Cerveau et langage
Le groupe de recherche Cerveau et langage est dirigé par la professeure Narly Golestani.
Domaines de recherche
Le langage et la parole impliquent différents niveaux de traitement, dont le traitement bas-niveau auditif et phonétique, au traitement lexical, sémantique, syntactique et prosodique. Au-delà de la parole, il y a aussi le contrôle exécutif du langage qui est sollicité, par exemple, dans le bilinguisme, lorsque le locuteur sélectionne la langue à parler et en même temps inhibe la langue qui n’est pas en usage. Le groupe de recherche Cerveau et langage utilise différentes méthodes comportementales ainsi que des méthodes d’imagerie cérébrale, dont l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle et structurelle, pour comprendre les bases cognitives et neurales du langage et de la parole, du multilinguisme et de l’expertise linguistique, par exemple chez les interprètes simultanés ou les phonéticiens. Nous étudions aussi la plasticité fonctionnelle et structurelle du cerveau, en lien avec l’entrainement et l’apprentissage linguistique.
Nous cherchons aussi à comprendre comment l’apprentissage linguistique est différent chez les personnes touchées par la dyslexie. Par exemple, nous avons récemment montré que des enfants de 9 ans ayant un diagnostic de dyslexie n’utilisent pas la distribution statistique (i.e. fréquence) des sons du langage pour acquérir de nouvelles catégories phonétiques de la même manière que les enfants qui ne sont pas atteints de ce problème. Dans des études en cours, nous cherchons aussi à comprendre comment des aspects fins de la myélinisation du cortex auditif sont différents chez les adultes dyslexiques et comment ceci peut expliquer des différences dans des capacités de lecture et de traitement phonétique. De manière générale, notre recherche est aussi très axée sur la question de différences inter-individuelles : pourquoi est-ce que certaines personnes sont plus aisées que d’autres pour l’apprentissage d’une deuxième langue ? Est-ce que l’apprentissage des langues est différent chez les polyglottes, qui parlent plus que deux ou trois langues, et chez les hyperpolyglottes, qui maitrisent une trentaine de langues, voir plus ?
Finalement, nous combinons des modèles théoriques avec des méthodes d’analyse de données d’imagerie de pointe (la modélisation computationnelle) pour comprendre comment le cerveau encode des informations acoustiques (e.g. Rutten et al, Nature Human Behaviour 2019) et phonétiques dans la parole chez les personnes saines, chez les bilingues et chez les personnes dyslexiques, et comment des méthodes de neuromodulation peuvent aider à alléger les déficits dans la dyslexie, ou à accélérer l’apprentissage d’une deuxième langue.