Perspectives historiques sur la famine
Comprise comme une pénurie générale d’aliments qui soumet une population à la faim et la menace de disparation, la famine, inhérente aux sociétés anciennes, demeure un phénomène récurrent de l’époque contemporaine. Liées aux guerres, aux crises révolutionnaires et aux mauvaises récoltes, les famines irlandaise (1846-1852), russe (1921-1923) chinoise (1958-1962), ou éthiopienne (1984-1985), par exemple, représentent des événements centraux de l’histoire de ces pays. Au-delà des enjeux mémoriaux que pose l’étude de cas, la famine constitue désormais un objet d’étude à part entière.
Centrées sur leurs causes et sur leurs conséquences humaines et politiques, les recherches historiques laissent généralement au second plan l’analyse des réponses préparées par les acteurs publics et privés pour porter secours aux populations victimes de la famine. Longtemps considérée comme une fatalité ou un mécanisme de régulation démographique, la faim s’impose à partir de la moitié du XIXe siècle comme un problème social collectif. La construction d’une figure de la victime de la famine est liée à la contemporanéité. Elle suit l’émergence d’une opinion publique globale et d’institutions humanitaires spécialisées : Action internationale contre la faim (AICF), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Programme alimentaire mondial (PAM), etc.
Le vendredi 26 avril, un colloque réunira à Uni Bastions les principaux spécialistes actuels de l’histoire de la famine, afin d'examiner les problèmes complexes posés par les interventions humanitaires destinées à secourir les populations victimes de la famine durant l’époque contemporaine. Quelles sont les causes de ces interventions ou de l’absence d’interventions? Quels modèles suivent-elles? Quels produits, techniques et savoirs ont-elles mobilisés? Comment sont-elles financées? De quelle manière les secours sont-ils distribués? Quelle est leur efficacité?
Ces opérations humanitaires sont tributaires à la fois du progrès des connaissances médicales, de la mobilisation de moyens financiers et médiatiques, des ressources alimentaires et des moyens de transport disponibles, de l’autorisation des autorités locales et de l’engagement des institutions en charge de la distribution. Ces différentes contraintes déterminent l’évolution des pratiques des gouvernements et des institutions humanitaires désormais soumises à des enjeux diplomatiques et politiques considérables.
Face à la famine: mobilisations, opérations et pratiques humanitaires
UNI BASTION, salle B111
VENDREDI 26 AVRIL, de 8h15 à 18h
22 avril 2013
2013