La Faculté

Mot du Doyen

Ghislain Waterlot

Madame, Monsieur, chères amies, chers amis,

D’ordinaire à cette période, j’ai le plaisir de vous informer des événements organisés par la Faculté jusqu’aux vacances d’été. Hélas, je ne peux vous annoncer qu’une cascade d’annulations. Nous vivons avec le COVID-19 une période durant laquelle il n’est plus possible de travailler en présence les uns des autres et de bénéficier de ces rencontres collectives que nous cultivons et qui nous cultivent entre conférences publiques, tables-rondes, séminaires et colloques. Nous ne pouvons que l’accepter, pour le bien de tous et la sécurité de chacun : cette maladie cause déjà de nombreux morts malgré la distanciation, il est facile d’imaginer ce qu’il en serait sans ces précautions.

Voici donc ouverte une période absolument inédite pour la très grande majorité d’entre nous, une période comme nous n’en avions jamais vécue. Elle est plus ou moins facile ou plus ou moins difficile à vivre selon les situations des uns et des autres. Les contrastes sont grands, qui reflètent une fois de plus les inégalités et les différences de toutes sortes. Certains d’entre nous en souffrent davantage que d’autres. Il faut penser à eux, ne pas les laisser sans contacts.

Cependant, peut-être pourrons-nous dégager quelques aspects positifs d’une si mauvaise période, en tirer parti pour retrouver certaines activités que nous avions laissé de côté dans une vie trépidante, au rythme parfois forcené, et qui nous permettent de voir les choses autrement. Conversations qui prennent le temps d’être plus approfondies, musique, lecture, réflexion et méditation, ou encore spectacles accessibles par les voies numériques. Et d’une manière plus générale, goûter une simplicité de vie que recommandaient jadis un Fénelon et plus récemment un Jacques Ellul. « Qu’elle est belle cette simplicité, qui nous la donnera ? » disait le précepteur du duc de Bourgogne. Nous ne répondrons pas que le COVID-19 nous la donne, mais il apporte cependant une occasion unique de faire le point, dans le calme… et, comme beaucoup l’ont constaté, de réentendre les oiseaux…

Mais ce changement radical de perspective ne veut cependant pas dire que la Faculté est fermée et qu’elle ne fait rien ! Bien au contraire, sa vie continue. Les étudiantes et étudiants (et les auditeurs libres qui le désirent) peuvent suivre les cours qui ont tous continué avec une remarquable transposition de l’enseignement en présence vers l’enseignement à distance, rendue possible par les moyens techniques, mais aussi et surtout par le très grand dévouement du personnel de la Faculté qui a, chacun à son poste, fait tout ce qui était nécessaire, fait tout ce qui était possible jusqu’à l’apparemment impossible, pour que ce passage se passe au mieux. Et il s’est passé au mieux. Tous les cours ont lieu dans de bonnes conditions. Les examens de juin auront lieu également à distance et tout se met en place.

Par ailleurs la Faculté organisera dans le cours du printemps, fin avril et courant mai, quelques événements (entretiens, conférences) en ligne dont vous serez tenus informés. Certes, il est impossible d’entrer dans les bâtiments de l’Université. Mais vous le voyez, la Faculté n’est pas pour autant fermée.

Au moment de vivre Pâques, où sont en jeu, aux mêmes dates cette année, l’esclavage et la libération, la mort et la résurrection, je souhaite à tous et à chacun une heureuse traversée de cette période troublée.

Nous aurons joie, à la Faculté, de vous retrouver sans pourtant vous avoir vraiment quittés.

Bien cordialement à tous

Le doyen, Ghislain Waterlot

Avril 2020

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