Mémoires de maîtrise

2016-2017

BESANA TéaInfluence des compétences en lecture dans une tâche d’interférence image-mot

Le but de notre étude est de vérifier si les compétences en lecture modulent l’effet de congruence de genre en français. Nous avons répliqué l’étude de Foucart et al. (2010) : 60 participants ont pris part à une tâche de dénomination d’images dans le cadre du paradigme d’interférence image-mot. Nous avons manipulé le genre grammatical de la cible et du distracteur ainsi que le délai entre la présentation de la cible et du distracteur. Les participants ont aussi effectué plusieurs tâches de lecture. Nos résultats ne mettent pas en évidence un effet de congruence de genre. De plus, nous n’avons pas mis en évidence un lien entre le timing du traitement du distracteur et l’effet de congruence de genre.

BLANC Sibylle -  Effets de topicalité et de notionalité sur l’attraction dans l’accord sujet-verbe

Ce travail traite des phénomènes d’attraction de l’accord en nombre du verbe par le second nom du sujet complexe ([N1] de [N2]) dans la continuité de l’étude de Smith et al. (in prep) en anglais qui traite des effets d’attraction liés à un gradient de grammaticalisation en 5 catégories du premier syntagme nominal du sujet. Deux facteurs sémantiques, la topicalité et la notionalité du sujet, varient sur un gradient de grammaticalisation du N1 et expliquent nos hypothèses de recherche. Deux expériences testent l’accord du verbe. Un gradient existe en français, plus faible qu’en anglais. Des jugements sur les items de topicalité et de notionalité montrent qu’ils suivent le gradient, à distance. Contrairement à l’anglais, l’accord est majoritairement syntaxique en français.

BOOS Elise - Influence des connaissances graphotactiques sur l'apprentissage de l'orthographe lexicale chez l'enfant

L'apprentissage de l'orthographe lexicale chez les enfants est modulé par leurs connaissances graphotactiques (connaissances générales des patrons orthographiques de leur langue). Cette étude s'est intéressée l'influence de certains facteurs dans ce processus : l'effet de la consigne, l'effet du délai entre l'apprentissage et le test et enfin l'effet du test sur la mémorisation de formes orthographiques. Un paradigme d'apprentissage de pseudomots plus ou moins prototypiques de l'orthographe du français a été utilisé chez des enfants francophones âgés de 9 à 12 ans. Les résultats obtenus dans une tâche de réponses à choix forcé montrent que les connaissances graphotactiques influencent l'apprentissage de l'orthographe de nouveaux mots dès l'encodage (délai) et indépendamment de facteurs attentionnels (consignes). Le matériel utilisé n'a pas permis d'évaluer l'effet du test.

BOUCHUT Anne-Laure - L’acquisition de la phonologie chez les enfants francophones monolingues et bilingues âgés de 3 à 6 ans : Étude normative d’un outil de dépistage des troubles articulatoires et phonologiques

La présente recherche vise à normer un outil de dépistage des troubles articulatoires et phonologiques en français valide dans un contexte multilingue. L’épreuve de dénomination proposée a été étalonnée auprès d’une population de 199 enfants (104 à Genève, 95 à San Francisco), âgés entre 2,6 à 6,11 ans, qui sont monolingues, bilingues ou multilingues. Après analyse phonétique réalisée avec le logiciel PHON ® et exploitation des données, il apparaît que le taux de réussite au test est fonction de l’âge mais est indépendant du profil langagier, du milieu linguistique et du sexe. Les études de corrélation avec des tests standardisés (EVALO, N-EEL) ont permis par ailleurs de prouver la pertinence de cet outil de screening, confirmant sa validité pour usage.

CARROZ Philomène -  Rôle de l’expérience bilingue dans la perception audiovisuelle de la parole et l’apprentissage lexical chez les enfants de 30 mois

Adultes, comme jeunes enfants, sont capables d’apprendre le nom d’un objet présenté auditivement et de le reconnaître dans n’importe quelle modalité. Cependant, ce n’est que dès 30 mois que les enfants parviennent, comme les adultes, à apprendre de nouveaux mots uniquement par la modalité visuelle. Nous nous sommes donc demandé dans quelle mesure l’exposition bilingue des enfants influence le format sensoriel de leurs représentations lexicales. Pour ce faire, nous avons exposé des monolingues (n=40) et bilingues (n=23) de 30 mois, à une tâche d’apprentissage de nouveaux mots, soit en modalité auditive, soit en modalité visuelle (gestes articulatoires). Les résultats suggèrent que les bilingues ne parviennent pas encore à apprendre de nouveaux mots suite à un apprentissage visuel, alors que les monolingues y parviennent.

CHELIHI Fiona - Perception audiovisuelle de la parole et apprentissage lexical chez les enfants de 14 mois

Dans cette étude, nous nous sommes intéressées à la perception audiovisuelle de la parole dans une tâche d’apprentissage lexical chez les enfants de 14 mois. Dans la lignée d’études déjà menées chez des enfants plus âgés et chez l’adulte, nous avons souhaité tester la capacité des enfants de 14 mois à reconnaître un mot sur seule base d’informations visuelles (visage articulant en silence) après un apprentissage du même mot avec seulement des informations auditives dans un paradigme de préférences visuelles. Les résultats montrent que les enfants de 14 mois créent des représentations multimodales des mots appris en modalité auditive, puisqu’ils sont capables de les reconnaître ensuite en modalité auditive visuelle.

DAVAT Héloïse  - Modification de la parole en tâche simple et double tâche dans la Sclérose Latérale Amyotrophique

Notre étude avait pour objectif d’analyser la parole des patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique à un stade précoce de la maladie et d’en prédire l’évolution grâce à un nouvel outil d’évaluation de la parole pathologique plus fidèle aux situations de parole du quotidien. En nous basant sur des recherches antérieures (Pettit et al., 2013), nous faisons l’hypothèse que la parole des patients SLA serait normale en tâche simple en comparaison à une norme de sujets contrôles, mais qu’elle serait déficitaire en double tâche. De plus, les performances en double tâche permettraient de prédire l’évolution de la parole des patients puisque le déficit observé en double tâche se répercuterait plus tard sur la parole seule. Sur les neuf patients participant à l’étude, un seul présente le pattern souhaité.

DEGIORGI Gaëlle - Influence des compétences en lecture dans une tâche d’interférence image-mot

Notre étude a pour buts de répliquer l’effet de congruence de genre mis en évidence dans la littérature en français, à + 200 SOA et de déterminer si les compétences en lecture des participants modulent cet effet. 60 participants, âgés entre 18 et 35 ans, de langue maternelle française, ont réalisé une tâche de dénomination d’images dans un paradigme d’interférence image-mot. La condition (contrôle, genre congruent - incongruent) et le SOA (0-200) ont été manipulés. Les compétences en lecture ont été mesurées à l’aide d’une tâche de lecture de mots sur ordinateur. Nos données n’ont pas mis en évidence un effet de congruence de genre à + 200 SOA, ni que cet effet varie en fonction des compétences en lecture.

Favret Camille« Je parle » : Traitement par observation et imitation de l’action sur application mobile

Notre étude porte sur une thérapie par l’observation et l’imitation de l’action, pour la réhabilitation de la parole dans la dyspraxie verbale chez l’enfant. Nous nous basons sur des études récentes en neurosciences, qui ont découvert l’existence des neurones miroirs dans le cerveau humain. Ceux-ci s’activeraient à la fois lors de l’observation et de l’exécution de l’action. Deux entraînements étaient proposés aux enfants, sur une application mobile. L’un comportait des stimuli auditifs et visuels et l’autre des stimuli auditifs seuls, et nous avons émis l’hypothèse que l’entraînement audiovisuel entraînerait une amélioration plus importante. Les résultats que nous avons observés sont très disparates entre nos patients, et ne confirment pas cette hypothèse. Nous pouvons en conclure que la modalité visuelle n’apporte pas de bénéfice dans la répétition de mots pour la rééducation de la dyspraxie verbale chez l’enfant.

FRACHON Audrey - Mémoire de travail et mémorisation incidente : Que fait-on des informations devenues inutiles ?

En mémoire de travail, certaines théories proposent que les représentations déclinent avec le temps (TBRS ; Barrouillet, et al., 2004) et d’autres invoquent les interférences entre les représentations (SOB-CS ; Oberauer, et al., 2012). Dans les tâches d’empan complexe, le rappel est meilleur en condition coût cognitif bas. Le système a plus de temps pour effectuer le rafraîchissement attentionnel selon le TRBS, et pour éliminer les distracteurs selon le SOB-CS. Méthode: Nous avons étudié le statut des distracteurs en Mdt. Lors de la reconnaissance différée, plus de distracteurs devraient être reconnus en condition coût cognitif élevé. Résultats: Nous n’observons pas de différence significative concernant la reconnaissance des distracteurs en fonction du coût cognitif. Le TBRS explique mieux les données.

GIRARDIER Chloé Influence des facteurs intra- et extra- linguistiques sur le développement phonologique des enfants bilingues

Dans cette étude, nous avons cherché à savoir s’il existait des différences entre les bilingues et les monolingues dans l’acquisition de la phonologie. Nous avons comparé les productions en français d’enfants bilingues et monolingues de 2;7 à 6;10 ans en fonction de facteurs intralinguistiques (liés à la structure des langues parlées), dans le but de savoir si la structure de la L1 de l’enfant pouvait avoir une influence sur ses productions en français. Nous avons également étudié l’influence d’un facteur extralinguistique, la dominance, afin de voir si un usage moindre du français avait un impact sur les productions des enfants bilingues. Nous avons montré que sur une mesure, les bilingues se sont montrés moins performants que les monolingues. La dominance semble s’être présentée comme un facteur ayant influencé cette différence.

HAEUSLER Julie Traitement morphologique lors de la lecture chez le jeune lecteur

Nous examinons l’hypothèse d’une contribution de l’information phonologique lors de la segmentation morphologique des mots écrits chez le jeune lecteur. Nous avons proposé une tâche de décision lexicale dans le cadre d’un paradigme d’amorçage masqué et non-masqué à 69 enfants francophones de grade 3. Nos résultats mettent en évidence un effet d’amorçage morphologique pré-lexical dans nos deux conditions constituées d’amorces et de cibles « mots », ce qui suppose une segmentation morphologique des mots morphologiquement complexes à un niveau pré-lexical. Par contre, nous n’observons pas d’évidence de traitement morphologique pour nos quatre conditions expérimentales principales, composées d’amorces « pseudo-homophones », l’effet retrouvé est celui de la pseudo-homophonie, ce qui suggère un traitement phonologique des pseudo-homophones indépendant de la segmentation morphologique.

MABUT Cassandre - Modifications de la parole en  tâche simple et en double tâche dans la maladie de Parkinson avec une stimulation sous-thalamique

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative fréquente. Elle touche entre autre la parole. Notre étude porte sur l'impact de la stimulation sous-thalamique sur l'évolution de la parole, en particulier en double tâche. Cinq patients parkinsoniens sont comparés à vingt sujets contrôles. Nous comparons des processus plus automatiques de la parole (exécution motrice : pnumophonatoire) à des processus moins automatiques (planification motrice : erreurs de séquence, débit). Les performances pneumophonatoires tendent à s'améliorer avec la stimulation. Pour les processus moins automatiques, on constate une perte d'automatismes en tâche simple mais une amélioration en double tâche. Nous émettons l'hypothèse d'une stratégie de compensation en double tâche qui masque la péjoration causée par la stimulation.

MENGHETTI Sarah Le traitement morphologique lors de la lecture chez le jeune lecteur

Selon plusieurs études, le jeune lecteur effectue un traitement de nature morphologique pendant l’identification des mots écrits. Notre objectif principal était d’explorer le rôle du codage phonologique dans le processus de segmentation morphologique. 69 enfants en 5PH ont effectué une tâche de décision lexicale en situation d’amorçage masqué et non-masqué. La pseudo-homophonie de la racine d’amorces pseudo-mots et le suffixe ont été manipulés. L’objectif secondaire visait à répliquer l’effet d’amorçage morphologique observé avec des amorces mots. Nos résultats avec les amorces pseudo-homophones suggèrent un processus de codage phonologique au niveau prélexical, indépendamment de la segmentation morphologique. Nos résultats avec les amorces mots indiquent un traitement et une activation des unités morphologiques durant le traitement précoce des mots écrits. Nous concluons que les constituants morphologiquement segmentés accèdent aux représentations lexicales à partir d’un code orthographique et non phonologique.

OVERNEY Célia - Le rôle du nom dans la catégorisation d’objets visuellement ambigus chez les enfants monolingues et bilingues âgés de trente mois

Il existe une influence importante du langage sur notre manière de penser notre environnement. Cette étude s’intéresse au rôle du nom dans la catégorisation d’objets. Soixante-trois enfants monolingues et bilingues âgés de trente mois ont pris part à une tâche de catégorisation d’objets visuellement ambigus. Les résultats démontrent que les enfants monolingues et bilingues sont sensibles à l’effet du nom pour catégoriser, mais d’une manière différente. Les enfants monolingues sont aidés par les informations langagières pour créer des catégories. Les enfants bilingues, quant à eux, se basent principalement sur les propriétés visuelles des objets. Ces résultats suggèrent que les enfants monolingues et bilingues âgés de trente mois ont recours à différentes stratégies pour catégoriser des objets visuellement ambigus.

PAGE Justine - Perception audio-visuelle de la parole et apprentissage lexical chez le jeune enfant

Cette étude s’ancre dans la littérature sur la perception audio-visuelle et investigue le format sensoriel des représentations lexicales à 30 mois, avec un intérêt particulier pour le bilinguisme. Les enfants recevaient une tâche d’apprentissage de mots nouveaux à partir de l’information auditive ou visuelle de la parole. La reconnaissance était testée en auditif et visuel. Les résultats montrent que monolingues et bilingues peuvent apprendre de nouveaux mots à partir de l’information auditive de la parole et peuvent les reconnaitre en auditif et visuel. Seuls les monolingues parviennent à former une représentation lexicale après un apprentissage visuel, et la reconnaissance n’est possible que lors d’un test en visuel. La taille de l’échantillon des bilingues étant faible, leurs résultats doivent être nuancés.

PIANTCHENKO-GRAF Florence - L’éléphant orange est-il plus rapide que l’éléphant violet ?
Ou l’influence des propriétés phonologiques du nom sur le traitement du déterminant.

Des études se sont intéressées à la production d’énoncés déterminant-adjectif-nom (DAN) mais peu ont étudié celle d’énoncés déterminant-nom-adjectif (DNA) en français. Ce mémoire étudie la planification de groupes nominaux DNA et cherche plus précisément à examiner l’impact des propriétés phonologiques du nom sur la sélection du déterminant. Cet impact est susceptible de nous renseigner sur l’empan d’encodage phonologique (i.e., combien de mots sont encodés avant le début de l’articulation) et l’ordre dans lequel les mots sont encodés phonologiquement. Nous avons comparé la planification de groupes nominaux DAN et DNA en proposant une tâche de dénomination d’images. Les résultats obtenus suggèrent que ces énoncés sont planifiés en entier avant le début de l’articulation mais ne nous permettent pas de conclure quant à l’ordre de récupération des mots encodés.

POCHAT-BARON Mathilde - Modification de la parole dans la maladie de Parkinson en tâche simple et en double tâche après « Deep Brain Stimulation »

Les modifications de la parole ont moins fait l’objet de recherches dans la maladie de Parkinson. Notre étude a pour objectif d’analyser divers paramètres de la parole (débit de parole, débit articulatoire et erreurs de séquence) ainsi que les aspects pneumophonatoires (Temps maximum de phonation et Voices Breaks) avant et après DBS, traitement chirurgical dont les effets sur la parole demeurent encore très controversés. Le paradigme de la double tâche, comparé à une tâche simple et associé à la DBS, doit nous permettre d’observer dans quelle mesure ces différents paramètres de parole et phonatoires sont plus ou moins automatiques dans la réalisation des tâches – simple ou double. Nos résultats ne confirment pas nos hypothèses, notamment pour les paramètres de parole. Cependant, les analyses de la fonction pneumophonatoires tendent à aller dans le sens de ce que nous postulions.

SERVANT Stéphanie - Les facteurs prédictifs des compétences narratives de l'enfant de 60 mois

Le récit occupe une place essentielle dans nos interactions quotidiennes. L'importance de la narration dans la réussite académique et son aspect prédicteur de compétences ultérieures comme la littératie est confirmée. Cependant il existe peu d'études sur ses prédicteurs. Nous nous sommes donc interrogées sur les indices prédicteurs de la microstructure et de la macrostructure, qui composent la narration. Plusieurs épreuves ont été administrées à 39 enfants lors de deux temps expérimentaux, à l'âge de 29 mois puis à 60 mois. Nos résultats ont partiellement confirmé que des compétences langagières précoces prédisaient les éléments de la microstructure de la narration. Cependant, le rôle prédicteur des FE d'attention, d'inhibition et de mémoire de travail dans la macrostructure se révèle relativement peu significatif.

WIDER Laura - L’influence des connaissances graphotactiques sur l’acquisition de l‘orthographe lexicale chez l’enfant

L’acquisition de l’orthographe se faisant partiellement par auto-apprentissage, nous avons investigué le rôle des connaissances graphotactiques dans cet apprentissage, chez des enfants francophones de 7ème année Harmos. Nous avons également voulu tester l’effet de différents facteurs sur ces connaissances : le facteur du délai entre l’apprentissage et le test, la nature explicite ou implicite de la consigne reçue ainsi que l’effet du test sur l’apprentissage. Pour cela, nous avons utilisé le paradigme d’apprentissage de mots, avec des pseudo-mots dont la fréquence d’apparition des patrons orthographiques varie en français. Les résultats ont permis de conclure que les enfants utilisent de manière inconsciente les connaissances graphotactiques lors de l’apprentissage de l’orthographe. De plus, les différents facteurs investigués modulent partiellement l’influence des connaissances graphotactiques…