La question des relations entre les familles et l'école est une question d'actualité dans les quartiers populaires. Analysant ces relations et les élargissant aux relations avec les animateurs des actions de " soutien scolaire ", ce livre montre qu'elles ne peuvent être réduites aux seules questions de la scolarité des enfants. Elles engagent plus profondément une confrontation entre deux logiques divergentes : à un pôle, les logiques scolaires, qui s'inscrivent dans le m'ode de socialisation dominant dans notre société, le mode scolaire de socialisation ; à l'autre pôle, les logiques socialisatrices des familles populaires, logiques dominées et non légitimes. L'étude de cette confrontation est conduite à travers l'analyse des représentations réciproques, des pratiques socialisatrices des familles, de leurs attentes et de leurs pratiques à l'égard de l'école, des actions mises en œuvre en direction des familles et des résistances de ces dernières aux logiques scolaires.

Ce livre apporte un éclairage sur les problèmes de la scolarisation dans les quartiers populaires tout en rejoignant les débats sociologiques à propos des cultures populaires et des relations des classes populaires avec le monde dominant.

Daniel Thin est né à Lyon en 1952. Il est maître de conférences en sociologie à l'université Lumière-Lyon 2 et membre du Groupe de Recherche sur la Socialisation.

Introduction

1. Les conditions socio-historiques de l'émergence du problème social " école famille " dans les quartiers populaires

Le développement de la scolarisation

Les changements de l'école et leurs conséquences

L'émergence de l" échec scolaire " comme problème social

2. Les fondements de la recherche

Le mode scolaire de socialisation

Les classes populaires et la domination

Conclusion : comprendre les relations entre enseignants, travailleurs sociaux et familles populaires

3. Terrain, méthode et écriture

Le terrain et la population

La méthode

L' écriture de la recherche

4. La perception des familles populaires par les enseignants et les travailleurs sociaux

La famille au centre de la perception des difficultés scolaires

Du handicap socio-culturel à la substantification du handicap

Des familles perçues comme " carencées " parce qu'antinomiques du mode de socialisation dominant

Conclusion : un discours stigmatisant

5. Les pratiques socialisatrices des familles populaires : des pratiques non scolaires de socialisation

Des relations et des pratiques non pédagogiques

Une autorité parentale contextualisée et immédiate

De quelques traits de la vie des familles populaires

Conclusion

6. Pratiques des familles populaires et scolarisation: l'" ambivalence "

La scolarisation chargée d'espoirs entre rêve et réalisme

Familles populaires et scolarité : du suivi distant et irrégulier au sur-investissement

Pratiques pédagogiques et logique des familles populaires : des oppositions fondamentales

Conclusion

7. Familles populaires, enseignants et espace scolaire

Les interactions entre enseignants et parents

Des parents qui délèguent aux enseignants ?

Des appropriations non conformes de l'espace scolaire

Les relations des enseignants avec les familles populaires : une distance confortable ?

Conclusion

8. Agir sur les familles populaires

Attentes des enseignants vis-à-vis des familles : une " co-scolarisation "

Des alliés objectifs pour scolariser les familles populaires

Modalités et objectifs de l'action sur les familles populaires

Conclusion

9. Résistances

Refus d'ingérence et résistance passive

L'opposition aux activités éducatives qui detournent du travail scolaire

Résistances aux conséquences négatives des difficultés scolaires

La peur de la stigmatisation liée à l'" orientation " des enfants en " échec "

La résistance à la " psychologisation " des difficultés scolaires

Conclusion: une résistance qui stigmatise

Conclusion

LIFE

Coordinatrice : Monica Gather Thurler 

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