Droit et émotions
Le don d'organes
4 septembre 2009: Journée du CETEL : Emouvoir et persuader pour promouvoir le don d’organes? L’efficacité entre éthique et droit
vendredi 4 septembre 2009
Salle R030
Uni Mail
Centre d’étude, de technique et d’évaluation législatives (CETEL)
Centre interfacultaire en sciences affectives (CISA) Affective Sciences SWISS NATIONAL
PUBLICATION
Présentation
La Suisse est toujours en pénurie en matière de don d’organes, en dépit de l’entrée en vigueur de la loi fédérale sur la transplantation qui a pourtant mis un terme aux disparités cantonales. Ce colloque se propose de présenter les différents moyens destinés à promouvoir le don, avec un accent particulier sur le recours stratégique aux émotions et aux techniques de persuasion. Ces outils seront ensuite appréciés tant sous l’aspect de leur efficacité que de leur légitimité en confrontant les différents points de vue politiques, médicaux, juridiques et éthiques. L’ambition du colloque est de contribuer à évaluer la capacité du nouveau régime de la médecine de transplantation en Suisse à initier un changement effectif dans les mentalités et les pratiques relatives au don d’organes et à sa promotion.
Chaque année, des patients décèdent faute d’organes disponibles pour une transplantation. Chacun étant libre de donner ou non ses organes pour le bien d’autrui, l’Etat ne saurait juridiquement contraindre ses concitoyens à faire don d’une partie de leur corps, tant de leur vivant qu’après leur mort. La liberté n’étant pas absolue, la sauvegarde de la santé et de la vie des receveurs potentiels justifie pourtant de mettre sur pied des mesures de promotion du don d’organe.
Cet ouvrage présente les différents moyens affectés à cette promotion, avec un accent particulier sur le recours stratégique aux émotions et à l’usage des techniques de persuasion en psychologie sociale. Les auteurs apprécient ces outils tant sous l’aspect de leur efficacité que de leur légitimité et confrontent les différents points de vue juridiques, politiques, sociologiques, anthropologiques, médicaux et éthiques.
RAPPORT FINAL DROIT ET EMOTIONS SEPTEMBRE 2010
58: | FLÜCKIGER Alexandre, ROTH Robert, ROBERT Christian-Nils, Rapport final Droit et émotions - Le rôle des émotions dans les processus de régulation juridique et sociale |
L'Université de Genève abrite un pôle de recherche national (PNR) consacré aux sciences affectives et piloté par le professeur Klaus Scherer de la Faculté de psychologie. Ce nouveau programme de recherche national regroupe douze équipes provenant de cinq universités suisses. Fédérés par le rôle de l'affect, de l'émotion, les thèmes abordés mobilisent des disciplines aussi diverses que la neurologie, la psychologie, le droit, l'économie, la philosophie ou l'histoire des religions.
C'est dans ce cadre que le CETEL a présenté un projet intitulé « Le rôle des émotions dans les processus de régulation juridique et sociale », projet qui a été accepté et dont les travaux ont débuté en octobre 2005.
Si le droit est fortement ancré dans la rationalité, il n'en est pas moins perméable aux émotions, sentiments prégnants dans le monde contemporain et auxquels les sciences sociales portent une attention accrue pour tenter de déterminer dans quelle mesure ils sont constitutifs de l'ordre social et de ses tensions.
Plus précisément le projet du CETEL est d'analyser de près la place et le rôle des émotions dans le cadre des transformations actuelles des modes de régulation juridique. A ce titre il est prévu de centrer l'étude sur deux axes principaux :
* Le premier concerne le droit comme produit émotionnel, et à ce titre nous étudierons la montée en puissance de la victime comme sujet de droit dans la sphère pénale.
* Le second porte sur les émotions comme moyen de régulation des comportements sociaux, et dans cette optique nous étudierons les campagnes de promotion du don d'organes, campagnes qui ne prennent pas appui sur des normes contraignantes mais sur des dispositifs d'incitation et d'information. Cela sera ainsi l'occasion de voir de plus près les mécanismes de ce qu'il est coutume aujourd'hui d'appeler la « soft law ».
Les techniques de recherche combineront l'analyse législative et les méthodes issues des sciences sociales (entretiens, analyses de discours et de contenu).
Séminaire introductif du 25 novembre 2005 :
L'équipe de travail comprend les trois professeurs Alexandre Flückiger, Christian-Nils Robert et Robert Roth, Raphaël Hammer, coordinateur, sociologue et chargé d'enseignement, Milena Abbiati, psychologue et deux assistants de recherche engagés pour ce projet : Mina Rauschenbach, psychologue et Sébastien Hauger, juriste.
Pour plus d'informations sur le PNR en sciences affectives :
Articles parus dans le journal Campus :
http://www.unige.ch/presse/campus/pdf/c76/dossier.pdf