Quand la qualité d'une université se mesure….
En octobre dernier, le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) lançait un concours pour l'attribution de Pôles de recherche nationaux (PRN) en sciences humaines et sociales. Les hautes écoles avaient jusqu'au 15 janvier 2004 pour soumettre leurs premières esquisses de projets. Pour l'Université de Genève, porteuse d'une longue tradition en sciences humaines, l'enjeu est de taille. L'accueil d'un ou plusieurs PRN permettrait de créer une masse critique suffisante pour donner une envergure nationale et internationale à des recherches dans des domaines d'avenir où l'Alma mater genevoise excelle déjà. Six projets émanant de l'Université de Genève, auxquels s'ajoute un projet soutenu par l'Institut universitaire de hautes études internationales (IUHEI), ont ainsi été envoyés au FNS. Dès la mise au concours, le Rectorat s'est investi pour donner les meilleures chances aux projets genevois, fort de l'expérience acquise par l'accueil de deux PRN en sciences naturelles, Frontiers in Genetics et Materials with Novel Electronic Properties. Il s'est ainsi engagé à soutenir financièrement le futur PRN et à mettre à disposition un crédit d'investissement pour créer les infrastructures nécessaires à son accueil. Il s'est également assuré que les personnes responsables des projets bénéficient de décharges, afin qu'elles puissent se consacrer pleinement à la direction du pôle.
Mais la concurrence entre hautes écoles est très grande. Le FNS prévoit en effet de mettre en place trois ou quatre, voire cinq PRN au maximum à l'échelon suisse. L'un des critères pour l'attribution de pôles étant la nature pluridisciplinaire des projets, il importait, pour l'Université, de favoriser au maximum les synergies entre équipes de recherche, aussi bien à l'échelon genevois que national, de manière à présenter des candidatures fortes. Les projets proposés (voir encadré ci-dessous) reflètent les spécificités de Genève dans le paysage universitaire suisse. Trois d'entre eux (Conflicts, Langues et Multilingual Communication) sont directement en prise avec des problématiques liées à son statut de ville internationale et multiculturelle. Deux projets (Emotion et The Future of Aging) s'inscrivent dans la longue tradition de l'Université de Genève en psychologie, dans des domaines particulièrement novateurs. Le projet en Santé et droits fondamentaux participe d'une même démarche. Ces dépôts de candidature interviennent au moment où doit être renouvelé l'accord de collaboration "Science Vie Société" entre l'Université de Lausanne, l'EPFL et l'UniGe, et alors que s'est tenue à Genève la réunion annuelle de la LERU, Ligue européenne des universités de la recherche, qui regroupe les douze hautes écoles européennes jugées les plus performantes dans le domaine de la recherche A cet égard, "le Rectorat espère que ces différentes initiatives de collaborations entre hautes écoles fertiliseront les travaux d'un ou plusieurs PRN à venir", indique Claus Hässig, responsable du secteur Recherche de l'Université. Les projets déposés par les universités suisses sont maintenant entre les mains des experts internationaux mandatés par le FNS pour la sélection des PRN. La décision finale doit intervenir fin 2004, et les pôles créés au printemps 2005.
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Jacques Erard
Université de Genève
Presse Information Publications
Mars 2004
2004