Suite aux annonces des différents acteur.ice.x.s de l’Université de Genève concernant les modalités d’examens de la session de janvier 2021, l’ADEPSY vient prendre position sur l’utilisation des moyens de vidéoconférence qui ont pour but la surveillance des étudiant.e.x.s pendant la réalisation de leurs examens écrits. 

Cette position ne concerne pas les examens oraux ou les présentations orales, ni l’utilisation de moyens de vidéoconférence facultatifs qui ont pour but la communication entre l’enseignant.e.x et les étudiant.e.x.s et dont l’activation de la caméra et du microphone ne sont pas obligatoires. 

L’ADEPSY se positionne contre ces moyens de surveillance pour deux raisons principales : la difficulté technique et le principe d’intrusion de la sphère privée. 

Nous attirons tout d’abord l’attention sur les difficultés techniques associées aux directives de surveillance. L’activation de la caméra et du microphone en supplément du navigateur sur moodle-examen (ainsi que des possibles notes autorisées), mène à un ralentissement significatif des ordinateurs et/ou de la bande passante, ainsi qu’à de possibles coupures, voire à la fermeture de programmes. 

Les solutions proposées par l’Université de viennent pas répondre à ces situations de façon satisfaisante. Les places mises à disposition par l’Université sont limitées et génératrices d’un stress supplémentaire déjà bien trop présent durant cette session de par la complexité nécessaire au maintien des normes hygiéniques. D’autre part, le soutien financier pour l’acquisition de nouveau matériel n’est pas la solution, puisqu’il ne se justifie pas de changer l’équipement qui fonctionne la plupart du temps uniquement pour réaliser une session d’examens, autant d’un point de vue de l’utilisation redondante avec celui que l’on possède déjà, comme du coût environnemental de cette proposition. Nous attirons aussi l’attention sur la grande campagne d’appel aux dons de l’Université pour palier à cette situation, qui serait totalement évitable si l’alternative de la confiance était choisie. 

Le principe d’introduction dans sphère privée est déjà longuement débattu dans les médias et nous vous invitons notamment à consulté l’article suivant (https://www.20min.ch/fr/story/surveillance-numerique-etudiants-des- unis-inquiets-549506119213), dans lequel on peut lire que « [dans] le canton de Vaud, la Haute école pédagogique a décidé qu’ « aucun étudiant n’aurait à se filmer lors d’examens écrits à distance, rapporte le directeur de la formation, Cyril Petitpierre. C’est trop excessif comme procédé » ». C’est dans la ligne de M. le directeur Petitpierre que nous appelons à la confiance de la part du corps professoral et enseignant. De plus, comme indiqué dans les consignes sur les examens avec surveillance (https://plone.unige.ch/etufpse/coronavirus/examens-ecrits-sur-moodle-avec-surveillance-zoom-consignes- pour-les-etudiant-es/view), le floutage des arrière-plans est prohibé, rajoutant une intrusion supplémentaire par rapport à la réalité en ligne des derniers mois. 

Les résultats de la session en ligne de mai-juin 2020 ont montré qu’en moyenne, il n’y a pas eu de différence dans les taux de réussite des examens, prouvant ainsi qu’il n’y eu pas un mouvement de fraude justifiant des mesures additionnelles de surveillance. 

En somme, nous considérons que le prix à payer pour la concrétisation de ces mesures est trop important par rapport à ce qu’elles apportent et invitons tous les professeurs et membres du corps enseignant à ne pas instaurer de surveillance.