Note d'intention

 

Magali Bossi et Éléonore Devevey

 

Qu’y a-t-il de plus romanesque qu’un manuscrit perdu ?

Ne gagne-t-on pas à parier que les fantômes qui hantent ainsi l’histoire littéraire ne sont jamais définitivement disparus et peuvent à tout moment nous apparaître ?

Et que se passe-t-il lorsqu’un tel écrit refait surface et se met lui-même à raconter ses aventures ?

 

Au cours de l’année 2020-2021, alors que la pandémie familiarisait les humains avec le sentiment d’irréalité, les étudiants-es de l’atelier d’écriture de l’Université de Genève se sont employés-es à écrire l’histoire de « La Chasse spirituelle », poème attribué à Arthur Rimbaud, et dont tous les mystères sont loin d’avoir été levés. Chacun-e en a ainsi restitué un épisode, en embrassant, par solidarité avec les choses censément muettes et les oubliés-es de l’histoire, le point de vue de l’objet. Le cadavre exquis qui en ressort, dont les membres sont aussi disparates et inventifs que les auteurs et autrices de ce récit, tend à prouver qu’il est possible, pour peu qu’on s’y prenne à plusieurs, de ressusciter les morts.

La Chasse spirituelle

Ou comment (re)perdre un manuscrit perdu

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