2015
5 décembre 2015. Cent ans après les conférences de Zimmerwald et Kiental. Le mouvement ouvrier et la guerre.
A l'occasion du centenaire des conférences socialistes contre la guerre qui se sont ténues à Zimmerwald et à Kiental auxquelles ont participé des délégués de différents pays d'Europe, cette journée d'études propose de se pencher sur ces conférences aux idées internationaliste réclamant une paix immédiate.
La journée d'études se tiendra le samedi 5 décembre 2015 de 10h00 à 16h00, dans la salle de Uni-Mail MR170.
Programme
10h00-10h15 Accueil et introduction
10h15-10h45 Jean-Numa Ducange, Université de Rouen
Zimmerwald et Kiental : héritiers de quel internationalisme ?
10h45-11h15 Stéfanie Prezioso, Université de Lausanne
Le mouvement ouvrier italien contre la guerre.
11h15-11h30 Pause
11h30-12h00 Marc Perrenoud, Documents diplomatiques suisses, Berne
Charles Naine, Paul Graber et les luttes internationalistes des socialistes neuchâtelois pour la paix.
12h00-12h30 Adrian Zimmerman, Chercheur indépendant, Delémont
Robert Grimm, le mouvement ouvrier bernois et la mémoire contestée de la conférence de Zimmerwald.
12h30-12h45 Discussion
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14h15-14h45 Jean-François Fayet, Université de Lausanne FNS
Contesté mais indispensable : Karl Radek dans le mouvement de Zimmerwald.
14h45-15h15 Peter Gautschi, HEP de Suisse centrale, Lucerne
L’absence des conférences de Zimmerwald et Kiental dans les programmes et manuels scolaire en Suisse alémanique – un essai d’explication.
15h15-15h45 Charles Heimberg, Université de Genève
Le moment Zimmerwald-Kiental, ses échelles et son histoire.
15h45-16h00 Discussion et clôture.
Comment enseigner l'engagement dans l'histoire
Les journées de didactique de l’histoire ont eu lieu les mardi 12 et mercredi 13 mai 2015.
Thème
Au cours de l’histoire des sociétés humaines, des hommes et des femmes se sont engagés pour des causes ou des idées déterminées, contre des injustices ou des oppressions, pour défendre leurs droits ou les droits d’autrui, etc. Les situations et les contextes historiques dans lesquels se sont développés ces formes d’engagement individuel ou collectif sont d’une grande pluralité.
Alors même que l’histoire se développe toujours en fonction des questions sans cesse renouvelées du présent, l’examen de l’histoire de l’engagement s’effectue en écho avec des formes contemporaines de l’engagement. Toutefois, au-delà de ce que les situations du passé peuvent éclairer de notre présent, le travail d’histoire implique de bien les inscrire dans leur contexte et leur spécificité.
C’est aussi au cœur de cette interaction entre passé et présent que se pose la question de la possibilité, de la pertinence et des modes opératoires d’un enseignement et apprentissage de l’histoire de l’engagement.
Contexte
L’année académique 2014-2015 est caractérisée par plusieurs événements. Une table ronde est co-organisée par l’ÉDHICE et la revue En Jeu. Histoire et mémoires de la Fondation pour la mémoire de la déportation dans le cadre des Rendez-Vous de l’Histoire d’octobre 2014 consacrés au thème des « Rebelles ». Elle porte sur le thème « Engagement, refus, Résistance : des postures dans la guerre ». Des Journées d’études se tiennent les 12 et 13 mai 2015 sur le thème « Enseigner l’histoire de l’engagement », notamment autour des questions de l’esclavage et de la Résistance. Elles ont lieu juste avant les 1ères Rencontres Histoire et Cité de Genève prévues les 14-16 mai 2015 et qui ont pour thème « Construire la paix ».
Ce projet de l’ÉDHICE s’effectue de septembre 2014 à mai 2015 au sein d’un groupe de recherche qui est constitué d’universitaires et d’enseignants du secondaire, ainsi que dans le cadre d’un séminaire de recherche destiné à des étudiants en enseignement secondaire et primaire. Il passe par des expérimentations et des analyses de séquences d’enseignement et apprentissage sur l’histoire de l’engagement. Il vise à préparer des présentations et des réflexions présentées lors des deux journées d’études de mai 2015.
Problématique et questions de recherche
Enseigner l’histoire de l’engagement, c’est traiter d’un aspect du passé des sociétés humaines qui permet de reconstruire les présents du passé, c’est-dire l’incertitude dans laquelle se sont trouvés les acteurs et actrices d’antan dans leur propre présent, entre leur champ d’expérience et leur horizon d’attente (au sens de Reinhart Koselleck), sans nous laisser toutefois déterminer par ce que nous, nous savons de la suite ; c’est interroger la marge de manœuvre, l’espace d’initiative (au sens de Paul Ricœur), dans laquelle ces hommes et ces femmes du passé ont agi ou n’ont pas agi, et comment ils l’ont fait. Par incertitude, nous entendons ici toutes les contingences, toutes les issues différentes sur lesquelles toutes ces histoires auraient pu déboucher, mais aussi la nature des risques pris et des difficultés affrontées.
Ce dernier point est particulièrement important dans la perspective d’une comparaison entre passé et présent, si tant est que l’on aborde les formes d’engagement du passé pour y trouver du sens dans le présent. Un travail indispensable de contextualisation permet en effet d’éviter de mettre toutes les formes d’engagement sur le même plan sans tenir compte de leurs spécificités.
Au-delà de la question de savoir dans quelle mesure les séquences d’enseignement et apprentissage qui sont mises en œuvre en cours d’histoire permettent de faire travailler les élèves sur ces notions de présents du passé et de comparaison passé-présent, d’autres questions de recherche seront abordées.
- L’engagement dont l’histoire est étudiée à l’école doit-il être seulement positif ou vaut-il la peine de travailler aussi sur des engagements problématiques tels qu’ils surviennent dans l’actualité ?
- Cette thématique doit-elle être l’occasion de faire connaître aux élèves des figures positives dans lesquelles ils puissent éventuellement s’identifier, ou auxquelles ils puissent se référer ?
- Comment dès lors faire valoir sans prescrire, c’est-à-dire comment éviter que cette référence à des figures plus ou moins exemplaires prenne un caractère prescriptif ? Et comment éviter de réduire cette étude du passé à une « leçon morale » pour le présent ?
- Qu’en est-il de la « neutralité » de l’enseignant et de l’enseignement ? Est-elle possible sur de telles thématiques ? N’est-elle pas biaisée d’emblée par les choix de figures et de formes d’engagement ? Comment faire en sorte que les élèves comprennent bien ce qui leur est proposé entre valeurs à promouvoir et prescriptions, voire prosélytisme, à éviter ?