Un siècle de futurisme en Russie
Cent ans plus tard, l’Unité de russe veut jeter un regard rétrospectif sur cette année cruciale qui a vu naître le futurisme russe, à l’occasion d’un colloque international co-organisé par le professeur Jean-Philippe Jaccard et Annick Morard. Celui-ci réunit des chercheurs en littérature et en histoire de l'art, provenant pour beaucoup de Russie, mais aussi des Etats-Unis, d'Allemagne, de Suisse, de France, de Hongrie, de Tchéquie, d'Ukraine et d'Israël. Ils s’intéresseront autant au moment de l’éclosion du futurisme qu’à son devenir esthétique, depuis la révolution et jusqu’à nos jours.
Dans la foisonnante variété des sujets qui seront examinés, on trouve les liens du futurisme littéraire à la musique (Stravinski), les inventions sémantico-poétiques (la langue zaoume et ses poèmes "transrationnels", qui ne sont pas sans rappeler les productions actuelles de la poésie sonore), l'influence de ce creuset sur la littérature française (Cendrars) ou ce qu'il doit aux peintres découvreurs de l’abstraction (Malévitch).
Vladimir Markov a écrit que l’histoire du futurisme russe lui semblait être «la manifestation imparfaite et désorganisée d’une idée esthétique claire, l’idée que la poésie croît directement à partir du langage». Cette idée avait bien sûr été bien préparée par les mouvements poétiques de tout le début du siècle, de même que par la peinture, qui avait un peu d’avance dans l’élaboration d’une pratique esthétique tendant à l’«auto-suffisance» (самовитость), mais la radicalisation opérée par les futuristes avec cette notion de «mot en tant que tel» et avec l’invention, dans la foulée, de la zaum’, a été décisive.
«Le mot en tant que tel», un siècle de futurisme russe
Colloque international
SCIENCES II (Salle A150) et UNI BASTIONS (salle B111)
DU 10 AU 13 AVRIL 2013
Colloque donné en russe
8 avril 20132013