Leçons d'adieu

31 mai 2022: Leçon d'adieu Prof. Iselin

12H30
CMU - AUDITOIRE MÜLLER (A250)

CHRISTOPHE ISELIN

Professeur ordinaire
Département de chirurgie, Faculté de médecine UNIGE
Médecin-chef du Service d’urologie, HUG

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«Évolution de la mini-invasivité de la néphrectomie:un bénéfice particulier pour les donneurs vivants de rein»

À la fin du XVIIe siècle, trois physiologistes démontraient comment, en cas d’ablation d’un rein, le deuxième se surdéveloppait en compensation. Ainsi a commencé l’histoire de la néphrectomie. Mais ce n’est que deux siècles plus tard, en 1869, que la première ablation complète de rein eut lieu avec succès, sous anesthésie au chloroforme par une incision lombaire. L’hospitalisation dura deux mois. Vingt ans plus tard, une étude portant sur 300 néphrectomies réalisées dans toute l’Europe était publiée, rapportant un taux de mortalité péri-opératoire de 16 à 50%. Progressivement, au gré d’une meilleure compréhension de l’anatomie, de l’asepsie, de l’anesthésie et de l’évolution des instruments chirurgicaux, la pratique de la néphrectomie s’est grandement améliorée. À relever cependant que le risque actuel de mortalité péri-opératoire d’une néphrectomie pour cancer est de 1.6%. Le développement de la chirurgie mini-invasive, au cours de ces 25 dernières années, a constitué la dernière étape de perfectionnement de la technique opératoire. Et aujourd’hui, grâce à la laparoscopie et au robot Da Vinci, une ablation du rein ne nécessite plus que quatre jours d’hospitalisation.

Lors de sa conférence, le professeur Iselin décrira comment ce progrès majeur a permis de développer le don de rein vivant, en le rendant beaucoup moins lourd à assumer pour la personne donneuse d’organe, avec un risque de mortalité inférieur à 0.1%. Consécutivement, on peut escompter qu’un nombre croissant de malades sera susceptible de bénéficier d’une transplantation rénale, et espérer revenir ainsi à une vie quasi normale.

Biographie

Christophe Iselin obtient son diplôme de médecin à Genève en 1984, puis son doctorat en 1989, et se spécialise en urologie. Il s’intéresse précocement à la laparoscopie, technique chirurgicale minimalement invasive, et l’utilise pour la première fois aux HUG en 1992. Parallèlement à ses activités cliniques, il développe un laboratoire de recherche en physiologie urétérale à la Faculté de médecine de l’UNIGE, où il travaille sur la relaxation de la musculature lisse urétérale induite par le monoxyde d’azote.

De 1996 à 1998, il se perfectionne en uro-oncologie chirurgicale, urologie reconstructive et urodynamique à Duke University, aux États-Unis. De retour aux HUG, il prend la fonction de médecin-chef du Service d’urologie. Il met alors un accent particulier sur le développement de la chirurgie mini-invasive et robotique ainsi que sur la prise en charge globale du cancer de la prostate et l’urologie reconstructive, notamment le traitement chirurgical des sténoses de l’urèthre masculin.

Protagoniste enthousiaste de l’élaboration du Centre du cancer de la prostate des HUG, il en assume la direction dès sa fondation en 2014. Il a en outre été président de la Société suisse d’urologie de 2013 à 2014, période au cours de laquelle il a coordonné la synthèse du projet national de surveillance active du cancer localisé de la prostate. Son importante activité en laparoscopie robotique et en chirurgie reconstructive de l’urèthre masculin, ainsi que sa motivation pour l’enseignement chirurgical, l’a amené à former de nombreuses et nombreux médecins, qui ont significativement participé au développement de la chirurgie urologique romande. Nommé professeur associé (ancienne fonction professeur adjoint) au Département de chirurgie de la Faculté de médecine de l’UNIGE en 1998, il est promu à la fonction de professeur ordinaire en janvier 2016.

31 mai 2022

Leçons d'adieu