Unité de psychologie clinique interculturelle et interpersonnelle
L'Unité de psychologie clinique interculturelle et interpersonnelle (UPCII) est dirigée par Betty Goguikian Ratcliff (maître d'enseignement et de recherche) et fait partie de l'Orientation Psychologie clinique.
Domaines de recherche
La psychologie clinique interculturelle est une approche qui se propose d’induire une réflexion autour de la question de la prise en compte de la dimension culturelle dans l'évaluation et l'intervention en psychologie clinique. Elle se centre sur les effets psychologiques de la migration et la construction de l’interculturalité. Elle étudie des phénomènes qui se situent à différents niveaux.
- Au niveau théorique d’abord, l’interculturalité apporte un éclairage nouveau et interroge nos conceptions occidentales dans le domaine de la psychologie, de la psychopathologie, de la psychothérapie et dans tout ce qui a trait aux relations interpersonnelles. Dans cette perspective, une réflexion sur notre pratique prend valeur paradigmatique et questionne l’universalité de nos normes, outils et modèles.
- Au niveau des pratiques ensuite, elle propose une description de la dynamique enclenchée par la migration sur l’exercice du métier de psychologue, incitant à prendre en compte la réalité culturelle, sociale et politique qui influencent les représentations et le fonctionnement psychologique des personnes qui consultent. De même, elle met en évidence les difficultés et écueils des interactions qui façonnent nos prises en charge. Ainsi, la psychologie clinique interculturelle considère les migrants comme des prismes grossissants de l’altérité, et les révélateurs des failles ou des limites de nos institutions politiques, médicales et sociales.
- Au niveau du projet de société, enfin, il s’agit de faire en sorte que les contacts entre cultures contribuent au respect et à l’enrichissement mutuels, au renforcement des valeurs de solidarité basées sur l’égalité des chances dans l’accès aux soins et la qualité du traitement reçu. A ce titre, l’interculturalité est avant tout un appel à la tolérance et à la décentration qui ne concerne pas que les « autres venus d’ailleurs », mais tous les groupes minoritaires et socialement défavorisés.
- Au niveau de la recherche, nous cherchons à identifier les facteurs susceptibles de favoriser ou de nuire à la santé mentale des migrants. Nous nous intéressons également aux particularités de la pensée et de l’expression de la détresse psychique chez les personnes migrantes, tout en veillant à éviter deux écueils, l'universalisme et le culturalisme. Notre posture épistémologique est donc celle d’un relativisme modéré. Notre objectif est de mieux comprendre, comment opèrent certains processus psychopathologiques et identitaires en situation migratoire.
Les recherches s’articulent autour de trois grandes thématiques :
- L’identification des facteurs de vulnérabilité dans la psychopathologie de différentes catégories de migrants (femmes, enfants, demandeurs d’asile, réfugiés) ;
- Les processus psychologiques à l’oeuvre et les périodes de vie critiques dans la trajectoire de vie des migrants, avec un accent particulier sur les transitions (développementales, socio-culturelles) et les transmissions (intergénérationnelles, symboliques, traumatiques) ;
- Les processus à l’oeuvre dans la construction de l’interculturalité (travail avec un interprète, alliance thérapeutique triadique, couples multiculturels).