Questionnement et historicité est l'un de ces traités de philosophie comme il n'y en a pas eu depuis plus d'un demi-siècle. Pourtant, une synthèse des savoirs et un renouvellement des principes de la philosophie sont devenus aujourd'hui une nécessité. Questionnement et historicité s'est attelé à cette double tâche. Cette œuvre élabore de nouveaux fondements et intègre les grandes révolutions scientifiques du XXe siècle, comme la psychanalyse, la relativité et la mécanique quantique. Une vision globale émerge ainsi au sein d'un édifice où sont repensés de façon systématique l'espace, le temps, la réalité et sa catégorisation, mais aussi le droit, la religion, la morale, avec l'homme qui se trouve plongé dans une Histoire où il cherche le sens et parfois un salut.

L'approche que développe Michel Meyer est entièrement nouvelle à plus d'un titre. Elle bouleverse les concepts hérités de la philosophie du sujet des Modernes et de la philosophie de l'Etre issue des Anciens. Elle montre que si la philosophie est questionnement radical, il faut qu'elle aille au-delà de ces conceptions traditionnelles en interrogeant le questionnement à partir de lui-même, engendrant par son propre discours une rationalité qui ne se laisse plus concevoir autrement que comme ordre des réponses. En un mot, la pensée est interrogée au plus profond d'elle-même, là où elle retrouve son originaire en confrontation avec l'histoire.

Questionnement et historicité est une œuvre intempestive, comme toutes celles qui ouvrent un nouveau chemin.

I. La question du questionnement

1. Qu’est-ce que le point de départ ?

2. La question du point de départ et sa résolution

3. Questionner le questionnement

4. Ordre des réponses et différence problématologique

5. L’historicité de la question du questionnement

II. La question de l’historicité et les principes ultimes de la pensée

6. De l’Histoire à l’historicité

7. Les articulations de l’historicité : soi, les choses, autrui

Première partie - L’ordre des réponses

Livre I - L’ordre des réponses conçu comme ordre du jugement

I. L’analytique de l’ordre des réponses conçu comme ordre propositionnel

 8. Le principe de contradiction

 9. Le principe de raison

10. Les principes d’identité et de tiers exclu

II. Les circularités et les apories de l’ordre du jugement

11. La pétition de principe comme propositionnalisation du résolutoire

12. Les cercles du Tout, du fondement et de l’être

13. La dynamisation des antinomies dans l’évolution du propositionnalisme

14. Le paradoxe du questionnement et la recherche de la vérité

Livre II - L’ordre des réponses conçu comme tel

I. L’apocritique du répondre comme tel : les principes de toute résolution

15. La déduction problématologique des principes

16. Le principe de raison

17. Le principe de contradiction et le principe du tiers exclu

18. Le principe d’identité

19. Remarque sur les principes

II. L’effectuation du répondre ou l’effectivité du questionnement

20. Comment le questionnement est possible ou la modalisation du répondre comme projection de son effectuation

21. La structure générale de l’interrogation

22. La catégorisation comme réponse problématologique

23. Les interrogatifs comme source des concepts et des catégories

24. Effectivité et langage

25. La complémentarité de la surdétermination et de la catégorisation : la mise en forme de l’Histoire

26. Y a-t-il une table des catégories ?

27. La surdétermination comme envers du refoulement ou la symétrie de l’effectivité

28. Émergence et fonction du qui : la réduction problématologique

29. Le " combien " ou la théorie de la mesure

30. Le quoi, le ce que et le pourquoi : les faits et les choses

31. La question de la réalité ou la réalité comme question : l’alternative du réalisme et de l’idéalisme

32. La métaphysique de l’effectivité et la dissociation de l’apparaître et de l’apparence, de la liberté et du déterminisme

33. Conclusion de la première partie : l’ordre du jugement comme cas particulier de l’ordre des réponses

Deuxième partie - L’historicité

Livre I - La structure du questionnement et la chaîne de l’Histoire

I. Le niveau des questions et le niveau des réponses : la logique des réponses problématologiques

34. Les problèmes de l’effectivité

35. La loi d’enchaînement des questions : les équivalences problématologiques

36. Quand l’inférence problématologique est-elle une déduction problématologique ? Les différents types d’inférence

37. L’interaction des concepts au niveau problématologique et son devenir apocritique

II. Le questionnement dans l’Histoire en tant que double refoulement

38. La pensée et le réel

39. Le refoulement problématologique

40. Le refoulement apocritique

41. Le refoulement problématologique fort du mythos : la théorie des identités naturelles

42. Le passage du mythos au logos et la naissance de la littérature : de l’épopée au roman en passant par la tragédie

43. Le refoulement problématologique comme origine et thème moteur de la philosophie

44. Comment le refoulement apocritique a-t-il engendré les sciences modernes ?

45. Grammaire historique des formes de l’art ou la réponse à l’ambivalence de l’être faible

III. Le répondre-à et les formes de l’historicité : l’espace et le temps

46. Le temps comme dimension du répondre-à

47. Exposition de l’origine problématologique du temps et de l’espace

48. Les déterminations du temps sont-elles déterminantes du questionnement, ou est-ce l’inverse ?

49. L’espace comme dimension complémentaire du répondre-à

50. L’homogénéité et l’hétérogénéité de l’espace et du temps

51. La complémentarité de l’homogène et de l’hétérogène

52. Comment le temps vient à faire question sans être la question : conscience de succession et succession de conscience comme différence à homogénéiser ou comme vécu temporel

Livre II - L’historicité comme question de l’identité

I. La question du questionneur ou l’homme comme problème

53. La question du questionneur comme réponse

54. Historicité, effectivité et altérité de la question du questionneur

55. Les trois composantes de base de la problématicité humaine

56. La table des unités de base de la problématicité humaine (ou problématèmes)

II. L’effectivité de la question du questionneur

57. Le refoulement du corps

58. La conscience comme effectuation de l’esprit

59. De la conscience à l’inconscient : le caractère circonscrit du refoulement chez Freud

III. L’historicité de la question du questionneur

60. Le soi comme désir : l’humain comme quête d’identité

61. De l’obsession passionnelle comme désir refoulant la question de soi à la mise en évidence des pathèmes de la problématicité humaine comme réponses à

62. La quête de soi et son accomplissement en tant qu’aspiration métaphysique

IV. La liberté de l’Histoire

63. La question de l’historicité comme inscription historique de la liberté

64. La matérialisation historique de la liberté

Livre III - L’historicité comme expression de l’altérité

I. Les systèmes conceptuels d’altérité

65. Les trois systèmes

66. Le système religieux

67. Le rite comme effectivité du religieux : l’effectuation de la différence problématologique comme identification du divin dans le monde profane

68. L’historicité du religieux

69. Le système religieux et le double refoulement : l’altérisation comme réponse problématologique

70. Le système juridique

71. L’historicité du droit

72. L’effectivité du droit : la force de l’État et du politique comme garant des différences et des identités juridiques

73. Le système économique

74. L’historicité du système économique

75. L’effectivité du questionnement économique

II. Pragmatique de l’altérité : l’altérisation des systèmes conceptuels

76. L’Histoire comme problématicité par inscription différentielle

77. L’alternative des fins internes et des fins externes ou le dualisme de la passion et de la raison

78. Le problème de la morale

III. Pathématique de l’altérité : le vice et la vertu

79. L’autre comme mise en question du Moi

80. Le jeu de l’identité et de la différence : la morale de la vertu

Conclusion - La philosophie comme problématologie 

LIFE

Coordinatrice : Monica Gather Thurler 

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