Ville, Etat et Université signent une convention sur le projet de Bibliothèque de Genève
Après le temps des vœux, voici le temps de la concrétisation. Le projet de grande Bibliothèque de Genève, en gestation depuis plusieurs années, a franchi un cap historique, en toute discrétion le 18 décembre dernier, avec la signature d'une Convention tripartite entre l'Etat, la Ville et l'Université de Genève. Ce document, qui confie à un groupe opérationnel un mandat de mise en œuvre, rend explicite l'engagement des partenaires politiques en faveur de la Bibliothèque de Genève et donne la première impulsion à la réalisation du projet. Désormais, il sera question d'évaluer, mètre en main, les besoins de la future bibliothèque et d'esquisser un programme architectural. Le constat est loin d'être nouveau: l'actuelle Bibliothèque publique et universitaire (BPU) n'en finit plus de rogner sur ses derniers centimètres de rayonnages pour caser ses nouvelles acquisitions. Conséquence de ce manque de place pour les livres: l'espace réservé aux lecteurs s'est réduit d'autant au fil des années. A cela s'ajoute les lacunes des installations pour le prêt et la consultation: horaires contraignants, inaccessibilité des volumes, salles de lecture et postes de travail peu adaptés aux conditions de la recherche actuelle. Bref, c'est l'un des patrimoines les plus riches de Genève qui est actuellement sous-exploité. A quelques mètres de la BPU, la situation des bibliothèques des Facultés des lettres et de théologie, dans l'aile Jura et le bâtiment central des Bastions, n'est guère plus enviable. D'où l'idée de réunir ces différentes entités en une unique fondation de droit public, sous le label Bibliothèque de Genève, qui disposerait de moyens adéquats pour mettre en valeur ses collections. Les grandes lignes du projet ont été définies dans un document publié en mai 2002 par Alain Jacquesson, directeur de la BPU, et Jean-Dominique Vassalli, alors vice-recteur de l'UniGe.
En combinant les ressources de la BPU et celles des bibliothèques de lettres et de théologie, la Bibliothèque de Genève aurait une taille initiale avoisinant les 2,3 millions d'ouvrages, ce qui la situerait dans le groupe des grandes bibliothèques européennes, avec une spécificité dans le domaine des sciences humaines et sociales. Elle participerait ainsi au rayonnement international de Genève. "Ce projet s'inscrit dans la durée, il faudra certainement compter une dizaine d'années pour le voir aboutir", précise Alain Jacquesson. Projet novateur Le Groupe opérationnel constitué par la Convention devrait rendre un premier rapport dans le courant du printemps, annonce Nadia Thalmann, vice-rectrice de l'Université et responsable du Groupe. Il s'agira, lors de cette première étape, de se prononcer sur la faisabilité du projet et de faire l'inventaire des besoins architecturaux.
|
Jacques Erard Université de Genève Presse Information Publications Mars 2004 |
2004