Les fréquences de vibration sont évaluées par "single point" en utilisant les vecteurs de déplacement de tous les atomes concernés, fournis par un calcul préliminaire du GAUSSIAN, ce qui évite le problème posé par les coordonnées normales. Cette méthode, bien que donnant d'excellents résultats, comporte l'inconvénient de nécessiter un calcul préliminaire complet des fréquences (avant l'ajout des charges ponctuelles), mais une méthode semi-empirique plus rapide peut néanmoins être utilisée à cet effet.
L'idée est d'utiliser, pour le calcul des fréquences avec les charges ponctuelles, les vecteurs de déplacement associés aux modes normaux obtenus lors d'un calcul préliminaire (sans les charges ponctuelles). La géométrie utilisée lors du calcul de ces fréquences est celle correspondant au système seul (sans les charges) et il faut donc que celle-ci ne soit pas trop influencée par la présence de ces dernières.
Des calculs des fréquences de vibration de petites molécules organiques simples ainsi que du catéchol ont été effectués en préliminaire afin de tester cette méthode et d'écrire un programme permettant d'automatiser la procédure (tous les calculs ont été effectués au niveau HF / 3-21G).
L'équation générale décrivant le déplacement pour un système à n masses mi oscillant autour d'une géométrie d'équilibre (petites oscillations) est :
où est le vecteur de déplacement, est le déplacement de la i-ème masse (en coordonnées cartesiennes si telle est le cas pour ), wL la fréquence, et L dénote un mode normal particulier. Dès lors, un mode particulier L est choisit.
La dérivée seconde par rapport au temps est donnée par :
et l'expression générale pour une force est :
où ki est la constante de force. La loi de Newton: conduit au système à N équations suivant :
qui peut être écrit :
En multipliant de chaque côté par le déplacement associé , et en additionnant le tout, on obtient alors :
ce qui peut être divisé par un facteur de normalisation , soit :
Différentes notations peuvent être introduites :
et l'équation se simplifie alors :
qui est une expression similaire à la loi de Hook à une dimension :
La masse effective meff peut être calculée losque le mode normal L est connu :
et kL peut être tirée des énergies données correspondants aux déplacements à partir de "single points" pour un mode normal L :
Ep est l'énergie potentielle correspondant au déplacement DrL du mode normal L :
Ep(DrL)2+bDrL+c=0
Les vecteurs de déplacements peuvent être obtenus par une étude de fréquence préalable: « Gaussian », « ADF », ou être estimés d'après des règles de symétrie et de conservation du centre de masse.
La procédure utilisée pour la méthode par "single points" a été facilitée grâce à quelques programmes écrit en FORTRAN. Les coordonnées de la molécule optimisée et les vecteurs de déplacement sont copiées respectivement dans un fichier «coor» et un fichier «depl» que le programme «Format_nm» va lire et transformer afin que les informations puissent être utilisées par le programme «AutoInput» écrit par le Docteur Gilardoni. Ce programme permet de générer automatiquement tous les fichiers d'input pour le « GAUSSIAN » (pour chaque mode de vibration normal) correspondant aux déplacements des différents atomes selon les modes normaux d'un facteur de 0,05. Un script («g92_submit») permet alors de lancer automatiquement les calculs sur les stations de travail.
La courbe d'énergie potentielle ainsi obtenue par "single point" est ensuite affinée à l'aide du programme «Fit» qui recalcule les points (à partir des coefficients obtenus à l'aide d'une regression polynômiale du 8ème degré), puis la fréquence est calculée par le programme «AutoFreq» qui teste automatiquement l'anharmonicité de la courbe et ne tient compte que des points contenus dans l'intervalle harmonique (la masse réduite est calculée à l'aide de la formule utilisée par le GAUSSIAN et correspond au mode normal considéré).
La nouvelle courbe d'énergie potentielle obtenue permet d'en tirer la fréquence (ci après, l'exemple du catéchol) :
Le calcul des fréquences par la méthode des single points (seconde méthode) conduit à des résultats satisfaisants. L'approximation faite (déplacement des atomes du méthoxyle uniquement) est assez correcte car les atomes de la surface peuvent être considérés comme étant immobiles (la méthode néglige cependant les couplages qu'il pourrait y avoir entre les différents modes vibrationnels du méthoxyle).
En résumé:
On peut constater que l'erreur commise entre les valeurs calculées et l'expérience est systématiquement plus faible que pour le calcul des fréquences de vibration de manière analytique (en mode automatique par le « GAUSSIAN »).
Remarque : Les différences entre la méthode par « single points » et la méthode « automatique » sont dues au fait que dans le premier cas seuls les modes vibrationnels du méthoxyle sont considérés alors que dans le second, le mouvement de ces atomes est couplé à celui des atomes du cluster (les atomes d'aluminium et d'oxygène de la surface de g-alumine).