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Le droit pénal: pour quoi faire?

Juriste de formation, avocat et docteur en droit, Christian-Nils Robert a publié de nombreux articles dans des disciplines diverses, non exclusivement juridiques, et dispersés dans des revues francophones, pour l’essentiel non numérisés. Ses réflexions sont souvent aux limites du droit, et il a fréquenté des champs disciplinaires professionnels et de recherche très variés. Plusieurs perspectives, parmi ses réflexions, lui ont permis d’initier des pratiques nouvelles dans le domaine socio-éducatif, de dispenser un enseignement critique du droit pénal et de mener des recherches aboutissant à des conclusions originales dans le domaine de la sociologie de la criminalité. 

Invité à célébrer le bicentenaire de l’abolition de la peine de mort en France, il y plaida, sous les ors de l’Assemblée Nationale, l’abolition du droit pénal. En 1970, il se permit de critiquer un arrêt imprudent du Tribunal Fédéral en matière de stupéfiants. Le droit pénal lui parut d’emblée pas très judicieux non plus en matière de protection de l’environnement et dans le domaine de la répression de certains accidents pour lesquels la prévention doit être prioritaire. Il est prudent de relire ce qu’il a écrit à propos de la plus longue disposition, la plus désuète aussi, du code pénal, concernant la pornographie. Enfin, sur bien des initiatives législatives, nationales et internationales, les illusions d’une politique criminelle sont mises en évidence quotidiennement, par exemple en délinquance d’affaires où la culpabilité se monnaye, et dans la poursuite totalement hypothétique de certains crimes qui relèvent de la compétence de la Cour pénal internationale Il s’est donc clairement démarqué de certaines modes, pour les dénoncer, telles que la répression en matière de stupéfiants et, aujourd’hui, la volonté de criminaliser le monde, en multipliant les tribunaux pénaux internationaux. Il a franchi certaines frontières, s’est intéressé à une criminologie déviante, par rapport à celle de ses pères, non reniés pourtant, mais en privilégiant des orientations anthropologiques.

Ces articles, choisis parmi cent autres, méritent d’être republiés. Ils restent d’actualité, car ils font le point, ou esquissent des développement avérés. Il faudrait y ajouter ses travaux dans le domaine de la symbolique judiciaire, pour lequel il a publié deux ouvrages originaux et plusieurs articles évoquant l’histoire de l’allégorie de la Justice.

25 septembre 2024
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