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Camblain Claire

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Claire CAMBLAIN, doctorante

Claire Camblain a étudié durant cinq ans au sein du Département de géographie et environnement de l’Université de Genève, où elle a obtenu un Bachelor en géographie et environnement et un Master en géographie politique et culturelle. De 2014 à 2019, elle y a donné des séminaires au niveau bachelor et assisté des professeur·e·s dans leurs enseignements au niveau master.

Claire Camblain is currently doing her PhD in the Department of geography and environment at the University of Geneva. During her studies in this same Department, she graduated with a bachelor’s and master’s degrees in cultural and political geography, and specialized in feminist geographies. From 2014 to 2019, she was a teaching assistant at the Bachelor in geography and environnement and Master in cultural and political geography.

Recherche

Claire Camblain réalise une thèse s’intitulant « Géographies des rapports d’élevage : récits de vies animales ». Cele-ci s’inscrit dans le courant des critical animal geographies (Collard & Gillespie, 2015), et, plus particulièrement, dans la lignée des travaux mobilisant la théorie foucaldienne du pouvoir pour penser nos interactions avec les animaux non humains (Chrulew & Wadiwel, 2017; Estebanez, 2010; Shukin, 2009). Elle envisage ainsi les rapports d’élevage, et le spécisme plus généralement, à travers un prisme matérialiste, défendant que le spécisme consiste en un fait hégémonique, dont l’organisation socio-spatiale dépasse l’échelle individuelle et que les rapports d’élevage doivent être considérés comme des rapports d’appropriation physique directe.

À travers l’écriture des biographies de cinq survivant·e·s de l’exploitation des « animaux de rente », vivant ou ayant vécu dans des sanctuaires, elle étudie les agencements spatiaux sur lesquels reposent les rapports d’élevage et les actes de résistances à ceux-ci. Elle démontre que ces derniers suivent des logiques spatiales, certes similaires mais aux objectifs néanmoins antagonistes, d’enfermement, de quadrillage, de fragmentation, d’effets de seuils et de filtrage, et d’usage stratégique des distances. Elle replace finalement ces logiques spatiales dans un ensemble d’éléments hétérogènes, composé de technologies et des discours juridiques, et analyse leur mobilisation par des acteur·trice·s dans le cadre du fonctionnement ou de la lutte contre le dispositif de pouvoir dans lequel les rapports d’élevage s’inscrivent. Elle y souligne comment ce dispositif conjugue certaines caractéristiques des types souverain, disciplinaire et sécuritaire du pouvoir, articulant notamment les fonctions de destruction des corps, de confinement des individus et de contrôle des « lots ». Adoptant la conception capillaire de l’exercice du pouvoir développée par Michel Foucault (1975, 1997), elle observe comment des corps, des lieux et des territoires forment des « foyers locaux de domination » (Olivier, 1988), s’inscrivant plus largement dans une constellation de rapports de force

Le choix de s’intéresser à des trajectoires d’exception lui permet de souligner le rapport dialectique existant entre la domination spéciste et les résistances à celle-ci. En effet, les territorialités de ces dernières ne sont pas toujours distinctes, l’une ne constituant pas le parfait revers de l’autre. Au contraire, le champ de bataille traversé par les survivant·e·s de l’exploitation des « animaux de rente » est composé de territoires enchevêtrés, aux allégeances, notamment juridiques, plurielles. (Mbembe, 2006; Pile & Keith, 1997) Ainsi, les actes de résistance sont omniprésents dans les espaces de l’oppression spéciste et celle-ci continue de s’insinuer, parfois brutalement, dans les zones de cessez-le-feu.

L’emploi d’une méthode biographique, mettant l’accent sur les trajectoires de vie de cinq résistant·e·s au spécisme, sert l’approche dynamique déployée dans l’ensemble de la thèse. Cela favorise aussi une démarche inductive, fondée sur les capacités d’action de ces individus dont l’étude des expériences vécues est primordiale pour comprendre la réalité des rapports d’élevage et des résistances à celle-ci. Par ailleurs, le choix d’écrire des biographies animales procède de sa volonté de contrer la rhétorique selon laquelle les animaux non humains n’auraient ni « voix », ni existence. Elle envisage finalement ces biographies comme une forme de pratique créatrice et imaginative, participant de ce qu’Aph et Syl Ko appellent le « black veganism », constituant une forme de politique préfigurative. (Ko & Ko, 2017)

 

Intérêts

Géographies animales critiques ; black veganism ; approche matérialiste


Research

Claire Camblain's doctoral dissertation is part of the critical animal geographies field (Collard & Gillespie, 2015), more specifically of the works mobilizing Foucauldian theory of power to think about our interactions with non-human animals (Chrulew & Wadiwel, 2017; Estebanez, 2010; Shukin, 2009). Through the biographies of five survivors of animal exploitation, she studies the spatial arrangements on which "farming relations” are based and the acts of resistance to them. She demonstrates that they mostly follow spatial logics of enclosure, gridding, fragmentation, filtering, and the strategic use of distances. She then situates these spatial logics in a set of heterogeneous elements, composed of technologies and legal discourses, and she analyzes their mobilization by actors to operate or struggle against the "dispositif" in which the "farming relations” are inscribed. She underlines how it combines certain characteristics of the sovereign, disciplinary and security types of power, articulating the functions of destruction, confinement and control. Adopting the capillary conception of the exercise of power developed by Foucault (1975, 1997), she observes how bodies, places and territories form "local centres of domination" (Olivier, 1988), that are part of a broader constellation of power relationships.

Her use of a biographical method serves the dynamic framework deployed throughout the thesis. It also favors an inductive approach, based on the agency of non-human animals whose lived experiences are essential to understand the reality of "farming relations” and resistance to them. Furthermore, her choice to write animal biographies stems from her desire to counter the rhetoric that non-human animals have no "voice" or existence. She ultimately envisions these biographies as a form of creative and imaginative practice, participating in what Aph and Syl Ko call "black veganism," constituting a form of prefigurative politics. (Ko & Ko, 2017)

 

Interest

Critical animal geographies ; black veganism; materialist framework


Enseignements 2014-2019:

Bachelor :

  • Séminaire d’introduction à la géographie
  • Séminaire de géographie culturelle
  • Séminaire Projet de Recherche
  • Géographie de la mondialisation

Master :

  • Assistante du cours « Théorie de la production territoriale » de Frédéric Giraut
  • Assistante du cours « Exotisme : de la découverte du monde à sa mise en tourisme » de Jean-François Staszak
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Publications

Lien vers l'Archive ouverte UNIGE

Présentations et Conférences académiques

  • 30/09/2017, A transnational perspective on farmed animal sanctuaries,Middeltown, CT, Sanctuary : Reflecting on Refuge. A conference about care and purpose at farmed sanctuaries. (Wesleyan University)

  • 31/03/2016, The spaces of interspecific cohabitation : the case of a farm sanctuary, San Francisco, Association of American Geographer’s Annual Meeting

  • 24/04/2015, Gendered Public Spaces. Beyond Essentialized Vulnerability, Chicago, Association of American Geographers’ Annual Meeting

Services à la Cité

  • 05/06/2020, Biographies animales : retour sur une pratique d’écriture, en ligne , « Les conf(iné)es » : cycle de conférences en ligne organisé par l’assocation PEA – Pour l’Égalité Animale. Lien vers la conférence : https://www.youtube.com/watch?v=yPe1dM6Hkdo

  • 27/12/2019, Intervention au JT de 19h30 au sujet de la souffrance des « animaux », Genève,
    Lien vers le replay : https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/claire-camblain-au-vu-du-nombre-des-individus-la-souffrance-des-animaux-est-beaucoup-plus-grande-aujourdhui?urn=urn:rts:video:10972665

  • 10/11/2018, Conférence "Des élevages aux sanctuaires: étude de trajectoires de vie de survivant·e·s de l'exploitation animale", Genève, invité par l'association PEA - Pour l'Égalité Animale, dans le cadre du Mois Végane 2018.

  • 25/02/2018, Discutante du documentaire "Called to Rescue. Redefining our barnyard story", Lausanne, invitée par l'association Veganovorus.

  • 02/02/2018, Conférence "Du droit à la vie au droit à la ville: analyse géographie de refuges pour animaux dits de ferme", Yverdon-les-Bains, invitée par l'association PEA - Pour l'Égalité Animale.
Photo
CLAIRE CAMBLAIN

Doctorante


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