Projet Pla’Stock, l'étude sur la pollution plastique du Léman
50 tonnes de plastiques finissent chaque année dans le lac Léman – que ce soient des particules invisibles ou de plus gros déchets. Le projet Pla’Stock vise à estimer la quantité et l'origine des fragments de plastique invisibles ou peu visibles qui souillent les rives du Léman et qui menacent les eaux et les êtres vivants.
Avant de finir dans les eaux du Léman beaucoup de ces déchets polluent d’abord les rives et les plages. Ils forment ainsi un stock de plastique menaçant qui sera évalué par l’ASL (Association pour la sauvegarde du Léman) pour déterminer exactement sa taille, sa composition et ses origines. C’est le projet Pla’Stock.
Cette enquête se déroule sur deux fronts. Le premier fait appel à une centaine de volontaires qui ont été formés pour repérer les petits déchets discrets mais détectables à l’œil nu. Leur mission : parcourir la rive, repérer les petits morceaux de plastique, et centraliser les données récoltées afin de les analyser. Le second front de l'enquête se déroule en collaboration avec le milieu académique. Des échantillons de sable récoltés sur les plages seront d’abord confiés au groupe de physico-chimie du Département F.-A. Forel des sciences de l’environnement et de l’eau de l’Université de Genève pour en extraire les particules plastiques. Les manipulations s’effectuent en laboratoire pour éviter tout risque de contamination des échantillons et garantir la robustesse scientifique de l’étude. Les manipulations sont effectuées par deux étudiantes en master MUSE, Louise Uhlmann et Coline Guinier, encadrées par Angel Negrete Velasco et Serge Stoll. Par la suite, les échantillons sont observés dans les locaux de l’ASL, sous microscope binoculaire, afin de compter les fibres et les fragments de microplastiques. De plus, sur la base d’autres échantillons, le Département F.-A. Forel cherche à identifier leur nature à l’aide d’un appareil de micro-spectroscopie infrarouge. L’identification exacte de la matière d'un microplastique permet ainsi de savoir s’il provient d’une bouteille en PET, d’un isolant pour bâtiment en polyuréthane, d’un emballage en PVC, etc.
22 mars 2022