Epistemologie.jpgUn des premiers textes de Piaget, Recherche paru en 1918, – une sorte de roman autobiographique – contient nombre d’intuitions épistémologiques qui seront développées par la suite. En 1925, sa leçon inaugurale ouvre le champ de l’épistémologie génétique selon laquelle la connaissance se forge grâce à la construction d’instruments nouveaux dans un cadre d’interaction entre le sujet et l’objet. Elle articule une méthode historico-critique à une méthode génétique. Par la suite, Piaget va développer des travaux de logique pour identifier les bases opératoires du comportement dans diverses notions telles que le groupement ou la réversibilité. Une étape fondamentale est la parution des trois tomes de l’Introduction à l’épistémologie génétique en 1950, où il définit les conditions génétiques de constitution des sciences. L’interdisciplinarité y devient nécessaire. L’épistémologie génétique devient une discipline en 1955 avec la fondation du Centre international d’épistémologie génétique, qui cherchera à répondre aux problèmes de constitution des sciences par l’étude des processus qui sous-tendent le développement des notions chez l’enfant et dans les sciences. Bénéficiant de l’approche génétique et expérimentale sur les processus de connaissance, les solutions que l’épistémologie génétique apporte aux problèmes des fondements des sciences sont différentes des réponses traditionnelles de la philosophie des sciences, et se présentent comme un tertium, une troisième voie constructiviste.

Photo de Florence Cornu-Windisch. Sérier: une activité présente chez l’enfant comme dans les sciences

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