Jean Kaempfer & Filippo Zanghi, © 2003
Section de Français – Université de Lausanne
La tentation est forte d'assimiler la voix narrative à celle de l'auteur même du texte, particulièrement lorsque le je du narrateur s'interpose avec insistance entre le lecteur et l'histoire. Un tel privilège, en effet, paraît être réservé à l'auteur.
(1) Beaucoup de personnes se donnent encore aujourd'hui le ridicule de rendre un écrivain complice des sentiments qu'il attribue à ses personnages; et, s'il emploie le je, presque toutes sont tentées de le confondre avec le narrateur.
Balzac, Le Lys dans la vallée, Préface, 1836
Balzac distingue clairement le personnage, le narrateur et l'auteur. Il souligne le fait que la situation narrative d'un récit de fiction ne se ramène jamais à sa situation d'écriture
(Genette 1972, 226). La nécessité de cette séparation est à la fois logique, psychologique et juridique.
Edition: Ambroise Barras, 2003-2004