La valeur exceptionnelle du fonds OMS
Le fonds de données épidémiologiques de l’OMS, destiné à être détruit, a été sauvé et recueilli par la Bibliothèque de l’UNIGE. Ce fonds, qui documente la santé publique de près de 70 ans à travers des rapports de plus de 70 pays, dont certains aujourd'hui disparus, représente un patrimoine unique pour l’histoire des épidémies et des politiques de santé. Guillaume Linte, historien de la santé, a participé à l’évaluation de ce fonds avec d'autres experts. Il souligne que ce n’est pas seulement un ensemble de données mais un ensemble de documents qui, par leur matérialité, permettent un travail scientifique créatif. Linte insiste sur l’importance de la dimension physique des archives, qui favorise des perspectives de recherche impossibles à reproduire dans un format uniquement numérique.
Ces archives, consultables au CMU de l’UNIGE, couvrent des informations sur les infrastructures de santé, les épidémies, et des données propres à chaque pays, jusqu’au début des années 2000. Les chercheurs s'accordent sur l'importance de ce fonds pour différentes disciplines, allant de l’histoire à l’épidémiologie, en passant par l’économie de la santé. La numérisation de ce fonds est envisagée, mais l’historien souligne la nécessité de respecter l’intégrité des documents physiques et de ne pas adapter la numérisation aux seuls besoins d'une discipline.
Ce fonds incarne aussi le début de la standardisation internationale en épidémiologie, permettant de collecter des statistiques comparables entre pays. Enfin, cette acquisition vient compléter la collection historique de la Bibliothèque de l’UNIGE, qui comprend déjà des ouvrages en santé publique datant du XVIe siècle, consolidant le rôle de l’UNIGE comme dépositaire d’un patrimoine scientifique majeur pour l’histoire de la santé.
8 novembre 2024Actualités