2014
Enseigner l'histoire des guerres, la Grande Guerre
Les journées de didactique de l’histoire sont destinées à des enseignants et à toute personne intéressée sur le thème : Enseigner l’histoire des guerres, la Grande Guerre et sont organisées par l’Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté (ÉDHICE) de I’Université de Genève, en collaboration avec la revue Le cartable de Clio, à Genève, les 14, 15 et 16 mai 2014. Elles se ont eu lieu à Genève au Centre Médical Universitaire.
Comment enseigner l’histoire des guerres ? Quelles informations, quelles données choisir pour construire une narration et concevoir des activités permettant de réels apprentissages dans le contexte scolaire ? Quels types de documents proposer aux élèves au cœur de ces activités en classe ? Quelles questions poser et leur faire poser aux guerres du passé, selon quels objectifs et finalités, et en vue de quelle intelligibilité ?
Ces interrogations sont récurrentes pour les enseignants qui sont amenés à aborder l’histoire des guerres, en particulier la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale, mais aussi les guerres coloniales, avec leurs élèves. En introduisant le concept de « configuration historiographique » dans Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie (Paris, Seuil, 2004), Antoine Prost et Jay Winter avaient commencé à ébaucher des éléments de réponses soulignant l’intérêt d’approcher l’histoire des guerres non seulement à partir de plusieurs points de vue croisés, mais aussi en considérant plusieurs approches qui sont apparues successivement dans l’historiographie, mais qui restent chacune présentes dans les travaux et les réflexions d’aujourd’hui : une approche politique, diplomatique et militaire, une approche économique et sociale, ainsi qu’une approche culturelle qui prenne en compte l’histoire des représentations. Mais d’autres questions se posent encore quant aux manières possibles de concevoir un apprentissage de l’histoire des guerres. Par exemple, selon quels critères choisir des cas particuliers qui soient porteurs d’une signification plus générale des enjeux propres à l’expérience de la guerre ? Comment prendre en considération la pluralité des postures et des attitudes des acteurs ? Qu’en est-il des témoins et des témoignages ? Qu’en est-il de la dimension mémorielle et de l’analyse des commémorations ? Quelle place réserver à l’émotion au cœur de ce qui devrait un véritable apprentissage d’histoire ?
Au cours de ces trois journées, des historiens spécialistes des guerres, en particulier de la Première Guerre mondiale, seront invités à exposer leurs points de vue sur ces différentes interrogations à partir de leurs propres recherches. Ils rendront compte de leurs travaux et ils s’associeront à une réflexion portant notamment sur l’une ou l’autre des problématiques suivantes :
- la nature et la pluralité des expériences combattantes ;
- les différentes échelles du récit de la guerre ;
- la diversité et la complexité des postures de celles et ceux qui ont traversé la guerre ;
- la possibilité, le sens et la pertinence d’un enseignement de l’histoire de la guerre qui servirait à promouvoir la paix.
Par ailleurs, des communications centrées sur des propositions didactiques et des activités possibles en classe tenteront de concrétiser ces apports historiographiques en envisageant comment les donner à voir et les rendre accessibles auprès des élèves d’aujourd’hui.
Responsables: Charles Heimberg () et Valérie Opériol (), Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté (ÉDHICE) de l’Université de Genève.