ASTRAPI - Lancement d'un nouveau projet
L’un des enjeux clé pour les élèves, futurs citoyen.ne.s du 21ème siècle, est l’enseignement et la pratique de la pensée informatique. La pensée informatique désigne notamment le fait de savoir réfléchir aux problèmes et aux tâches à accomplir en termes d’étapes et d’actions, autrement dit, d’algorithmes. Définie ainsi, il s’agit d’une compétence générale.
Le projet ASTRAPI, ApprentiSsage et TRanfert Analogique de la Pensée Informatique, veut répondre à la question suivante : cette compétence peut-elle être enseignée de sorte que les élèves (primaire, secondaire) développent la capacité d’aborder en termes d’algorithmes des situations ou problèmes relevant de domaines divers, y compris des domaines nouveaux, non abordés au cours de leur scolarité et de transférer les compétences acquises à de nouveaux domaines ?
Pour répondre à cette question, un partenariat franco-suisse sous forme d’advesarial collaboration a été constitué. Il regroupe :
- Un coordinateur, P. Tchounikine, Professeur d’informatique à l’Université Grenoble Alpes, qui a une longue expérience de participation et de coordination de travaux interdisciplinaires ;
- Un spécialiste de l’analogie, E. Sander, Professeur de psychologie à l’université de Genève, qui a travaillé abondamment sur la question de transfert de compétences en résolution de problèmes ;
- Un spécialiste de la charge cognitive, A. Tricot, Professeur de psychologie à l’Université Paul Valéry de Montpellier, qui à une très grande expérience de la conception et d’optimisation de situations d’apprentissage par enseignement.
L’hypothèse soutenue par E. Sander et P. Tchounikine est que l’approche algorithmique, induisant une forme d’organisation de l’action favorisant le recodage sémantique (en plus d’offrir la possibilité de codages-recodages étayés par l’enseignement) permettrait, par des processus analogiques, d’invoquer des compétences acquises pour les situations déjà étudiées, mais également, pour des situations inédites. En effet, les travaux sur l’analogie montrent des possibilités de transfert inter-domaines.
L’hypothèse soutenue par A. Tricot est, en revanche, qu’un enseignement conçu pour faire travailler les élèves via l’algorithmique dans un domaine donné n’améliore pas leur capacité à résoudre des problèmes dans d’autres domaines, car selon la théorie de la charge cognitive, ce qui est appris par enseignement est spécifique à un domaine.
En contrastant ces théories, le projet permettra (1) de faire avancer la compréhension des mécanismes d’apprentissage, notamment des transferts d’apprentissage et (2) d’informer les politiques éducatives sur la question de la pensée informatique.
Ce projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (France, projet ANR-21-CE38-0015-01) et par le Fonds National Suisse.
24 août 2022