CESCAP

Philosophie

La mise en œuvre des politiques sociales et sanitaires s’est profondément modifiée dans les trois dernières décennies. Ainsi, l’intervention professionnelle ne vise plus seulement à combler les déficits de l’usager-ère. Elle n’est plus supplétive. Appliquée à renforcer l’autonomie de celui/celle-ci par une mobilisation de ses ressources et une actualisation de ses potentiels, elle est subsidiaire. Dans ce contexte, le rapport entre l’usager-ère recourant à des prestations sociales et le/la pourvoyeur-e de prestations, qui sont envisagé-e-s comme des acteurs-trices stratégiques aux intérêts distincts, doit être considéré comme le noyau central du système de prise en charge. Dans ce contexte, la relation de suivi est configurée à la fois de manière endogène, c’est-à-dire par les personnes engagées directement dans cette relation sur la base de leur “monde vécu” respectif, et exogène, c’est-à-dire par des préoccupations et des considérations de nature institutionnelle ou politique, qui influencent et façonnent la forme et le contenu de cette relation.

Par ses contributions, le CESCAP vise à appréhender et analyser ces transformations, à objectiver les effets des politiques publiques et des dispositions institutionnelles sur la relation de prise en charge. De plus, par les savoirs et connaissances produits, il contribue à définir les conditions institutionnelles et politiques susceptibles de soutenir les personnes engagées dans la relation de prise en charge. Le CESCAP suit deux idées directrices. La première soutient que les prestations des services socio-sanitaires ne sont pas assimilables à des objets usuels de production économique, notamment parce qu’elles reposent sur un contact personnel direct entre la personne qui l’apporte et celle qui en bénéficie, le processus de leur production et celui de leur consommation sont simultanés et la durée de la prestation, donc le temps de travail nécessaire à sa production, ne peut être modifiée sans en changer les caractéristiques. Par conséquent, les outils de l’économie classique sont mal adaptés à leur analyse. La seconde précise que l’objectif général des services à la personne consiste au renforcement de la liberté réelle de l’usager-ère de faire ce qu’il ou elle a de bonnes raisons de valoriser. Les pratiques institutionnelles effectives peuvent alors être appréciées suivant leur propension à étendre la capacité des personnes de vivre la vie de leur choix (approche par les capabilités).