Attention, froid devant !

 

Béatrice Laini

 

Ambiance polaire et dépaysement garantis, grâce à David Grann et son récit historique intitulé The White Darkness !

Ce livre relate les périples d’Henry Worsley, un retraité de l’armée britannique qui s’est donné comme projet de partir en Antarctique, sur les traces de son idole de toujours : Ernest Shackleton (1874 – 1922), l’explorateur britannique parti avec son équipage pour le pôle Sud, presque un siècle auparavant.

Cette histoire témoigne avant tout de la volonté à toute épreuve dont a témoigné Henry Worsley lors des deux expéditions qu’il a entreprises au cours de sa vie : en 2008 (en équipe) et en 2015 (en solo). David Grann, journaliste de métier, maîtrise si bien la narration de cette aventure que son récit semble relever de la fiction… alors qu’il s’agit de faits totalement réels ! Le lecteur est conscient qu’il est en train de lire un livre, mais devient presque spectateur d'un documentaire grâce au style à la fois saisissant et technique. D’une importance non négligeable, les photographies (portraits, paysages, lieux clés de l’expédition, etc.) ou les cartes accompagnant le texte permettent d’illustrer les éléments historiques narrés, mais aussi de se représenter les émotions ressenties par les explorateurs face à ces paysages polaires et désertiques.

Ingénieusement entremêlées, deux narrations se succèdent au fil des chapitres : l’une concerne les exploits réalisés par Shackleton lors de sa conquête de l’Antarctique ; l’autre, les expéditions de Worsley sur le même territoire. Ces narrations sont ponctuées par des témoignages, présents sous forme de citations, qui rendent le récit plus vivant encore. On suit alors, de façon détaillée et chronologique, les journées d’Henry Worsley, tel un membre à part entière de l’expédition. Autre particularité notable du récit : celle de tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout, pour le mener à un final inattendu et émouvant.

Ainsi, The White Darkness propose une belle leçon de vie en invitant chacun à rester positif même dans les moments les plus sombres, à poursuivre ses rêves et à ne jamais abandonner ses objectifs. S’il ne fallait retenir qu’une seule phrase de ce livre, ce serait la suivante : « Le succès n’est pas une finalité, l’échec n’est pas une fatalité : c’est le courage de continuer qui compte ».

 

David Grann, The White Darkness, Editions du sous-sol, 2020, 153 pp.

 

Cette critique a été originellement publiée dans les pages du magazine Sept.

Critiques

Cet exercice propose d’expérimenter la critique, en chroniquant des ouvrages contemporains – littéraires ou non. Les critiques ainsi produites ont été publiées par Le Courrier, Sept et La Pépinière.