Mémoires de maîtrise

2014-2015

BACCHETTA Coline - Efficacité d’une thérapie de groupe de mémoire de travail verbale chez des patients cérébrolésés

Dans la présente étude, nous avons évalué l’impact d’une  thérapie de groupe sur les capacités de mémoire de travail verbale de patients cérébrolésés. Dans ce but, nous avons adapté le programme de réhabilitation de mémoire de travail, cognitif et écologique, développé par Duval, Coyette et Seron (2008) à un contexte de groupe. Le programme adapté a été administré à un groupe de quatre patients cérébrolésés présentant des déficits de la mémoire de travail verbale de manière intensive. L'efficacité de ce programme de réhabilitation de la mémoire verbale en groupe a été évaluée à l’aide de lignes de base multiples (cognitive, écologiques et de contrôle), avec des tests de langage (compréhension de phrase et répétition) et avec des questionnaires mesurant l'effet du programme de réhabilitation sur les plaintes des patients et sur leur estime de soi. Globalement, les résultats montrent que notre programme de réhabilitation de la mémoire de travail verbale en groupe a une incidence positive sur les trois sous-composantes de l’administrateur central de la mémoire de travail verbale des patients. Les avantages se sont aussi généralisés à leur vie quotidienne. À notre connaissance, ceci est la première preuve empirique de l'efficacité d'un travail de mémoire de travail verbale en groupe.

BAECHLER SophieLa résolution des additions simples chez les enfants de 10 ans

Il est admis dans la littérature que, pour résoudre des additions simples, les enfants de 10 ans récupèrent majoritairement les résultats en mémoire à long terme. Des recherches récentes, démontrent que pour résoudre des additions simples, les adultes auraient recours à des procédures de comptage très rapides et inconscientes. Ces résultats nous amènent à nous questionner sur la récupération mnésique des faits arithmétiques dans la jeune population. Trente-sept élèves de 10 ans ont ainsi été testés à travers une tâche informatisée d’additions simples et une tâche de mémoire. Les résultats montrent qu’à 10 ans, les enfants semblent continuer à compter plutôt qu’à récupérer lorsqu’il s’agit de résoudre des additions non-doubles impliquant des opérandes entre 1 et 4. Ces observations sont retrouvées, quelles que soient les capacités de mémoire de travail des sujets. Il semblerait que le développement des capacités arithmétiques ne s’effectuerait pas en terme de changement de stratégie, mais en terme d’accélération et d’automatisation d’une même procédure de comptage. Les résultats sont discutés en lien avec la théorie sur la dyscalculie.

BOUJET Marjorie - L’acquisition du lexique et l’exclusivité mutuelle chez les enfants de 21 mois

Markman (1989) suggère que l’explosion lexicale est due à l’application de contraintes parmi lesquelles l’exclusivité mutuelle témoigne de la capacité des enfants à associer un nouveau mot à un objet inconnu lorsqu’ils sont face à un couple d’objets (un nouveau et un familier), excluant l’objet familier des associations possibles. Toutefois, Smith et Yu (2008) ont montré que les bébés peuvent identifier les associations mots-objets dans des situations complexes (plusieurs nouveaux mots et objets) à travers l’accumulation d’essais pour lever l’ambiguïté. Notre étude vise à tester si un modèle associatif peut capturer les comportements des enfants de 21 mois durant un apprentissage par exclusivité mutuelle. Nos résultats n’ont pas permis de conclure en faveur de l’une des hypothèses et sont discutés en termes de biais méthodologiques ainsi qu’en fonction des constats d’autres études.

CARVALHO Sofia - Les troubles du langage dans l’autisme, quelle comorbidité avec les troubles spécifiques du langage ?

Notre étude a pour but d’analyser dans quelle mesure les profils morphosyntaxiques de 20 enfants présentant un trouble du spectre autistique (ASD) convergent avec ceux de 14 enfants ayant un trouble spécifique du langage oral (SLI). Pour ce faire, nous avons évalué les performances de tous les enfants sur des tâches connues pour être difficiles chez les enfants avec un trouble spécifique du langage : la compréhension de structures syntaxiquement complexes (phrases passives), la compréhension morphosyntaxique grâce à une tâche standardisée (N-EEL) et la répétition de non‑mots. Parallèlement à ces tâches, nous avons évalué le niveau cognitif non‑verbal afin d’évaluer le lien entre ces compétences et les performances langagières des enfants.

CHAPLIN Elisa - La relation entre le développement du lexique et de la phonologie chez les enfants francophones de 29 mois

La nature de la relation entre le développement du lexique et de la phonologie chez le jeune enfant demeure à ce jour discutée. Plusieurs propositions existent actuellement dans la littérature, avec des arguments soutenant de plus en plus l’idée d’une relation bidirectionnelle. La majorité des études ont été effectuées sur des populations anglophones. Or, des différences sur le plan des variables linguistiques rendent la généralisation problématique à d’autres langues. Ainsi, ce travail se centre sur la relation entre le développement lexical et phonologique chez les enfants francophones. Les résultats vont dans le sens d’une relation entre développement lexical et phonologique, avec des tendances similaires à celles rapportées dans la littérature anglophone mais aussi potentiellement spécifiques à la langue étudiée. Ce constat souligne l’importance d’élargir le champ des langues examinées.

CORNELIUS Tess – Relation entre fonctions exécutives et développement langagier : étude longitudinale

Notre étude exploratoire s’intéresse au lien entre les fonctions exécutives et le développement langagier chez l’enfant francophone monolingue durant sa deuxième année. Durant cette période, le développement lexical s’intensifie et les prémices de la grammaticalisation se mettent en place. Nous avons donc testé à 22 et 29 mois 65 enfants afin d’évaluer leurs compétences langagières lexicales et morphosyntaxiques dans les versants réceptifs et productifs. Nous avons également examiné leurs compétences exécutives d’attention, inhibition et mémoire de travail. Notre but est d’observer les liens pouvant être établis sur le plan longitudinal au niveau du langage et de voir de manière transversale, à 29 mois, quelle place ont les fonctions exécutives dans l’explication de la variance observée au sein des compétences grammaticales.

DUMOULIN Florence - Comment identifier un trouble spécifique du langage oral chez un enfant bilingue séquentiel ?

Dans le cadre d’un programme de recherche européen (COST), des études sont actuellement en cours pour développer des outils d’évaluation du langage oral spécifiques aux enfants bilingues. Plusieurs outils ont déjà été proposés pour identifier un trouble spécifique du langage (TSL) chez les enfants bilingues simultanés (questionnaire parental, répétition de non-mots, répétition de phrases). Dans le cadre du bilinguisme séquentiel, une difficulté supplémentaire s’ajoute à l’identification d’un TSL. En effet, un enfant bilingue séquentiel au développement typique rencontre des difficultés très proches de celles d’un enfant monolingue avec un TSL. L’objectif de notre étude est d’évaluer si l’application des outils déjà proposés par les auteurs du programme COST est possible dans une situation de bilinguisme séquentiel.

GRANDGEORGE Setske - Acquisition en production de voyelles non-natives : étude d’entraînement avec feedback articulatoire visuel

Les personnes ayant appris une seconde langue à l’âge adulte se repèrent souvent à leur accent. Dans notre étude, nous cherchons à relever les raisons qui sous-tendent les difficultés dans la production de sons étrangers, au niveau phonétique. Cette étude propose un entraînement en production avec un feedback articulatoire visuel afin d’améliorer la production des voyelles isolées russe /i/ et danoise /O/. Une haute variabilité des stimuli est intégrée dans cet entraînement. Cette étude a notamment eu pour objectif de vérifier l’efficacité de cet entraînement. Pour cela, 20 locuteurs natifs du français ont participé à l’expérience. Les résultats confirment qu’une heure d’entraînement en production suffit pour améliorer la précision et la stabilité des voyelles non-natives. Notre étude permet la mise en place d'un dispositif améliorant la production de sons non-natifs isolés.

LOPES CASTRO Emilia – Approche des troubles du langage dans l’autisme : Quelle comorbidité avec les troubles spécifiques du langage ?

Des études effectuées auprès d’enfants présentant des troubles du spectre autistique (ASD) et d’enfants ayant des troubles spécifiques du langage (SLI) ont conduit à la formulation de l’hypothèse de chevauchement. Elle postule que certains enfants ASD présentent des difficultés similaires aux enfants SLI. L’objectif de notre étude est de tester cette hypothèse en explorant le profil langagier d’enfants ASD ayant des déficits grammaticaux (G-ASD) ou non (NG-ASD) afin de le comparer à celui d’enfants SLI. Nous avons évalué et comparé les performances de 13 enfants G-ASD (M = 9;4 ans), 7 NG-ASD (M = 9;2 ans), 14 enfants SLI avec des déficits grammaticaux (G-SLI, M = 7;10 ans) et d’un certain nombre d’enfants au développement typique sur une tâche standardisée de compréhension morphosyntaxique, une tâche de répétition de non-mots et une tâche de compréhension des passives.

MUDRY Pauline - La relation entre le développement du lexique et de la phonologie chez des enfants francophones de 29 mois

Notre étude porte sur la relation entre le développement du lexique et de la phonologique chez des enfants francophones de 29 mois.  Nous avons analysé et comparé les compétences phonologiques (inventaire consonantique, pourcentage de consonnes correctes, occurrence des processus phonologiques simplificateurs) de deux groupes d’enfants différant sur la taille du vocabulaire productif. La majorité des résultats montre des habiletés phonologiques supérieures chez les enfants à la taille de vocabulaire productif plus élevée que leurs pairs. En revanche, la maîtrise des consonnes et groupes consonantiques en position finale de syllabe semble être indépendante des capacités lexicales puisque les deux groupes obtiennent des résultats comparables en ce qui concerne la suppression de consonnes et la réduction de groupes consonantiques dans cette position.

MULLER Julie - Apprentissage de voyelles non natives : étude d’entraînement en production avec un feedback articulatoire visuel

Les locuteurs adultes apprenant une seconde langue s’expriment généralement avec un accent étranger qui est dû à des difficultés dans la prononciation de phonèmes non natifs. La présente recherche a proposé une étude d’entraînement en production avec un feedback articulatoire visuel comportant une haute variabilité des stimuli (FAV-HVS). Cette étude visait à améliorer la production de voyelles isolées (en termes de précision et de stabilité) perçues comme étant nouvelles (/i/ russe) et similaires (/O/ danois) à la langue maternelle (L1) chez vingt adultes francophones. Les résultats montrent que l’entraînement FAV-HVS est efficace pour l’amélioration des voyelles non natives. De plus, il a été démontré que la production des voyelles non natives avant l’entraînement était liée à des différences individuelles dans la production des voyelles en français.

ORTIZ Lorraine - Etude de l’effet d’interférence en mémoire dans la compréhension de questions complexes

La présente recherche étudie la compréhension des structures dites ‘ilôts faibles’ (ex. Que crois-tu que qui a rencontré __ ?) dans lesquelles la relation à longue distance entre l’objet déplacé du verbe que et sa trace est difficile à établir. La théorie linguistique de la Minimalité Relativisée explique cette difficulté par l’intervention hiérarchique du sujet qui, syntaxiquement similaire à l’objet. La théorie de la mémoire par récupération d’indices (cue-based) l’explique par l’interférence en mémoire d’éléments similaires syntaxiquement ou sémantiquement. La recherche utilise une procédure expérimentale (Speed Accuracy Tradeoff) permettant d’étudier le décours temporel de l’acceptabilité de ces phrases. Les résultats suggèrent que les informations syntaxiques et sémantiques influencent l’acceptabilité, les premières précocement, les secondes plus tardivement.

PILLONEL Kim - Le décours temporel de la reconnaissance des mots parlés : quels effets de la compression du signal acoustique ?

Les modèles de la reconnaissance des mots parlés ont présenté différentes étapes nécessaires à la reconnaissance d’un mot : l’étape acoustico-phonétique, l’étape lexicale et l’accès lexical. On sait également que différents facteurs jouent un rôle dans le temps de reconnaissance comme la fréquence, l’âge d’acquisition, le voisinage ainsi que le débit de parole. L’objectif de cette recherche consiste à partir de ces modèles pour établir le décours temporel lorsque la parole est accélérée. Cette recherche utilise une méthode de neuro-imagerie, soit l’EEG, ainsi qu’une tâche de décision lexicale. Les résultats montrent que le temps de réponse est ralenti avec de la parole accélérée. Les premières étapes du traitement semblent accélérées à l’inverse de l’étape lexicale qui serait plus longue, ce qui laisserait supposer un traitement supplémentaire nécessaire à la reconnaissance des mots.

PROD'HOMME Camille - Troubles du langage dans l’autisme : quelle comorbidité avec les troubles spécifiques du langage ?

Basée sur l’hypothèse d'un chevauchement entre trouble du spectre autistique et trouble spécifique du langage, cette étude a pour but de comparer les profils linguistiques de 20 enfants atteints de troubles du spectre autistique (7;8 à 10;11 ans) et de 14 enfants ayant un trouble spécifique du langage (6;1 à 10;2 ans). Nous avons étudié les similarités des profils de nos groupes expérimentaux sur différents domaines linguistiques : la phonologie (production), la morphosyntaxe (production et réception) et la compréhension des phrases passives, jamais testée sur des enfants autistes francophones. Les données que nous avons obtenues vont dans le sens d'un déficit langagier spécifique chez certains enfants autistes, et corroborent l'hypothèse d'un chevauchement entre autisme et trouble spécifique du langage.

SALATHÉ Laura - La résolution des additions simples chez l’enfant de 10 ans

Cette étude vise à remettre en question une conception dominante du développement de la résolution des petites additions stipulant qu’un changement de stratégie se ferait à l’âge de 10 ans : l’enfant passerait d’une résolution par comptage à une récupération de faits en mémoire. Or, de récentes études montrent que même les adultes continuent à résoudre les petites additions par un comptage très automatisé. Grâce à une méthodologie plus précise, nous avons mesuré les temps de résolution de 37 enfants de 10 ans pour 16 petites additions, n’excédant pas la somme de 8. Nous avons aussi évalué leurs capacités de mémoire de travail. Nos analyses soutiennent l’idée qu’à 10 ans, l’enfant résout toujours les petites additions en comptant. Elles remettent aussi en question l’utilisation de marqueurs expérimentaux traditionnels. Enfin, elles appuient une conception du développement allant dans le sens d’une automatisation du comptage, en lien avec la mémoire de travail.

SANGUINETTI Karen - Etablissement de normes chez l'enfant francophone ne présentant pas de rhinolalie

La nasalance est une mesure acoustique de la résonance nasale obtenue à l'aide d'un nasomètre. Pour pouvoir déterminer si les valeurs de nasalance sont pathologiques ou non, il est nécessaire d'avoir une norme à laquelle les comparer. Aussi des études ont-elles défini des valeurs moyennes de nasalance chez une population saine dans diverses langues. Or aucune n'en a créé pour le français. Notre étude consiste donc à établir des normes de nasalance chez une population francophone ne présentant pas de rhinolalie.

SUBLET VAN KERKHOVEN CédrineComment identifier un trouble spécifique du langage oral chez un enfant bilingue séquentiel ?

Notre étude s’intéresse à l’évaluation des enfants bilingues séquentiels. Les bilingues simultanés avec un trouble spécifique du langage (TSL) se différencient des bilingues simultanés bénéficiant d’un développement typique du langage (DT) par des difficultés concernant les représentations phonologiques ainsi que les structures syntaxiques complexes. L’évaluation de ces marqueurs est ainsi efficace pour diagnostiquer un TSL dans une population bilingue simultanée. Nous nous sommes demandé si ces marqueurs étaient identiques pour diagnostiquer un TSL chez des enfants bilingues séquentiels.

VINCENDET DUFRESNE Muriel - La résolution des additions simples est-elle basée sur la récupération des résultats en mémoire à long terme ? Une étude d'entraînement

Cette recherche porte sur la résolution des additions simples par les adultes. Le point de vue classique est qu’au cours du développement, les individus passent de procédures de comptage de plus en plus efficientes à la récupération des résultats en mémoire à long terme. Des  recherches récentes remettent à l'ordre du jour le point de vue alternatif qui suggère que les adultes obtiennent certains de ces résultats par des algorithmes automatisés. Ce travail propose une étude d’entraînement à des adultes en contrastant deux types d’opérations (addition vs multiplication) et de conditions (récitation vs production) pour déterminer quels sont les différents processus utilisés pour les additions simples. Si les effets de l’entraînement sont importants au niveau de la précision et de la vitesse, il reste difficile de déterminer avec exactitude les processus à l’oeuvre grâce à ce paradigme.