Seule sur ma barque

 

Anaïs Kovacs

 

Des flots de rêve se déversaient sur moi, j’étais couchée dans mon lit, lasse et sans espoir. Ces rêves… une belle métaphore pour parler de mes angoisses. Ces attentes déçues, inatteignables, qui me frappaient à grands coups, et me plongeaient dans les bas-fonds de mon océan de détresse. J’oscillai entre lassitude et tristesse, et mes larmes ne cessaient de couler, au point de me noyer et de faire disparaitre toute lueur d’espoir. « 5, 4, 3, 2, 1… Madame, la séance est terminée. Êtes-vous parmi nous ? »

 

Des flots de rêve se déversaient sur moi, j’étais couchée dans mon lit, lasse et sans espoir. Ces rêves… une belle métaphore pour parler de ces vagues d’angoisses. Ces attentes déçues, inatteignables, me frappaient à grands coups, et me plongeaient dans les bas-fonds de mon océan de détresse. J’essayais malgré tout de garder la tête hors de l’eau… Ce lit devenait bien trop angoissant face aux responsabilités qui m’attendaient : je me sentais vaciller. J’oscillais entre lassitude et tristesse, et mes larmes ne cessaient de couler, au point de me noyer dans toute cette eau salée. Pourtant, ces rêves n’auraient dû être que des rêves, et non une mer agitée : les miens ne laissaient transparaître aucune lueur d’espoir à travers leurs projections désordonnées. « 5, 4, 3, 2, 1… Madame, la séance est terminée. Êtes-vous parmi nous ? »

 

Des flots de rêve se déversaient sur moi, j’étais couchée dans mon lit, lasse et sans espoir. Ces rêves… une belle métaphore pour parler de ces vagues d’angoisses qui me déconnectaient de toute forme de réalité. Ces attentes déçues, inatteignables, frappaient à grands coups mes illusions. Je me sentais glisser hors du confort de mon lit, et plonger dans les bas-fonds de mon océan de détresse. Toutes ces nuances de bleu, pourtant si jolies dans de beaux rêves, se transformaient en cercles de veines et de cernes quand les angoisses s’en mêlaient. J’essayais malgré tout de garder la tête hors de l’eau… Ce lit me servant de radeau devenait bien trop angoissant face aux responsabilités qui m’attendaient : je me sentais vaciller et l’eau pénétrait la coque de mon bateau. Je flottais tant bien que mal, tout en oscillant entre lassitude et tristesse, et les larmes ne cessaient de couler, jusqu’à me faire sombrer, couler, et disparaître sous toute cette eau salée. Pourtant, ces rêves n’auraient dû être que des rêves, et non une mer agitée qui, vague après vague, me faisait perdre le souffle et la force de nager. Ces rêves, qui ne laissaient transparaître aucune lueur d’espoir à travers leurs projections désordonnées, me rendaient passive. Je les laissais alors se déverser sur mon corps en attendant que la lassitude me quitte et me permette de me reprendre. En attendant ce moment, mon supplice, tel celui de Sisyphe, s’accomplissait encore et encore, jour après jour, vague après vague, et faisait de ma vie un naufrage sans fin :  je tombais à l’eau et me noyais dans les flots. « 5, 4, 3, 2, 1… Madame, la séance est terminée. Êtes-vous parmi nous ? »

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Photo :© Hans

Suites et variations

À la manière de Pierre Senges, il s’agit de poursuivre un incipit donné de Kafka. Comment construire un texte nouveau à partir d’un point de départ imposé ?

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Insomnie
Margaux Gloor

Attrape mes rêves si tu peux
Chiara Glorioso

Seule sur ma barque
Anaïs Kovacs

Mise en abyme
Coralie Leuthold

{½ , 1, 2, ...}
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Histoires d'équidés
Pauline Ruegg