Enseignements de niveau Bachelor, Master ou Doctorat


Bilan semestre de printemps 2022

L’enseignement de ce cours s’est déroulé au semestre de printemps 2022, à raison de deux heures par semaine. L’essentielle des thématiques déjà abordées en 2021 ont été gardées, soit le droit de la famille, le harcèlement sexuel au travail, le droit d’asile, les frontières du droit international, les violences sexuelles, les mesures de protection de l’adulte, et avons ajouté celles de la nouvelle procédure en modification du sexe à l’état civil ainsi que des femmes incarcérées en Suisse. Deux intervenant-es différent-es présentaient à nouveau chaque séance permettant ainsi une approche trans- et interdisciplinaire entre les sciences sociales et le droit de ces thématiques. Par ailleurs, trois séances d’« ateliers interactifs » ont été également introduites afin que les étudiant-es puissent développer/mettre en pratique les outils méthodologiques permettant d’appliquer une perspective de genre et des sexualités. Ceux-ci ont porté sur l’analyse de discours, l’analyse des rapports de pouvoirs à partir de matériaux empiriques et enfin sur la réécriture féministe de jugements.

Au total, 14 intervenant-es ont participé à ce cours (Stéphanie Perez Rodrigo, Justine Barton, Jean-Sébastien Blanc, Dre Bérénice Schramm, Dre Lena Holzer, Manon Beury, Alecs Recher, Prof. Karine Lempen, Dre Isabel Boni-Le Goff, Prof. Marie-Laure Papaux van Delden, Dre Fiona Friedli, Dre Anne Perriard, Dr Jonathan Miaz, Dre Nesa Zimmermann), 23 étudiant-es ont participé à l’enseignement et 21 se sont présenté-es à l’examen.

L’évaluation par les étudiant-es organisée par ADEVEN était à nouveau très positive, comme en 2021, notamment concernant l’introduction des « ateliers interactifs ». L’approche interdisciplinaire, la diversité des intervenant-es et la richesse de leur présentation sont des éléments qui ont à nouveau été remarqués. Pour le semestre 2023, il a été decidé de prolonger d’une demi-heure les séances afin d’accorder plus de temps à l’interaction et à la discussion entre étudiant-es et intervenant-es.

  • Michelle Cottier, Professeure ordinaire au département de droit civil (en congé académique 2021-2022)
  • Marylène Lieber, Professeure ordinaire à l’Institut des études genre
  • Cécile Greset, Chargée d'enseignement et collaboratrice scientifique à Institut des études genre. Contact: Cécile Greset
Le but de ce cours est de développer une approche trans- et interdisciplinaire entre le droit et les sciences sociales, et ce, dans une perspective de genre et des sexualités.

Plus particulièrement encore, il s'agit de faire dialoguer ces disciplines afin de développer une analyse inclusive et critique du droit en mobilisant les acquis des études féministes, post/décoloniales, queer, des disability studies,  et de développer des outils méthodologiques pour ce faire.

Les problématiques abordées seront notamment les suivantes :

Comment le droit est-il façonné par les intersections de genre, de sexualités, d’ethnicité, de race, de classe, d’âge et de religion ; par exemple dans le contexte du droit des migrations ou de la législation régissant les mesures de protection de l'adulte? Quels instruments juridiques existent au niveau national et international dans la lutte contre les discriminations, quelle est leur utilité, quelles sont leurs limites ? Comment le droit participe-t-il à la production d’altérités et à la vulnérabilisation de certains corps ; par exemple des victimes de violences sexuelles et des personnes ne correspondant pas aux normes de l’hétérosexualité et de binarité du sexe ? Quels sont les débats, les controverses et les contributions des différentes théories juridiques féministes et des approches de genre et des sexualités à la théorie générale du droit et aux différentes disciplines juridiques (droit du travail, droit de la famille, droit international, etc.) ?

Les onze premières séances seront chacune dispensées par deux intervenant-x-e-s différent-x-e-s (l'un-x-e ayant une spécialisation en droit et l’autre en sciences sociales). Les deux dernières séances seront, quant à elles, dédiées aux travaux personnels des étudiant-x-e-s, qui pourront développer leur propre analyse critique du droit à l’aide des éléments théoriques et méthodologiques abordés en cours.

Quant au contenu, deux séances seront consacrées à introduire la perspective de genre et des sexualités en droit, six à adopter cette approche critique en lien avec des thématiques spécifiques et trois séances, qui prendront la forme d'ateliers interactifs, à développer/mettre en pratique des outils méthodologiques pour l'application d'une telle approche.

  • Développer une approche trans- et interdisciplinaire entre le droit et les sciences sociales ;
  • Permettre aux étudiant-x-e-s d’acquérir des connaissances dans le domaine notamment des théories de genre, féministes, post/décoloniale et queer du droit ;
  • Outiller les étudiant-x-e-s avec des méthodes d’analyse et de lecture du droit (législation, jurisprudence, doctrine) dans une perspective de genre et des sexualités notamment ;
  • Permettre aux étudiant-x-e-s de profiter des « expériences de terrain » de juristes et/ou de sociologues mobilisant une perspective critique, autour de thèmes choisis ;
  • Permettre aux étudiant-x-e-s de faire usage de leurs nouvelles connaissances théoriques et méthodologiques en développant une critique juridique au travers de l’analyse d’une loi, d’une jurisprudence ou de toute autre proposition pertinente.

Programme du cours

Intervenantes :

  • Marylène Lieber, Professeure, Directrice de l’Institut des études genre, Université de Genève
  • Stéphanie Perez Rodrigo, Assistante, Institut des études genre, Université de Genève

Intervenantes :

  • Stéphanie Perez Rodrigo, Assistante, Institut des études genre, Université de Genève
  • Cécile Greset, Chargée d’enseignement et Collaboratrice scientifique à l'Institut des études genre, Université de Genève

Intervenant-es :

  • Justine Barton, Assistante et doctorante au Département de droit pénal, Université de Genève
  • Jean-Sébastien Blanc, Collaborateur scientifique et doctorant, Institut des études genre, Université de Genève

Descriptif :
Les femmes détenues en Suisse ne représentent que 5,7% de la population carcérale : un faible pourcentage qui contribue à rendre invisible la réalité de leur détention. Le cadre juridique, peu disert sur la prise en charge des femmes incarcérées, révèle en creux cette relégation au second plan. Depuis 2011, cependant, avec l’adoption des Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes (« Règles de Bangkok »), la réalité des femmes détenues a gagné en visibilité, même si cela ne va pas sans une certaine essentialisation de leurs besoins. Dans une perspective critique alliant aspects juridiques et sociologiques, ce cours propose d’appréhender aussi bien les effets du cadre normatif et du contrôle social exercé par l’institution carcérale que la matérialité même de la détention des femmes.

Intervenantes :

  • Bérénice Schramm, Professeure asssistante, Université de BAU, Istanbul
  • Lena Holzer, Chercheure affiliée au Centre Genre de l'Institut de hautes études internationales et du développement, Genève

Descriptif:
Le droit international contemporain est produit de son histoire. Le penser d’un point de vue critique exige, dans une approche féministe post-coloniale et décoloniale, de mettre au jour ses contrepoints fondateurs. La présente séance de séminaire s’y intéressera à l’aide d’une notion essentielle de la discipline (sur la base notamment des travaux séminaux de Charlesworth, Chinkin et Wright) et de la pensée critique: celle de frontière.
Il s’agira ainsi de prendre véritablement acte des frontières physiques, politiques, juridiques et discursives sur lesquelles le droit international repose. Par-delà ces frontières, on apercevra alors d’autant mieux ces Autres dominé·e·s, racisé·e·s, sexualisé·e·s ou encore occupé·e·s qu’il produit malgré/du fait de sa rhétorique utopique de progrès (paix et développement).  

Intervenantes :

  • Bérénice Schramm, Professeure asssistante, Université de BAU, Istanbul
  • Manon Beury, Doctorante, Institut de hautes études internationales et du développement, Genève

Descriptif:
Réinventer la substance du droit international à l’aune (intersectionnelle) du genre est une chose. Réformer la manière dont il est mis en œuvre, notamment par les cours et tribunaux internationaux, en est une autre. Si le droit international positif n’est pas encore féministe, malgré des initiatives allant dans ce sens, peut-être qu’une méthode féministe d’interprétation de celui-ci serait une solution intermédiaire et/ou complémentaire de la réforme (voire révolution) trop lentement engagée.
L’atelier sera l’occasion de présenter la contribution originale des récents projets académiques de réécriture féministe de jugements internationaux. Quoique plus symboliques que positifs, ces projets font toutefois entendre d’autres versions plus justes de la justice passée et, ce faisant, peuvent inspirer les praticien-ne-s actuel-le-s et futur-e-s. L’atelier permettra aussi aux étudiant-e-s, sur la base d’une affaire réelle, de s’exercer à la méthode féministe de réécriture des jugements internationaux.

Intervenantes :

  • Karine Lempen, Professeure de droit du travail, Université de Genève
  • Isabel Boni-Le Goff, Chargée de cours, Institut des études genre, Université de Genève et Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris 8

Descriptif:
Le cours vise à susciter la réflexion sur la notion de harcèlement sexuel au travail. Les exemples donnés sont tirés de recherches menées dans les disciplines du droit et de la sociologie.

Intervenant-es :

  • Nesa Zimmermann, Maître assistante au département de droit public et co-responsable de la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables, Université de Genève
  • Jonathan Miaz, Chercheur FNS senior et chargé de cours, Université de Lausanne

Descriptif:

Cette séance propose une analyse en termes de genre du droit et de la politique d'asile suisse. Elle questionnera notamment la dimension androcentrée et hétéronormative du droit d'asile. Elle portera notamment sur les obligations découlant du droit international, la reconnaissance progressive de «persécutions liées au genre» par le Secrétariat d'État aux migrations (SEM), sur les dimensions de genre dans l'instruction des demandes d'asile et sur l'analyse d'arrêts du Tribunal administratif fédéral (TAF).

Intervenant-es :

  • Alecs Recher, Mlaw, pédagogue curatif et responsable du service juridique de Transgender Network Switzerland (TGNS)
  • Stéphanie Perez Rodrigo, assistante, Institut des études genre, Université de Genève
  • Cécile Greset, chargée d’enseignement, Institut des études genre, Université de Genève

Descriptif:
Cet atelier portera sur la réforme liée au changement de sexe à l’état civil qui est entrée en vigueur le 1er janvier de cette année. Dans ce cadre, nous vous proposons d’analyser les discours contenus dans les documents officiels émis par les autorités exécutive et législative fédérales (tels que message du Conseil fédéral et débats parlementaires) à propos notamment de leur volonté de maintenir la binarité des genres et d’instaurer une procédure fondée sur l’autodétermination. Nous pourrons alors examiner quel ordre sexué est véhiculé par de tels discours (comment le genre et le sexe sont appréhendés ?) ainsi que la manière dont l’identité de genre est perçue par les autorités (élément laissé à la libre disposition de la personne concernée ou possible intervention d’un tiers ?).

Intervenantes :

  • Marie-Laure Papaux van Delden, Professeure de droit civil, Université de Genève
  • Fiona Friedli, Assistante-diplômée en science politique, Centre de recherche sur l'action politique (CRAPUL), Université de Lausanne

Descriptif:

1) Unions formelles et informelles en droit suisse: Donner un aperçu de la manière dont le législateur traite les différentes configurations familiales, en mettant en évidence les inégalités qui subsistent.

2) Droits et responsabilités en qualité de parents : autorité parentale, garde, prise en charge de l’enfant et relations personnelles : Focalisation sur les aspects non patrimoniaux des droits parentaux, en expliquant leur portée respective et l’impact des inégalités de genre sous le prisme de la parentalité devenue le statut privilégié comme un temps l’institution matrimoniale l’a été, l’indissolution du couple conjugal étant transposée à celle du couple parental.

3) Statuer sur le sort de l’enfant à la suite d’un divorce et en dehors du mariage : Illustrations à partir des pratiques ordinaires de la justice.

Intervenantes :

  • Marylène Lieber, Professeure, Directrice de l’Institut des études genre, Université de Genève
  • Cécile Greset, Chargée d’enseignement et Collaboratrice scientifique à l'Institut des études genre, Université de Genève

Descriptif:
À partir de l’analyse de matériaux empiriques tirés d’une recherche en cours à Genève, il s’agira de faire émerger, d’une part, les logiques professionnelles et juridiques qui rendent difficile la prise en charge, dans la chaîne pénale, des violences sexuelles (articles 189 et 190 du Code pénal). Et d’autre part, les éléments silencés par la procédure pénale, qui font eux aussi obstacle à une protection effective des personnes victimes de ces violences.

Intervenant-es :

  • Anne Perriard, Ph. D., Adjointe scientifique, Haute école genevoise de travail social (HETS)
  • Cécile Greset, Chargée d’enseignement et Collaboratrice scientifique à l'Institut des études genre, Université de Genève

Descriptif:
Comment analyser les rapports de pouvoir ? Comment les repérer dans la pratique du droit ? Cet atelier portera sur l’analyse de données empiriques plurielles issues d'une recherche menée dans le domaine de la protection de l'adulte. À partir de cette analyse, nous vous proposerons des outils permettant de mettre en lumière les rapports de pouvoir qui peuvent se jouer dans la mise en œuvre du droit. Cet atelier sera aussi l’occasion de réfléchir aux effets de notre position située sur l’analyse produite, et ce, dans le but de prendre conscience de certains biais de recherche qui peuvent toustes nous traverser.

  • 17 mai 2022: Séance consacrée au travail écrit (étudiant-x-e-s)
  • 24 mai 2022: Séance consacrée au travail écrit (étudiant-x-e-s)