Article d'opinion dans "Le Temps" : Un monde commun à la COP28 ?

Les conférences sur les changements climatiques (COP) organisées chaque automne ont-elles une quelconque utilité, au vu des dérèglements climatiques aux conséquences déjà catastrophiques et des émissions dont la courbe ne semble pas s'infléchir ?" Telle était la question que s'était posée Géraldine Pflieger dans un article d'opinion publié dans Le Temps le 28 novembre 2023. La directrice de l'Institut des sciences de l'environnement de l'UNIGE concluait son article en soulignant que les enjeux sont trop importants pour qu'on puisse se passer des COP : "Si complexe soit-elle, la quête d'une réponse planétaire aux dérèglements est pour autant essentielle. Même si les résultats peuvent à bien des égards être jugés comme largement insuffisants, l'abandon de la délibération serait bien pire encore et ouvrirait la voie à des trajectoires climatiques totalement débridées. Nous n'avons donc d'autres choix que de négocier entre entités qui ne partagent pas les mêmes intérêts et la même vision du monde pour parvenir à une orientation générale sur l'avenir de la planète."

Dans un nouvel article d'opinion publié le 5 décembre 2023 par le même journal (accès pour les personnes abonnées), Géraldine Pflieger nous invite à regarder de plus près comment fonctionne – ou pas – cette nécessaire délibération entre des entités différentes. Lors des COP, divisions et tensions semblent dominer, et Géraldine Pflieger souligne que "ce n'est pas parce que les dérèglements climatiques unifient notre planète et nous placent face à une réalité commune et implacable qu'ils permettent pour autant de fonder un monde commun. Ces controverses ne peuvent être considérées comme insignifiantes et doivent être prises au sérieux. Les grands enjeux économiques et sociaux pèsent sur les positions." Aussi, "l'enjeu n'est pas d'espérer créer une culture ou un monde social unifié mais de converger vers les plus grands, et non les plus petits, dénominateurs communs".