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Les finances au cœur des négociations à la COP29

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La conférence climatique (COP29) s'est ouverte en Azerbaïdjan dans un contexte international tendu. Les discussions porteront notamment sur la fixation d'un nouvel objectif financier dont les pays vulnérables attendent énormément. Loin d'être secondaire, cette question sous-tend en bonne partie la lutte mondiale contre le réchauffement. Selon l'agenda que se sont fixé les États membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le nouvel objectif financier doit être décidé lors de cette conférence, afin de venir en aide aux pays les plus démunis.

L'Accord de Paris prévoit que soit fixé avant 2025 un nouveau montant chiffré destiné à aider les pays en développement à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique. Ce "nouvel objectif collectif quantifié", ou NCQG selon son sigle anglais, doit remplacer un précédent objectif adopté en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars par an aux pays vulnérables à partir de 2020. Ce seuil n'avait été atteint qu'en 2022, donc avec du retard. Les "aides" actuelles sont par ailleurs critiquées car elles se font en majeure partie sous forme de prêts.

"La fixation d'un nouvel objectif financier international est cruciale pour les négociations climatiques, et, à ce titre, la COP29 est une des plus importantes de ces dernières années", estime dans une interview pour Le Temps la politologue de l'UNIGE Kari De Pryck, qui a fait le déplacement à Bakou dans le cadre de ses recherches. "Il est question ici de restaurer la confiance des pays en développement, qui a été extrêmement érodée ces dernières années, et de donner aux États les fonds nécessaires pour mettre en œuvre leurs mesures climatiques. Il ne sert à rien de se fixer des objectifs de réduction d'émissions ambitieux, si l'on ne se donne pas les moyens d'y parvenir."

Mais on est encore loin du compte : "Il reste énormément de questions ouvertes, souligne Kari De Pryck. Il n'y a même pas de définition acceptée par tous de ce qu'est la finance climatique. Quelle est la part des fonds qui devrait aller à la réduction des émissions de CO2 et à l'adaptation aux effets du réchauffement ? Faut-il comptabiliser les fonds publics uniquement ou aussi ceux issus du secteur privé ? Les prêts ou seulement les dons ? Tous ces points restent à éclaircir."

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, lisez l'article publié dans Le Temps le 9 novembre 2024 (article accessible sur le site web du journal pour les personnes abonnées).

14 novembre 2024
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