Suite à l'obtention d'une licence en Sciences humaines et sociales, Aline Nanko Samaké a suivi une formation en relations internationales et s’est spécialisée sur les questions humanitaires. Après quelques expériences professionnelles aux côtés d’organisations internationales à Paris et en République démocratique du Congo, elle décide reprendre ses études à l’Université de Genève en Master en études africaines. 

Tout au long de son parcours universitaire, professionnel et militant, Aline Nanko Samaké a travaillé sur les questions relatives au genre, à la sexualité et à la santé en Afrique de l’Ouest et du Centre. C’est aujourd’hui des thématiques qu'elle continue d’explorer comme candidate au doctorat au sein du projet « Unruly’ Spaces: Public Space, Society and Politics in Urban Africa » dirigé par la Docteure Stéphanie Perazzone et financé par le FNS. 

Les pratiques et représentations urbaines, émanant de l’État ou plus diffuses dans les imaginaires collectifs, produisent des espaces urbains plus ou moins hostiles aux personnes en fonction de leur genre et/ou de leur sexualité. Au travers l’exclusion spatiale des corps – sociaux et biologiques – s'écartant des définitions communément acceptées du genre et de la sexualité (ici appelées « sexualités dissidentes »), les normes étatiques et sociales sont à l'origine d'une géographie morale aboutissant à un contrôle des expressions et représentations sexuelles dans l'espace urbain. Qu'en est-il à Kinshasa (République démocratique du Congo) et Abidjan (Côte d'Ivoire), deux villes africaines post-coloniales marquées par des conflits récents, une expansion urbaine et démographique importante et de fortes inégalités donnant lieu à des revendications sociales multiples ?

À partir d'une méthodologie participative mêlant outils et approches de la sociologie politique et de l'anthropologie, cette thèse s'intéresse aux interdépendances existantes entre les sexualités et les espaces urbains. En articulant ces notions à celle de citoyenneté, ce travail explore la manière dont la « citoyenneté sexuelle » et le « droit à la ville » dialoguent à partir de logiques de coopération/compétition. Afin de penser les dimensions spatiales et politiques des sexualités à partir de contextes africains dans une perspective décoloniale, féministe et queer, la question de recherche est - pour l'instant - la suivante : Dans quelle mesure le droit à la ville des « sexualités dissidentes » participe à (re)façonner les espaces urbains à Kinshasa et Abidjan ?

Aline Nanko Samaké - Email