éditeur en 1994 : Médiations, institutions et loi dans la classe.
I. Éléments de théorie
1. Le transfert
2. L'enfant, la pulsion de savoir et l'école
3. Le contre-transfert
II. Histoires de transferts. " Le transfert de l'un " : le transfert de l'élève
4. L'amour de transfert
5. L'appel de savoir
6 . Le transfert du transfert
7. Le message et ses destinataires
III. Histoires de contre-transferts. " Le transfert de l'autre " : le transfert de l'enseignant
8. A la recherche d'une faille
9. Secousses de mémoire
10. L'inter-dit
11. Le groupe Balint dans le champ pédagogique
Conclusion
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Coordinatrice : Monica Gather Thurler
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