112. Les couleurs de la perte. La construction identitaire des migrant(e)s en situation d'acculturation
Raquel Fernandez-Iglesias, 2007.
Avec le temps, le migrant devient-il
irrémédiablement un «étranger
partout» ? Se retrouve-t-il dans un continuel
«entre deux» (pays, langues, cultures) ou sur
les deux à la fois ? Où est son chez soi :
ici, là-bas, au milieu, nulle part ? Pourquoi
apparaît un vocabulaire en termes de perte et non
pas de gain lorsque les personnes migrantes se
remémorent leur parcours migratoire?
Les discours produits à l’égard de l’immigration
résultent le plus souvent de l’imposition de
«percevoir l’immigré, de le
définir, de le penser ou, plus simplement, d’en
parler toujours en référence à un
problème social» (Sayad, 1999, pp. 62-63). L’immigré
représente un danger vis-à-vis d’une
identité nationale idéalisée selon
des critères d’homogénéité
et de monoculturalité qui vont à l’encontre
de la pluralité existante.
A travers une démarche compréhensive, l’auteure
prend le contre-pied de cette injonction normative et
élabore, à partir de sa propre
expérience migratoire, une recherche sur la
construction identitaire de 8 personnes migrantes.
Quelles sont les significations attribuées par ces
personnes à leur parcours migratoire ? Quels sont
les repères ou les événements
spatio-temporels qui permettent la (re)construction de l’identité
? L’objectif est de comprendre le processus
aboutissant à un changement de paradigme
identitaire (mono-pluriel) lorsqu’il a lieu, en
identifiant ce qui le rend possible ou, le cas
échéant, l’entrave. Se
référant à une perspective
constructiviste, l’auteure articule les concepts d’identité
et d’acculturation et développe son
questionnement en lien avec le paradigme de la
transaction sociale. Ses analyses mettent en avant la
singularité des expériences vécues
en même temps que les contraintes communes qui les
traversent.
Préface de Maryvonne Charmillot
Publié avec le soutien de la Bourse Anne Clerc
12 févr. 2013