La crue de l'Arve est-elle une conséquence du réchauffement ? Un article dans "La Tribune"

Descendant directement du massif du Mont-Blanc, l'Arve, qui a toujours été tumultueuse, n'est contenue par aucun barrage. La fonte des glaciers n'arrange rien. Toutefois, d'après Anthony Lehmann, professeur à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UNIGE, il faut être prudent si on veut établir un lien entre le changement climatique et la crue de l'Arve qui a eu lieu récemment. Pour le chercheur, qui a été interviewé par la Tribune de Genève, cette crue n'est pas forcément une conséquence directe du réchauffement : "La météo reste un phénomène fluctuant. Même si le fait d'avoir connu de fortes crues en 2015 et en 2023 doit nous alerter, on ne peut pas exclure qu'il s'agisse d'événements isolés. Pour prouver que c'est lié au changement climatique, il faudrait voir sur le long terme si cela se répète de plus en plus souvent et sur de nombreux bassins versants."

Quoi qu'il en soit, l'alternance d'extrêmes climatiques, entre sécheresses et inondations, préfigure ce que pourrait nous réserver à l'avenir le changement climatique, selon les modèles scientifiques. "Globalement, la tendance est que le débit des cours d'eau baissera de la fin du printemps à la première moitié de l'automne, car il n'est plus soutenu par la fonte de l'enneigement", relève la directrice de l'Institut des sciences de l'environnement, la professeure Géraldine Pflieger. À l'inverse, les débits augmenteront en hiver, car les précipitations tombent davantage sous forme de pluie et moins sous forme de neige." Le cas de l'Arve est toutefois particulier : "Elle peut aussi connaître des crues estivales, dans un contexte global de sécheresse, suite à des orages ou de fortes chaleurs qui provoquent une fonte soudaine de l'enneigement ou des glaciers."

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire l'article publié le 17 novembre 2023 dans la Tribune de Genève.