Université de Genève - Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation - Sciences de l'éducation

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Laboratoire de recherche Innovation-Formation-Éducation

 Livres à (re)lire

 

 

Gilbert de Terssac
Autonomie dans le travail
Paris, PUF, 1992.

Les recherches présentées portent sur la (re)constitution du système social dans l'entreprise. Elles visent, dans des contextes automatisés (chimie, cimenteries, électricité, presse), à analyser d'une part la manière dont ces ensembles humains s'organisent réellement pour sortir la production et d'autre pari le processus de création de règles effectives.

On montre, dans une première partie (chapitres Il et III), que les règles imposées par l'encadrement ne se réduisent pas aux prescriptions, mais que, pour être obéi, l'encadrement a recours à un système d'obligations implicites. Face au déclin du prescriptif et à l'émergence des obligations de production, le groupe d'exécution produit des règles non écrites, ce qui témoigne de son autonomie : ces solutions d'organisation, objet de la deuxième partie, sont élaborées pour sortir la production (chapitres IV et V) - néanmoins elles fondent le collectif de travail et l'aident à élaborer sa logique d'action commune, son projet. Enfin, dans une troisième partie (chapitres VI et VII), on s'interroge sur la nouvelle étape de la rationalisation : celle-ci tente d'exploiter ce gisement d'efficacité par de nouvelles formes de codification du travail conduisant à des modèles d'organisation non déterministes.

Par une analyse minutieuse des pratiques réelles de travail, ces recherches tentent de cerner les régulations sociales qui se développent dans le travail, c'est-à-dire les confrontations, les compromis ou les conflits qui jalonnent le face-à-face entre un encadrement dont les règles formelles ne suffisent plus pour obtenir la production, et un groupe d'exécution de plus en plus sollicité pour apporter sa contribution active à la continuité de la production.

Au total, ce travail tente de renouveler la réflexion sociologique sur le problème de la division du travail, en montrant que les pratiques de travail informelles ne constituent pas un résidu, mais une zone clé de régulations sociales où se combinent les règles formelles et les règles tacites, par une confrontation entre exécutants et décideurs. Dans ce contexte l'autonomie et l'initiative apparaissent comme des conditions de l'efficacité des ensembles techniques, bref comme une caractéristique essentielle de toute réalité organisationnelle.

Gilbert de Terssac est sociologue, directeur de recherches au CNRS et docteur d'État. Il travaille à l'Université Toulouse-Le Mirail (URA 9M du CNRS) et au Laboratoire d'Automatique et d'Analyse des Systèmes (LP 8001). Il est auteur de plusieurs ouvrages sur le travail.

 

Table des matières

I. Division du travail et régulations sociales

Il. Travail automatisé et règles formelles

III. Travail invisible et obligations de production

IV. Fluidité de la production et autonomie

V. Maîtrise du processus et autonomie

VI. La construction des nouvelles règles de la production

VII. Systèmes experts et leur influence sur la régulation dans les organisations


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