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Katalin Karikó est vice-présidente senior de BioNTech SE. Elle y a débuté sa carrière en 2013. Elle est également professeure à l'Université de Szeged, où elle a obtenu son doctorat en biochimie en 1982, et professeure adjointe à la Perelman School of Medicine de l'Université de Pennsylvanie (1989-2013).

Depuis quatre décennies, ses recherches se concentrent sur les mécanismes de l'ARN-messager dans le but de développer des ARNm transcrits in vitro pour un usage thérapeutique. Elle a étudié l'activation immunitaire de l'ARN-messager et co-découvert le fait que les modifications nucléosidiques suppriment l'immunogénicité de l'ARN. Ces travaux révolutionnaires ont ouvert la voie à l'utilisation thérapeutique de l'ARNm. Les brevets qu'elle a déposés avec Drew Weissman  sur l’incorporation d’uridines modifiées dans l’ARNm sont désormais utilisés pour créer les vaccins ARN du COVID-19, développés par BioNTech/Pfizer et Moderna.

Ses recherches ont été récompensées par de nombreux prix, dont la médaille Reichstein, le prix Princesse Asturias, le prix Gairdner, le prix Japon, le prix Paul Ehrlich, le prix Louis-Jeantet de médecine, le prix Breakthrough et le prix Lasker.

Susan M. Gasser a obtenu son Bachelor of Arts à l'Université de Chicago avec une thèse en biophysique et son doctorat en biochimie à l'Université de Bâle en 1982. Son laboratoire est établi à l'Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer (ISREC) depuis 1986, concentrant son travail sur l'organisation de la chromatine dans l’extinction des gènes et durant le stress de réplication. En 2001, elle devient professeure au Département de biologie moléculaire de l'Université de Genève, où elle a étendu l'utilisation de la microscopie à haute résolution pour étudier l'organisation nucléaire et la dynamique du génome. De 2004 à 2019, elle a été directrice de l'Institut Friedrich Miescher pour la recherche biomédicale à Bâle, où elle a poursuivi un programme de recherche actif en épigénétique jusqu'à la mi-2021. En parallèle, elle a été professeure de biologie moléculaire à l'Université de Bâle. Depuis janvier 2021, Susan Gasser est professeure invitée à l'Université de Lausanne et directrice de la Fondation ISREC, où elle participe à la création du nouvel institut AGORA de recherche translationnelle sur le cancer.

En Suisse, Susan M. Gasser a reçu le prix national Latsis, le prix Friedrich Miescher et le prix Otto Naegeli pour la promotion de la recherche médicale. Elle a participé à de nombreux comités d'examen et comités consultatifs en Suisse, en Europe et au Japon, et siège actuellement au Conseil des EPF, au Conseil suisse de la science et est membre du Conseil d'administration d'UCB S.A. Elle a activement promu les carrières des femmes scientifiques en Europe et au Japon.

Susan Goldin-Meadow est la Beardsley Ruml Distinguished Service professeure aux départements de psychologie et de développement humain comparé de l'Université de Chicago.  Sa carrière de chercheuse a débuté à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève alors qu'elle était étudiante dans le cadre du programme à l'étranger du Smith College. Ses recherches portent sur les fondements les plus élémentaires du langage et de la pensée et de leur développement au cours de la petite enfance. Les recherches de la professeure Goldin-Meadow ont notamment permis de comprendre comment les gestes spontanés des apprenant-es peuvent révéler leur aptitude à comprendre et intégrer le langage mais aussi les mathématiques et les concepts scientifiques. 

La professeure Goldin-Meadow fut la fondatrice et rédactrice en chef de la revue scientifique Language Learning and Development. Elle a été présidente de l'International Society for Gesture Studies et préside actuellement la Cognitive Development Society, la Cognitive Science Society et l'Association for Psychological Society. Elle est lauréate d’une bourse Guggenheim, du prix William James de l'APS et du prix Rumelhart pour ses contributions aux fondements théoriques de la cognition humaine. Elle a été élue à l'Académie américaine des arts et des sciences en 2005 et à l'Académie nationale des sciences en 2020. 

Ananya Roy est professeure d'urbanisme et de géographie et titulaire de la chaire Meyer et Renee Luskin sur l'inégalité et la démocratie à l'Université de Californie (Los Angeles). Elle est la première directrice de l'UCLA Luskin Institute on Inequality and Democracy. Elle était auparavant professeure d’urbanisme et titulaire d'une chaire sur la pauvreté mondiale à l'université de Californie à Berkeley.

Ananya Roy est une figure majeure des études urbaines critiques. Ses premiers travaux portaient sur la pauvreté et l’informalité urbaine à partir du cas des bidonvilles indiens. En s’inspirant des études subalternes, postcoloniales et féministes, et à partir de méthodes ethnographiques, Ananya Roy a donné la voix aux habitants déplacés et dépossédés et mis en lumière leurs pratiques subalternes dans un contexte d’accumulation capitaliste. Pionnières, les recherches d’Ananya Roy ont permis de renouveler les théories urbaines en partant des villes du Sud Global. Elle a également permis de renouveler les pratiques d’enseignement à travers son cours sur la Pauvreté Globale (#GlobalPOV) très populaire et largement suivi et diffusé en ligne.

Actuellement, Ananya Roy dirige un réseau sur l’injustice et la précarité en matière de logement dans les villes américaines. Elle analyse les processus de ségrégation et de criminalisation de la pauvreté des communautés de couleur face à l’accès au logement. Avec des collègues de l'UCLA, la chercheuse dirige également un séminaire sur les espaces sanctuaires (Sanctuary Spaces) qui s'intéresse à la place des communautés raciales dans la démocratie libérale. Elle écrit régulièrement sur la nécessité pour les urbanistes, architectes et ingénieurs de s'engager politiquement, dans leurs pratiques et choix de projets.

A plusieurs reprises durant l’année 2020, l’Université a pu compter sur un remarquable élan de générosité de la part de ses donateurs et donatrices, pour la soutenir dans les aides d’urgences mis en place pour les étudiantes et les étudiants. Plus de mille d’entre elles et eux ont pu bénéficier d’aides, ponctuelles pour régler une facture de médecin ou acquérir un nouvel ordinateur, plus pérennes en cas de perte d’emploi et de loyer à assumer.

Le portrait de celles et ceux qui ont soutenu l’Université durant la crise sanitaire est composite et divers; membres actifs de la communauté universitaire, ancien·ne collaborateur·collaboratrice, ALUMNI essaimés à travers le monde, fondation donatrice ou association, ce sont plus de 750 donateurs et donatrices qui ont contribué de manière substantielle à l’aide d’urgence mise en place durant la crise sanitaire.

Les récipiendaires de la Médaille de l’Université 2022 ont en commun une générosité et une disposition bienveillante à soutenir la jeune génération à mener leurs études dans des conditions de vie décentes et propices à leur réussite.

En 2016, l’Université de Genève ouvre ses portes aux réfugié-es qui ont dû interrompre leurs études dans leur pays d’origine et/ou qui ont déjà achevé un ou plusieurs cycles de formation. Baptisé Horizon académique, ce programme est lancé en partenariat avec le Bureau de l’intégration des étrangers du canton de Genève et avec le soutien de plusieurs fondations privées. Se déclinant en quatre dimensions, Horizon académique renforce l’intégration académique et professionnelle des personnes issues de l’asile et de la migration. Deux années plus tard, le programme s'ouvre aux détenteurs-trices d’un permis B regroupement familial et les personnes de nationalité suisse de retour de l’étranger.
 
Horizon académique est désigné en 2019 comme structure pour la prise en charge des personnes issues de l’asile avec un profil « Hautes études ». Son inscription dans l’Agenda Intégration Suisse (AIS) permet de le pérenniser sur le long terme. En 2020, le programme s’élargit à la HES-SO et à l’IHEID et devient dans le cadre de l’AIS, l’autorité compétente du canton de Genève pour la prise en charge des personnes issues de l’asile avec un profil universitaire.
 
Par souci d’égalité de traitement avec les publics-cible du programme, le Comité de pilotage du programme Horizon académique prend la décision d’ouvrir le programme aux titulaires de permis S impactés par la guerre en Ukraine.

Barry Eichengreen est professeur d’économie de science politique à l’Université de Californie, Berkeley, où il enseigne depuis 1987. Il est également chercheur associé au National Bureau of Economic Research (Cambridge, Massachusetts) et au Centre for Economic Policy Research (Londres, Angleterre). Il est membre de l’Académie américaine des arts et des sciences (promotion 1997). De 2004 à 2020, il a été l’organisateur du groupe Bellagio, composé d’universitaires et de fonctionnaires. Il est chroniqueur mensuel régulier pour Project Syndicate.

Barry Eichengreen a reçu le prix Jonathan R.T. Hughes de l’Economic History Association pour l’excellence de son enseignement en 2002 et le Distinguished Teaching Award de la division des sciences sociales de l’Université de Californie à Berkeley en 2004. Il est docteur honoris causa de l’Université américaine de Paris et lauréat 2010 du prix Schumpeter de la Société internationale Schumpeter. Il a été désigné comme l’un des 100 principaux penseurs mondiaux par le magazine Foreign Policy en 2011. Il a été président de l’Economic History Association (année universitaire 2010-2011).

Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Paris (Lettres, 2011-2015) et Visiting & Teaching Fellow à l’Université Harvard entre 2014 et 2015, Marie Kondrat est docteure en Littérature générale et comparée de l’Université de Genève et de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Issue d’une famille francophone, elle a débuté ses études en langues et littératures française et anglaise à l’Université Nationale de Kiev en 2006, puis au Collège Universitaire Français de Moscou en littérature et sociologie (2009-2011), avant de poursuivre son cursus académique à Paris.

Sa thèse, intitulée Le Hors-champ : extensions d’un lieu (2021), établit le « hors-champ » comme concept autonome à l’interface entre théorie littéraire, esthétique du cinéma et pensée contemporaine de l’image. Elle a publié de nombreux articles dans le domaine de l’intermédialité et conduit plusieurs séminaires au sein du Programme de littérature comparée (Département de langue et de littérature françaises modernes) de l’UNIGE.