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Quel est le véritable rôle de l'épigénétique sur la fonction du génome humain?

Le séquençage du premier génome humain, en 2001, a soulevé de nombreuses nouvelles questions qui restent sans réponse. Par exemple, pourquoi l’apparence physique des vrais jumeaux est-elle légèrement différente et pourquoi ne sont-ils pas égaux face à la maladie? C’est là que l’épigénétique entre en jeu. En effet, selon certaines hypothèses, des facteurs tels que notre environnement ou nos histoires personnelles pourraient affecter chimiquement l’expression de nos gènes sans pour autant modifier la séquence de l’ADN. Bien que l’épigénétique ait récemment bénéficié d’une attention toute particulière, son rôle et ses effets demeurent méconnus. Des scientifiques de l’Université de Genève (UNIGE), de l’Université de Lausanne (UNIL) et de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) ont analysé la relation et les interactions entre le génome d’une personne et son épigénome. Cette analyse fournit des indices quant au rôle joué par l’épigénétique sur les caractéristiques humaines et la prédisposition aux maladies. Elle sera publiée prochainement dans la version en ligne de la revue Science.

Dirigé par Emmanouil Dermitzakis, professeur Louis-Jeantet à la Faculté de médecine de l’UNIGE, les professeurs Alexandre Reymond et Nouria Hernandez de l’UNIL et le professeur Bart Deplancke de l’EPFL, un groupe de scientifiques a examiné et comparé le génome et l’épigénome séquencés de parents et de leurs enfants. «Nous avons été surpris d’observer une telle diversité épigénétique parmi les individus», explique le professeur Deplancke.

Les chercheurs ont découvert qu’une grande partie des différences épigénétiques entre les personnes résulte, en réalité, des différences de séquence de l’ADN. Jusqu’à présent, l’épigénome, dont l’importance était comparable à celle de la séquence du génome, était considéré comme l’une des explications majeures des différences entre les individus.

Cette étude met en lumière le rôle relativement mineur des modifications épigénétiques sur l’expression des gènes, contrairement aux hypothèses qui avaient été formulées dans le passé. «Ces travaux révèlent que les modifications épigénétiques sont plus susceptibles d’être un indicateur plutôt qu’une des causes des interactions moléculaires sur l’ADN», déclare le professeur Dermitzakis.

De tels résultats nuancent l’influence des modifications épigénétiques sur les différences entre les individus. Si l’épigénome peut se révéler être un biomarqueur important pour la prédisposition aux maladies et leur évolution, il est probablement peu pertinent de le cibler par des interventions thérapeutiques.

Contacts

Emmanouil Dermitzakis, tél. +41 78 882 79 22

16 oct. 2013

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